Amnion

Entretien avec Amnion

1 - Salut à toi Sarnad. Peux-tu nous présenter Amnion et les membres qui le composent ? Comment vous est venue l’idée de créer ce projet et quel est son but ? Qui en est à l’initiative ? Qu’est-ce qui différencie la musique de Empty, votre autre projet, et celle d’Amnion ?
 
Actuellement le groupe se compose de moi-même (Sarnad) à la guitare et au chant, qui ait fondé le groupe,  Damastor à la batterie et de Nemac à la basse.
Lorsque nous avons formé Amnion, nous avions l’intention de jouer une musique malsaine, influencée par les anciennes gloires du black/death du début des années 90. Avec Amnion, les deux âmes sombres que sont Sarnad et Damastor purent unir leurs efforts dans un groupe. A cette époque, Damastor ne jouait pas encore dans Empty notre autre projet. Mon intention était dé créer un groupe à la musique plus crue et spontanée que celle que nous pratiquons dans Empty. Damastor était un jeune musicien qui commençait seulement à jouer de la batterie. Nous avons donc passé beaucoup de temps à répéter, en compagnie de Nemac notre bassite issu d’une formation de Thrash Metal. Ici, en Espagne, il y avait un grand vide, on ne trouvait quasiment aucun groupe de Raw Black Metal.
 Je souhaitais aussi m’occuper intégralement des lignes de guitares dans un combo. C’est une chose que je ne réalise pas dans Empty, puisque je ne fais que composer et non enregistrer sur cet instrument. Guidés par nos âmes sombres, nous avons commencé à jouer sans relâche. Le but était alors de faire la musique la plus crue et la plus dépouillée possible, et je pense que nous y sommes parvenus.  


2 – Peux-tu nous en dire plus au sujet d’Amnion en nous parlant du concept musical et  textuel qui se cache derrière ce projet ? Qui s’occupe des textes ? Quels messages souhaitez-vous transmettre à travers votre musique et vos textes ? 
 
Dans Amnion tous les textes sont basés sur deux concepts, à savoir la mort et l’obscurité. Ici, les paroles sont le reflet des pensées et raisonnements de ce monde qui nous entoure et nous fait souffrir un peu plus chaque jour. Evidemment, les sentiments exprimés dans Amnion sont l’œuvre de notre vie quotidienne, mais également des pensées et réflexions négatives qui viennent hanter mon esprit. Je suis le seul responsable des paroles. J’essaie d’exprimer mes pensées du mieux que je peux, en m’inspirant du chemin de croix suivit par cette humanité en perdition. Notre but avec Amnion, dans cette société, c’est d’insuffler aux gens cette « pensée malsaine ». Nous devons les aider, pour qu’ils se rendent compte à quel point ils mènent une vie misérable et absurde. Une vie gouvernée par des « entités vides » avide d’ambition d’une domination brutale, idolâtrant l’arbre  le plus pourri qui soit : j’ai nommé la croix des lépreux, et leurs ambassadeurs chrétiens. Aujourd’hui nous suivons un chemin bien plus obscur que par le passé. Nous essayons tant bien que mal avec d’autres groupes de maintenir la flamme noire qui brûlait jadis. Nous renions plus que jamais cette pseudo scène faite de jeunes prétentieux à l’égo démesuré, planqués derrière leurs ordinateurs et essayant de pomper honteusement la musique de leurs idoles.


3 – La formation de Amnion date de 2000, et votre première démo « The Return Of  Total Desolation » est parue en 2003, Quel est votre rythme de composition ? On retrouve sur cette démo un hommage à Beherit, que représente ce combo pour vous ?

A propos du rythme de travail, nous n’avons aucune contrainte et ne sommes pas du tout pressés. Il n’y a pas non plus d’obligation en ce qui concerne la sortie de nos enregistrements. La plupart de nos enregistrements ont été retardés par les labels, avec un an de retard pour chacune de nos productions respectives. « Cryptic Wanderings » est sorti plus d’un an après son enregistrement. Certains des titres présents sur cet album étaient déjà composés depuis 4 ans.
Beherit a toujours été un groupe qui nous a influencé. Ses œuvres sont spontanées et  d’une obscurité profonde. Il était normal que nous lui rendions hommage avec une reprise, un titre que nous jouons d’ailleurs à chaque concert.


4- Votre Ep « Burn the Forest » édité par le même label que votre démo est sorti en 2006, comment décrirais-tu l’évolution musicale entre ces deux enregistrements ? Peux-tu nous éclairer sur le titre assez énigmatique de ce Ep ?

