Darkspace - Dark Space I

Darkspace - Dark Space I - 5/6 - par C.
Darkspace  -  Dark Space I
Groupe : Darkspace
Album : Dark Space I
Genre :
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Durée : 0000-00-00
Remarques :
Note : 5/6
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Groupe : Darkspace
Album : Darkspace -I
Genre : Atmospheric/Ambiant Black Metal
Année : 2002
Label : Kunsthall Productions
Pays : Suisse
Durée : / minutes
Remarques : Téléchargeable sur le site officiel du groupe.



Tracklist :

1 - Dark-I.-1
2 - Dark-I.0



A l'aube de l'année 2005, Tobias Möckl, fondateur du légendaire "Paysage d'Hiver", s'épaule de quelques instrumentistes et monte un nouveau projet : Darkspace. La musique sera de même veine que Paysage d'Hiver, un black métal puissant, sale, atmosphérique et ambiant. Les compositions sont cependant plus brutales et nerveuses, les claviers d'avantage froid et futuristes. En effet, Darkspace a bâtît sa musique sur le thème mystérieux et inexploré de l'espace et c'est sous forme d'une première démo de deux longs titres (paraît-il déjà vendue mais téléchargeable légalement sur le site officiel) que ce trio brumeux et particulier va construire et fonder le talent des futur albums, sur lesquels tant de choses seront à décrire...

Le premier titre débute, une guitare seule donne le ton, distillant froideur et mystères à travers sa distorsion nette et pétrifiante. Les autres instruments surviennent peu après, une boîte à rythme très rapide et de son mat accompagne des riffs toujours très saturés, doublés d'un clavier cosmique. Les voix sont présentes mais étranges, se déclinant en courtes apparition, emplies d'écho. Le son guttural est ainsi perdu et effacé mais néanmoins hostile et apeurant dans l'immensité musicale du morceau. La basse est assez régulière et audible, le son plutôt clair et la rythmique distincte, toujours de grande célérité. On observe des variations constantes mais le titre reste droit, développant des émotions rares dans le black métal atmosphérique. Les guitares sont terrifiantes et on ne peut plus évasives, plongeant l'auditeur dans un univers obscur et inconnu, au paroxysme du sinistre et de l'inquiétude. Les guitares sont vraiment très accrocheuses, plutôt proches de PdH, la frayeur et l'hostilité en plus sans doute... Au centre du morceau, les riffs se calment et le clavier se met en valeur, ample et transcendant, s'échappant de chaque recoin de l'univers. Les sonorités des nappes sont futuristes et hypnotique, véritable pause et élément ajoutant à la richesse du morceau. Après cette rêverie terrifiante, la masse musicale reprend le dessus avec des notes toujours nerveuses et dévastatrices, la batterie mise en retrait soutenant les sonorités astrales et agressives. Une arpège apparaît vers la dixième minute, mystique, sombre et céleste, on retrouve vraiment la musique de Paysage D'hiver en plus froide, presque thrash dans la rythmique des accords et heavy dans les enchaînements (ces style restant très différents de Darkspace). La fin est donc des plus réussie, de tendance épique et apaisante, aboutissement d'un morceau des plus prenant et travaillé.

Une partie ambiante introduit le second titre, différent et plus industriel. Nous avons donc droit à des paroles prononcées de façon sobre et banales, tirée d'un film traitant de l'espace. On divague alors dans une atmosphère singulière et curieuse, des samples sombres et peu audible se propagent peu à peu, à l'instar d'une sombre perdition dans le néant. Une pulsation basse et régulière anime alors cette partie musicale peu rassurante et évasive, on se croirait presque dans une navette explorant l'infinité nébuleuse. Le climat s'intensifie dangereusement, élaborant une tension dramatique, puis des riffs puissants, très "arrachés" et tranchants, viennent calquer la pulsation basse. Des voix lourdes et très graves, inconnues et discrètes, apparaissent parfois sous formes plus claires de plaintes étranges, indiscernables et effrayantes. Le son sature légèrement mais le crépitement se remarque à peine. Les accords saturés se saccadent à la manière d'un colosse, lourd et pénétrant, pas forcément rapide mais plutôt droits et secs, bien que la qualité sonore soit assez mate et étalée. Ceci convient néanmoins parfaitement au caractère sombre et singulier de la musique, les notes restant mécaniques, brutes et froissées. On pense à "Steineiche" de PdH. Après dix minutes, les guitares s'effacent et laissent place place à quelques minutes atmosphériques, où la pulsation basse reprend le tempo, doublée de riffs implacables et réguliers, résonnants comme le tonnerre. On a affaire à un climat plutôt orienté dark ambient, avec des grognements sourds et lointains, perçants à travers un clavier brumeux, sombre et on ne peut plus évasif, limpide et étalé, nous entourant d'alentours angoissants. Cette transcendance s'arrête sur une voix en écho prononçant ces mots, résumant la démo avec un certain effroi : "There was darkness..."

Cette unique démo de Darkspace rassemble donc toutes les qualités futures du trio Suisse, à savoir une production compacte et puissante, des riffs glaçants à l'extrême lancés à un tempo brutal, portés dans l'espace ténébreux par les claviers dilatants et fuyants et infinis, varié de samples. Les vocaux, peu présents et psychédéliques, se fondent dans la musique et le son n'est pas des plus propres (tout de même bien plus que PdH) mais sans venir polluer la musique, mais en ajoutant à son aspect mystique et singulier. "Darkspace -I" n'est sûrement pas la meilleur production de Darkspace, c'est en effet une véritable démonstration, prémices d'une musique inconnue, spatiale et tellement prenante... A télécharger et découvrir au plus vite.


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