Hate Forest - Purity

Hate Forest - Purity - 5/6 - par C.
Hate Forest  -  Purity
Groupe : Hate Forest
Album : Purity
Genre :
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Durée : 0000-00-00
Remarques :
Note : 5/6
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Groupe : Hate Forest
Album : Purity
Genre : Black Metal
Année : 2003
Label : Supernal Music
Pays : Ukraine
Durée : 45 minutes


Tracklist :

1 - Domination
2 - Elder Race
3 - The Gates
4 - Megaliths
5 - The Immortal Ones
6 - Desert Of Ice
7 - Cromlech



"Purity" est le second album d'Hate Forest, one-man-band ukrainien possédant désormais une discographie intéressante. Hate Forest possède un aspect répétitif mais l'ensemble reste néanmoins de qualité, propre aux compositions actuelles du projet, sa musique restant fidèle à elle-même au long des albums, à savoir un black métal rapide, parfois mélodique, froid et martelant, le son restant d'une qualité certaine pour ce second opus. La rythmique, élément dominant, est assurée par une boîte à rythme et les variations de tempo et de rythmique sont assez rares. Les morceau sont homogènes mais hétérogènes en durée, de deux à onze minutes.

Les quarante premières seconde du morceau ont une valeur d'introduction. Une nappe de clavier, assez avant-gardiste, va crescendo en créant une ambiance sombre et plane, puis la boîte à rythme est lancée à toute vitesse, frappante et assourdissante, doublée des guitares propres à Hate Forest, grésillante et plutôt mise en retrait. Les riffs sont peu discernable d'où un effet de mur de guitare et d'accords constants, glaçant et agressifs, parfois plus tourmentées mais monocordes dans l'ensemble. Les vocaux font alors leur entrée, très death métal, graves et rauques, très intenses, presque aboyés, mais faisant néanmoins de brèves apparitions. La caisse claire bat régulièrement tandis que la grosse caisse mitraille puissamment, et le morceau reste de même célérité jusqu'au final. Aux dernières minutes, les riffs se font plus douloureux et torturés, très prenants et réussis, en léger rapprochement avec Xasthur, puis le volume diminue et le clavier du début du titre finalise le morceau, d'une production remarquable.

Mêmes types d'enchaînements pour "Elder Race" : la rythmique est similaire à celle du premier titre et les riffs sont rapides et puissants, sombres et haineux. La voix d'outre-tombe est quant à elle plus présente, parfois doublée de vocaux plus black classiques et insistants. Vers la seconde minute, la basse semble s'accorder quelques agiles glissando, rendant la musique plus énigmatique et variée. Au centre du morceau, le rythme insoutenable s'arrête et la guitare, très saturée, reste seule pour mieux faire repartir la machine à percussion, oppressant et annihilant l'auditeur, en restant l'élément majeur de la musique. La voix, grave et profonde, continue de beugler de manière régulière et pesante, accompagnant parfois des riffs plus opprimants ou tragiques. Le même clavier avant-gardiste occupe les dernières seconde du morceau, et il en sera de même pour les autres pistes.

"The Gates" est un des morceaux les plus longs de l'album, s'introduisant d'une guitare agressive et saturée, à laquelle vient bientôt s'ajouter la lourde voix de Roman Saenko. La batterie suit alors sur un tempo toujours rapide et nerveux, et les cordes sont uniformes ce qui ajoute à l'atmosphère froide et lugubre de la musique d'Hate Forest. Après une minute trente, le riff devient moins glaçant et plus solennel. La boîte à rythme garde son tempo acharné tandis que les vocaux deviennent de plus en plus rauques, caverneux et impulsifs. Au centre du morceau, le tempo ralentit et les guitares se font plus tragiques et tourmentées, conservant cet aspect épique et misanthrope, un passage poignant qui proscrit le caractère assez répétitif de certains morceaux.. Le titre s'achève avec haine sur les premiers riffs et le fameux clavier...

Le titre suivant démarre en trombe, la boîte à rythme annihilant toujours autant l'auditeur à coup de caisse claire avec une certaine ténacité. Les riff sont de même essence, violents et monocordes, faisant de la musique un véritable colosse, lourd de hargne et de sombre puissance. La voix death est toujours aussi pesante, tandis que les percussions martèlent tout en variant leur rythmique, toutes plus oppressantes les unes que les autres, laissant de temps à autres les instruments seuls, dramatisant le morceau. Cette piste, est un véritable condensé de la violence d'Hate Forest, avec des guitares toujours aussi dérangeantes et haineuses. On est presque soulagés qu'elle ne dure que deux minutes trente. Le morceau s'interrompt soudainement en sa fin sur le clavier.

"The Immortal Ones", toujours lancée à un tempo de grande célérité, met en avant sa double pédale et porte des guitares plus mélodiques et moins martiales. En effet, un certain mal-être se dégageant des accords et les variations de riff, bien que peu présentes chez Hate Forest, enrichie le climat distillé par la musique, de la misanthropie extrême aux remembrances tourmentées. La voix est très présente, ample et monocorde et la rythmique toujours carrée et rigoureuse, parfaitement calée avec les instruments, cet atout faisant partie de l'excellente qualité de son. Le milieu du morceau impose un changement : la guitare reste seule et développe une mélodie toujours très saturée mais plus noble et posée, piquante cependant. La batterie suit alors à mid-tempo, accompagnant les guitares avec grandeurs et dignité. La voix s'ajoute à ces cordes toutefois angoissées, puis la grosse caisse accélère tandis que les vocaux s'intensifient, pour conclure ce morceau de onze minutes très réussies sur des riffs accablants et nostalgiques.

"Desert of Ice" est un autre titre extrême, la BAR met en valeur ses cymbales ainsi que sa rapidité et les guitares imposent leurs distorsions rapides et tranchantes. On note cependant un changement dans la composition. En effet, la mélodie bâtie par la guitare évoque une certaine tristesse très mélodique, entrecoupée de riffs toujours aussi froids et monotones, on pense au débuts de Gorgoroth. Les percussions sont plutôt travaillée, alternant les patterns grâce à des breaks intéressants et efficaces, tandis que la voix se fait plus expressive et spontanée. Les dernières minutes du morceau laissent place à une rythmique simple et aérée, portant des guitares sobres, à caractère noble et implacable. Le titre s'achève sur les notes mélancoliques du commencement, toujours aussi implorantes et imbibées de nostalgie.

"Cromlech", au nom empruntés au mythique Darkthrone, fait en réalité qu'un avec la piste précédente : la boîte à rythme ralentit jusqu'à disparaître et laisser la seule place aux murs de guitare et saturations vaste et grésillantes. Quelques riffs lents sont joués, puissants et emplis de désespoir et de lassitude, avec une influence plus Doom. Les accords restent dans la continuité de "Desert of Ice", pénibles et pesants, toujours très lents : ils abattent et accablent l'auditeur. Deux minutes de conclusion très réussies qui enrichie l'opus et achève ce dernier sous un signe de tragique glaçant, noble, à la fois épique et mélancolique, mais toujours très droit et carré.

La musique d'Hate Forest reste la même durant les 45 minutes de l'album : des compositions froides, rapides et posées, régies par une boîte à rythme dominante et martelante très uniforme d'une justesse et d'une rigueur impressionnante. La qualité de son est très bonne et les accords peuvent passer de l'oppression et du désespoir à l'épique et à une violence très sombre et misanthrope, tout en restant stricts et glaçants, souvent répétitifs, mais variant cependant les climats. Un ensemble assez raw, intéressant et travaillé, ce n'est pas le meilleur d'Hate Forest mais de loin le plus mauvais. Conseillé.


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