Dans un premier temps, ce que Calabozo Rec aurait dû sortir c’est un LP regroupant notre future démo plus le Ep. Nous avons rencontré de graves problèmes lors des sessions d’enregistrements à Barcelone. Le son des chansons ne rendait pas justice au groupe, et seul deux titres ont pu être récupérés. Au lieu de continuer à jeter de l’argent par les fenêtres en sessions studio, nous avons décidé de sortir les titres avec un son médiocre en tant que démo et les deux titres respectables sous forme d’un Ep, une fois réenregistrés. Toutes ces chansons datent donc de la même époque, et ont été créés avec la même agressivité impitoyable. Il n’y a pas d’évolution vraiment marquante entre ces deux enregistrements sauf si on parle du son en lui-même bien plus intelligible sur le Ep.
Le titre du Ep est une attaque directe et fait référence à tous ces gens qui sont venus inonder la scène avec leur Pagan NS, mélangeant notre culture à des valeurs erronées et absurdes. A cette époque dans notre ville, nous avons été poursuivis à tort, et mêlé à toute cette merde NS. Le titre pourrait être interprété de la manière suivante : « Laissons ces gens s’asphyxier dans la fumée du brasier ardant de leurs forêts, et laissons ces imbéciles vénérer des dieux en bois, qui n’existent que dans le vide de leurs têtes. ». Le Black Metal est un hommage à la mort, et la désolation totale, rien d’autre.        
 

5- En 2008, votre premier album intitulé « Cryptic Wandering » voit enfin le jour, sur un nouveau label. Comment êtes-vous arrivés chez Onirics Records ? Ce label vous satisfait-il ?

La sortie de « Cryptic Wanderings » fût des plus houleuses, puisque du jour au lendemain, nous sommes passés de trois propositions de contrat discographique à rien. Tout commença en 2005, avec le label Goatowarex  qui voulait sortir le disque à tout prix, après avoir entendu notre démo. Il nous a proposé un contrat discographique. Nous sommes donc entrés en studio pour débuter les sessions d’enregistrement. L’individu derrière ce label a alors disparu de la surface du globe et n’a jamais répondu à la moindre relance de notre part. L’enregistrement s’est poursuivi pour notre compte et nous nous sommes lancés à la recherche d’un autre label. Sadolust s’est également vu intéressé pour sortir notre disque, après 4 mois d’attente, le label nous a fait comprendre que ses faibles ventes ne lui permettaient pas de presser notre disque. Le cauchemar s’est poursuivi avec le label Merciless Rec., pour une proposition qui n’a pas abouti. Nous avons décidé d’envoyé des promos un peu partout.  Le label Dark Horizon nous a proposé un deal, mais les délais de sortie étaient trop longs, nous avons renoncé. C’est alors que David de Oniric Rec. nous a contacté et a décidé que cette offrande ne pouvait pas rester au placard plus longtemps. « Cryptic Wanderings » est sorti à l’été 2008 en plusieurs versions dont une box limitée en bois et au format vinyl chez Isthadeva. Nous restons pleinement satisfaits du deal avec Oniric Rec. David s’implique  corps et âme dans son label, il soutient énormément la scène underground locale. 


6- Peux-tu nous en dire plus sur le processus de composition et d’enregistrement de ce nouvel opus ? De quel type de matériel disposez-vous pour immortaliser la musique ? Combien de temps vous a-t-il fallu pour boucler cet album ?

Le disque a été enregistré près de Saragosse, dans un home studio. C’est le même studio où fut enregistré le premier album de Empty. Cet album est moins travaillé que celui de notre autre projet, mais le résultat est plus spontané. C’est exactement ce que nous recherchions. Nous avons pris quelque chose comme trois mois pour enregistrer cet opus. Au niveau du matériel, j’utilise une guitare Jackson Kelly avec un gfX-8 vu que j’emploie beaucoup d’effets sur ma gratte, et un amplificateur Laney. La basse est une BC Rich avec un amplificateur Trace Elliot. Le drumkit est un Tama avec double pédale Iron Cobra.


7 - Quels sont les thèmes abordés sur cette offrande ? Comment émergent les textes, est-ce  quelque chose de spontané ou de réfléchi ?

