Emit - The Dark Bleeding

Emit - The Dark Bleeding - 4.5/6 - par C.
Emit  -  The Dark Bleeding
Groupe : Emit
Album : The Dark Bleeding
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Remarques :
Note : 4.5/6
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Groupe : Emit
Album : The Dark Bleeding
Genre : Blackened Noise / Dark Ambiant
Année : 2003
Label : Total Holocaust Records
Pays : Angleterre
Durée : 25 minutes



Tracklist :

1 - The Dark Bleeding
2 - Dead Before Death
3 - Communications With Shadows
4 - Unknow I (Greets Me Again)




Emit, concept totalement barré, est un quatuor venu du fin fond des catacombes d'Angleterre. Depuis 1998, le combo a sortit de nombreuse démos et un album récemment, évoluant dans un style très singulier, à la frontière entre black métal, noise et dark ambient. "The Dark Bleeding" seul EP de la discographie d'Emit est parut en 2003 chez THR. La musique est totalement déstructurée, et les percussions sont inexistantes. Les durée des quatre titres, très hétérogènes, ainsi que l'inquiétante pochette sont d'autres témoins de la folie musicale qui attend l'auditeur.

"The Pain Of Bleeding", premier titre, est le plus court mais un des plus intensifs. Dès les premières secondes, une guitare éraillée et très saturée nous entaille les oreilles à coup de riffs irréguliers et dissonants, tandis que d'atroces et terrifiants hurlements d'aliénés, féroces et acharnés, complètent cette atmosphère démentielle et occulte. Puis la discordance de la "musique" s'éteint peu à peu pour laisser place à un soundscape de dark ambiant sombre, uniforme, plat et pénétrant, en total contraste avec la cacophonie qui précédait.

Le second titre est assez similaire au premier. En effet, l'album peut ici être considéré comme une unité, le style musical restant le même d'un bout à l'autre de l'album. Seule la guitare est présente sur la première partie du morceau. Les notes sont très saccadées, irrégulières, s'arrêtant puis reprenant, comme pour laisser le silence maître et mieux le briser ensuite. La guitare délivre cependant quelques mélodies, qui seront sûrement les seules de l'opus : des arpèges très rapides, tels un solo heavy ou encore des rythmiques plus lourdes et incisives. Le son saturé est horrible, strident, difficilement supportable, on pourrait penser aux dissonances d'Abruptum mais en encore plus perçantes, acérés et déstructurées, l'absence de percussions et donc de cellule rythmique aidant beaucoup à cet effet. La guitare enchaîne des croches, puis des notes plus piquées, ou encore des tempo lents ou réguliers dans un ordre imprévisible. Les vocaux apparaissent en fin de titre, noyés derrière les riffs métalliques et déchirants. Ils se présentent sous forme de hurlements pénibles, saturés et infernaux à l'instar du premier titre, ou de paroles plus discrètes, lourdes et caverneuses. La guitare part en frénésie, lâchant des notes au hasard, puis le son s'écrase soudainement, annonçant la fin du morceau.

"Communications With Shadows" est le titre le plus sombres de l'EP. Les sonorités sont très proches des longues et sobres plages doom de Sun O))). La guitare entame sur des riffs plus graves, noirs et avec surtout beaucoup d'échos. L'enchaînement des notes tranchantes, grinçantes et ciselées est comme à son habitude très saccadé, inattendue et désordonné. La guitare aboie tel un chien agressif et pernicieux, et l'ambiance en est toujours plus froide, morbide et occulte, on ne peut plus malsaine et décalée. La piste est assez bien remplie, les silences sont rares, et la reverb de la guitare amplifie les riffs. La musique en est assez primaire mais tout de même contrôlée, et l'atmosphère prenante.

La dernière piste, plus longue, est sûrement la plus aboutie et variée de l'opus. En effet, les riffs sont toujours aussi désorganisés mais la présence d'un singulier clavier ajoute un plus à l'atmosphère. Il s'agit en réalité d'une sonorité étrange, grinçante, intermittente et tout aussi grésillante que les guitares. Les vocaux font de temps à autre apparition, moins hurlés et plus sombres cette fois-ci, mais toujours aussi puissants et dérangeants. Le clavier saturé et la guitare se mettent parfois en phase pour délivrer des pseudos mélodies insistantes, nerveuses et aiguës. Le clavier, méconnaissable, devient parfois plus grave comme pour soutenir la guitare et meubler un peu plus le morceau. L'ambiance est envoûtante mais vraiment dépourvue de la moindre structure, presque désagréable, très hypnotique et monstrueuse mais tellement torturée que la courte durée de l'EP en est presque suffisante. De soudains et curieux samples apparaissent en fin de morceau, tandis qu' Unknow I déchire, de ses puissants vocaux ,l'atmosphère de terreur, inconnue et effroyable de l'inquiétante création musicale du quatuor britannique.

Emit défie les lois de la bienséance musicale avec cette courte production d'une demi-heure. La guitare est l'élément dominant et développe des sonorités des plus dissonantes, déstructurées et oppressantes. Les riffs sont métalliques, grisonnantes, parfois froides. On sombre peu à peu dans la démence sonore, et les vocaux, peu présents, ne sont que d'affreux hurlements tandis que toute percussion est proscrite. La musique reste cependant assez accrocheuse, Emit sachant aéré et maîtriser ses morceaux, tout en les variant légèrement. Obligatoire pour les amateurs de noise et d'Abruptum, cette oeuvre se démarque et se classer dans la folie musicale underground.


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