Les textes d’Amnion parlent de la désolation de l’être humain, de sentiments obscurs et de philosophie sombre. Les paroles sont une association des sentiments « nauséeux » et des noirs desseins que peut rencontrer et suivre un être humain dans sa vie. Nous sommes ici bien loin de tous les thèmes habituels comme le satanisme, ou le paganisme. Amnion recherche une certaine indépendance dans son lyrisme et sa philosophie. Nous l’exprimons à travers notre style de vie « Le Black Metal Sombre », qui est un hommage à la mort et à la noirceur de notre existence. C’est une réalité absolue dans nos vies. Chaque thème naît de l’influence d’autres auteurs, mélangé à des pensées sombres et aux processus liés à la vie.  


8- À l’écoute de ce nouvel album on ressent le souffle du Black Metal norvégien du début des années 1990 et plus particulièrement de l’album « A Blaze In The Northern Sky » de Darkthrone,  ce groupe vous a-t-il influencé ? Comment percevez-vous le mouvement musical BM norvégien dont la flamme agonise au jour d’aujourd’hui ?

Il est vrai que cet album de Darkthrone est l’un des plus marquants de la vague Black Metal du début des années 1990. C’est d’ailleurs l’un des groupes qui nous a poussé à former Amnion, et à jouer une musique agressive, crue et simple. J’ai vraiment l’impression d’appartenir à une autre époque. Comme autres influences,  je citerais : Bathory, Satanic Slaughther, Profanatica, Beherit et Bestial Summoning. Les groupes précités sont aussi importants pour moi que ceux de la vague norvégienne. Sans oublier Abhorer, Sarcofago, et Samael qui sont des groupes très importants pour moi.
Sinon, je ne m’intéresse pas à la vie de la scène norvégienne. L’origine d’un groupe m’importe peu, du moment que le matériel est bon, alors je suis preneur.
Dans notre cas, une quelconque influence musicale rendant hommage au Black Metal peut être la bienvenue dans notre style de musique. Les scènes suédoises, françaises et finlandaises sont bien plus importantes et ont fait bien plus pour la musique que la norvégienne. De plus leurs travaux perdurent dans le temps.
Le Black Metal souffre beaucoup ces dernières années, mais il est en pleine régénérescence, et c’est une très bonne chose. Bientôt toute cette merde qui pollue la scène ne sera plus qu’un mauvais souvenir.


9 – Je vais peut être te surprendre mais en écoutant l’intro de la deuxième piste de l’album, j’ai l’impression d’avoir un CD de Graveland dans ma platine. Es-tu un fan de Pagan Black Metal ?

Arghhhh !! Tu fais erreur mon ami, je suis loin d’être un fan de Pagan Black Metal. Je dirais que je supporte certains albums dans ce style, mais je ne suis pas du tout l’ami de ces grands adorateurs des arbres. Je pense que l’idée de Graveland vient des rythmiques que nous utilisons qui sont similaires. Je considère ce type de rythme comme un des éléments des groupes du début des années 1990.
La seule chose que je peux te dire c’est que j’adore l’album « Carpathians Wolves » et le Ep « Impaler’s Wolves » de Graveland. Ce sont des disques ou Darken arrivait à transmettre des sentiments obscurs et sombres, des éléments qui ont tristement disparus de sa musique depuis…Alors, on peut dire que j’ai été influencé par les disques précités, mais également et surtout par Bathory. Donc, finalement, tu as plutôt une bonne oreille !


10 – « Cryptic Wanderings » est sorti sous divers formats (CD, Box, LP). Quel est l’intérêt de présenter tous ces formats ? Peux-tu nous en dire plus sur la box et le LP ?

Lorsque nous avons démarré le projet, notre idée était de sortir nos albums aux formats vinyl et K7. Mais les choses furent difficiles, car ces produits étaient extrêmement coûteux et peu d’entreprises pouvaient réaliser ce que nous souhaitions.  Comme si cela ne suffisait pas, la scène saturait de milliers d’albums aux éditions médiocres et merdiques, ce qui rendait difficile l’obtention d’un contrat. Aujourd’hui, les labels t’offrent toujours moins. Certains groupes signent et ne demandent rien en retour. Il suffit que tu arrives avec des prétentions et des revendications et tu l’as dans l’os. Les labels préfèrent presser du matériel médiocre, sans contrepartie, car cela leur coûte moins d’argent.
La Box en bois fût l’idée du David d’Oniric Rec. c’est un objet pressé à 100 copies, une boite en bois avec des lettres gaufrées et peintes, le tout dans une housse en velours avec le numéro de l’édition en chiffres romains. C’est vraiment une très belle pièce, nous sommes vraiment très heureux du résultat. La version vinyl n’a pas été oubliée, le mastering n’est pas le même que celui de l’édition CD. Le son du vinyl est bien meilleur. Il s’agit d’un pressage en 180 grammes avec insert noir. On retrouve un livret géant avec des ajouts supplémentaires en rapport au livret du CD. Pour finir, je dirais que ces deux éditions sont réalisées avec un grand professionnalisme. Nous sommes vraiment content du résultat et nous remercions encore les deux labels, tant Oniric Rec. pour la box, que Ishtadeva pour l’édition vinyl, ce dernier étant un nouveau label s’occupant uniquement de pressage sur vinyl.  


11 – L’artwork est des plus étranges, peux-tu nous en parler ? Que symbolise-t-il ?  Qui s’en est occupé ?

L’artwork symbolise l’ensemble des paroles de « Cryptic Wanderings ». C’est de quoi s’est inspiré l’auteur pour en arriver là. Il s’agit d’un monde funeste intemporel. Tu peux y voir, entre autre, une rivière qui coule pleine de morts et de putréfaction. La rivière emporte avec elle toutes ces négligences, qui sont le fruit des êtres humains avides de domination, qui ont amenés une désolation totale dans le monde. Seuls les noctambules resteront les maîtres dans ce monde ou « Le plus funeste de tous les arbres » (la croix) l’a conduit à son extermination.
L’auteur est Chad un américain qui dessine des choses assez lugubres, vous pouvez entrer en contact avec lui à cette adresse : www.inkshadows.com


12 - Avec le nombre incalculable de sorties d’albums dans ce créneau musical, tu n’as pas peur que votre opus soit noyé dans la masse ?

Au fil des années, je pense que les bons disques se font un nom notamment par le bouche à oreille. Les personnes qui ont la nostalgie du temps passé et de la glorieuse époque du Black Metal, sauront apprécier cet album. Ce sera pour eux une sorte de baptême du feu. Il est vrai que ce disque aurait dû sortir en 2004 ou 2005, mais les choses sont comme elles sont, et même si aujourd’hui le Black Metal est dans une phase de décadence absolue, d’ailleurs ne l’a-t-il pas toujours été ? Avec « Cryptic Wanderings » les adorateurs de l’ancien culte pourront flirter avec la transcendance spirituelle.   


13 – Y’a-t-il des prestations scéniques prévues dans le futur ? Dans quels pays souhaiterais-tu jouer ?

Pour l’instant, dans les mois à venir, deux concerts sont prévus. L’un à Porto au Portugal avec Frostmoon Eclipse et l’autre à Vigo avec Dantalion et Last Twilight. Nous sommes en pourparler, pour jouer à Madrid et à Barcelone l’année prochaine, mais rien n’est encore fait. Les deux entités que sont Amnion et Empty sont des groupes de festivals plutôt que de tournées. Cela est dû à nos vies professionnelles. Nous aimerions jouer dans des festivals exclusivement dédiés au Black Metal comme par exemple le Under The Black Sun. Au moins, les gens savent pour quoi ils viennent (le Black Metal), et le niveau de culture musicale moyen y est plus élevé. Sinon, nous voudrions surtout jouer en dehors de nos frontières, car les scènes locales moyennes ou grandes n’offrent pas le matériel adéquat pour notre musique. Nous sommes un groupe UG, donc quoiqu’il en soit, nous irons là ou l’on nous appelle.  


14 - Nous nous sommes rencontrés au Black Metal Is Rising IV, à Paris. Que retiens-tu de ce festival black metal ? Quels sont les groupes qui t’ont marqués ?

En dehors des bières ? jajaja…Le festival fût vraiment exceptionnel et le son très bon, de manière générale. Ce n’est pas le genre de festival que l’on voit par chez nous. Il y avait beaucoup de jeunes dans le public, ce qui m’a vraiment étonné. Je pensais voir plus de gens de l’underground, mais c’était très bien. Evidemment, nous sommes venus voir Nehëmah,  la majorité des groupes présents ne nous intéressaient pas.  Le show de Nehëmah fut à la hauteur, ça valait la peine qu’on se déplace pour les voir. J’aimerais pouvoir jouer un jour à Paris (même si ça ressemble à un cliché), dans cette salle, car elle offre un excellent son et un bon jeu de lumières. Si tu veux savoir, la plupart des photos du livret intérieur de l’album d’ Amnion ont été prises dans les catacombes et au cimetière du Père Lachaise…Arghhhh…du pur art funeste. J’espère qu’on pourra se réunir de nouveau très prochainement.   


15 – Quels sont les plans pour les prochains mois et à long terme pour vous en tant que musiciens ? Y a-t-il d’autres projets musicaux mis à part Empty où vous êtes impliqués ?

Actuellement, nous sommes en train d’enregistrer le nouvel album de Empty « The House Of Funenary Hymns », qui devrait sortir en février 2009 via ATMF/DTP. L’artwork a été confié à Chris Moyen. Ce travail rendra hommage à l’ancienne horde des combos Black Metal de la grande époque.
Sinon, je passe mes journées à créer de la musique, des textes, et répondre aux différents courriers. Je n’ai pas beaucoup de temps à moi, et le peu que j’ai, je le passe à écouter du nouveau matériel que j’achète et que je collectionne. Lorsque le nouvel album de Empty sera disponible, nous essayerons d’accélérer les choses pour les concerts. En tout cas, 2009 sera certainement une grande année pour Empty et Amnion.  


16 - Le Black Metal ibérique ne fait pas beaucoup parler de lui, en dehors de ses frontières. Connais-tu les raisons de cette « impopularité » ? Comment perçois-tu cette scène ? Avez-vous de bonnes relations avec les autres groupes de Black Metal espagnols ?

Les gens ont toujours été très réceptifs quant aux groupes venant d’Espagne. Je ne suis pas sûr de pouvoir t’expliquer complètement le pourquoi du comment…
Dans les années 80, certains groupes de Death Metal locaux ont dû laisser une mauvaise image du metal extrême espagnol. Paradoxalement, la scène Grind/Death espagnole a toujours eu de bons groupes et reste très prolifique. Le Black Metal demeurant le vilain petit canard qui traîne derrière.
Ici, la culture musicale était surtout axée sur le Heavy Metal, les autres sous-divisions sont arrivées longtemps après. En Espagne, les gens n’ont pas cette culture d’acquérir du matériel par dévotion, de plus ils sont très sédentaires et n’osent pas s’aventurer à l’extérieur pour voir les groupes qu’ils aiment. C’est en fait, l’inverse de ce que font les membres des groupes Amnion et Empty. Il est vrai que nous avons dépensé pas mal d’argent en nous rendant à des festivals et concerts à l’étranger, mais nous n’avions pas le choix, car la plupart des groupes que nous apprécions, ne descendent pas en Espagne.

Depuis quelques temps, les choses vont dans le bons sens, il y a pas mal d’associations qui s’occupent de promouvoir des groupes et la demande est forte.  On trouve aussi plus de labels, plus de fanzines, webzines et surtout plus de groupes.
Je suis déjà un ancien de la scène espagnole et je connais pas mal de monde ici. J’ai de très bonnes relations avec certains et de très mauvaises avec d’autres, naturellement. Certains individus ont vraiment pourri la scène espagnole, des gens qui avaient pourtant une bonne culture musicale, et qui ont décidé grâce à leur connerie abyssale de cracher sur tout le monde, au lieu d’apporter leur soutien aux groupes qui en avaient besoin.
La meilleure chose finalement, c’est que chacun suive son propre chemin. Si l’appui pour la scène nationale était plus fort et s’il y avait un noyau de vente plus important, alors il serait plus facile pour nous de conquérir l’étranger, sortir plus d’albums et faire plus de concerts.     


17 - Pourrais-tu nous conseiller des groupes de Black Metal espagnols ?

Ici, il y a eu de très grands groupes comme : Xharathorn, Blazemth, Argar, Beheaded Lamb. D’autres groupes de mon époque : Grimuack, Dark Faith, Demonlord, Akerbelzt. Maintenant sont venus s’ajouter au rang : Mortinatum, Cryfemal, Aboriorth, Harridan, Dantalion, Raaten, Bloodoline, Runhule, Balmog et bien d’autres encore. Je te conseille d’aller faire un tour sur ce site : www.spainkills.com , tu y trouveras toutes sortes d’informations sur la scène espagnole.


Merci, pour tes réponses, je te laisse le mot de la fin !

Si une nostalgie profonde s’est emparée de toi, que tu vénères le pur Black Metal de la grande époque, et que tu penses que la scène actuelle est morte…Alors laisse toi entraîner par le Black Metal le plus malsain et obscur que tu pourras écouter.
Tant que nous serons là, la flamme noire n’agonisera pas…

 « BLACK METAL RESISTANCE ».

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Interview et traduction par Liwjatan