Cryogenic - Parsifal 21

Cryogenic - Parsifal 21 - 5.5/6 - par C.
Cryogenic  -  Parsifal 21
Groupe : Cryogenic
Album : Parsifal 21
Genre :
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Label :
Pays :
Durée : 0000-00-00
Remarques :
Note : 5.5/6
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Groupe : Cryogenic
Album : .Parsifal 21
Genre : Symphonic Black Metal
Année : 2003
Label : Neon Knights
Pays : Allemagne
Durée : 44 minutes


Tracklist :

1 - Intro
2 - Cryogenic
3 - Das Andere
4 - 4
5 - Momentum
6 - Verzweiflung
7 - Synthese
8 - Erste Elegie
9 - Parsifal 21



De la scène black symphonique peu à peu mourante émerge un petit groupe allemand, Cryogenic. Après des opus très inspirés des old-Dimmu Borgir, le combo sort un enregistrement s?avérant beaucoup plus riche, mieux produit et travaillé que ses prédécesseurs. En effet, alternant passages instrumentaux et titres nerveux et entraînants, Parsifal 21 s?annonce unique et grandiose.

L?introduction annonce la couleur: sur un fond sonore d?accord d?instruments de concert classique surgit un air épais et subtil, à la fois sauvage, indus et surprenant, majestueux et fabuleux. Ces 45 secondes plongent l?auditeur dans une ambiance excitante et monumentale.

La seconde piste démarre en trombe avec un vacarme de guitares saturées, de cymbales et de cuivres pour enchaîner avec une mélodie puissante et énergique. Le groupe alterne voix black et chant clair, mais les paroles sont majoritairement parlées. Au bout d?1min30 le tempo ralentit et l?air devient lent et tragique. Le titre alterne ensuite passages robustes et mélancoliques (dont un joué à la basse, perle de désenchantement). La puissance des guitares, souvent mises en avant, finalise le morceau d?une mélodie violente et rapide.

Le troisième titre est en parfaite continuité avec le second : des guitares groovy et entraînantes, surplombées de paroles allemandes solennelles, succédant à des airs plus lourds ou désolants. Claviers et Guitares sont à égalité, et cet équilibre confère une certaine propreté et une réelle finesse au titre. Bercé par le mid-tempo, le piano développe parfois une mélodie émouvante et dramatique, puis laisse brusquement place à des riffs on ne peut plus tranchants et des voix coléreuses. Chaque instrument est riche, net et travaillé.

La piste suivante, sobrement intitulée « 4 », est un passage instrumental d?1min30 joué par un combo de violons. La mélodie se fait sobre, grave et saisissante puis monte peu a peu dans les aiguës grâce à un air plus mystérieux, fascinant, même inquiétant.

On débouche ainsi sur « Momentum », sûrement le meilleur titre de l?album. Après un début lent et mystique, des riffs lourds et secs accompagnent des synthétiseurs illuminés et cinglants pour une mélodie rapide et tragique, parfois violente. Le chant black alterne encore une fois avec la voix claire. Les guitares acérées et insolentes donnent au titre beaucoup d?efficacité et de nervosité. Enfin, au bout de trois minutes, survient une mélodie superbe, bouleversante, jouée à la guitare sèche et au piano. On se pers ainsi dans une mer de chagrin et de tristesse, mais de nouveaux riffs violents et une voix rauque nous ramènent rapidement à la réalité. Le morceau est finalisé par un air emplit d?honneur et de grandeur avec des claviers très présents.

Le début du morceau suivant est assez indus, futuriste et assommant, la voix et les claviers participants beaucoup à cet effet. Toutefois, des synthés amples et majestueux enrobent l?auditeur d?une mélodie puissante et symphonique. Au bout de la troisième minute, soutenue par les claviers, la guitare, seule, déploie une mélodie triste, sombre, presque épique. Les paroles prononcées doucement donnent au titre la solennité d?un art sacré. La piste s?achève sur des accords musclé entre chaque instrument, mêlant industriel et symphonique dans des passages lents ou violents, grandioses et cérémonieux.

« Synthese » est un titre instrumental, sublime et touchant. Porté par une batterie lourde et lente ainsi qu?un mur de guitare sale et grisonnant, une mélodie se dessine, pleine de noirceur et de misanthropie. Peu après, un nouvel instrument (que je soupçonne être un hautbois) apparaît, apportant un air triste et implorant, lourd de morosité et d?amertume. La batterie laissée seule ou encore les variations de tempos ajoutent beaucoup au dramatisme de l??uvre.

La piste suivant est beaucoup plus violente, haineuse et sombre. En effet, les guitares sont ici très présentes, ainsi qu?une voix hurlante et rauque à souhaits. La batterie est rapide et les claviers apocalyptiques. Vers le centre du morceau, le titre se fait plus haineux encore et les distos de plus en plus présentes. Cependant, un bref solo de guitare et des passages à l?orgue redonnent majesté et puissance au morceau. On observe beaucoup de variations de tempo et de mélodie tout au long du titre.

« Parsifal 21 », titre éponyme, finalise l?album avec brio. Certes, la première minute du morceau est répétitive et lassante, mais, peu après, les violons surgissent et un air tragique débordant de tristesse et de pitié prend place accompagnée d?une voix sombre posant fatalité et désastre à travers son émotion. Le piano reprend avec talent cette mélodie. Au bout de 5 minutes, une étrange incantation est répétée sur un fond plat mais très symphonique. Le morceau se conclut en apothéose par un clavier froid et lugubre.

Une production irréprochable, une symphonie hors du commun, des mélodies puissantes et émouvantes, des influences indus? voilà ce qui résumerait le dernier opus des allemands de Cryogenic. Certains riffs et passages peuvent être parfois ennuyeux et brusques mais le côté travaillé et la richesse de l?album comblent ce défaut. Assez différent du dernier enregistrement, Parsifal 21 affirme la maturité et le talent du groupe qui évolue désormais dans un style cosmique, mécanique et futuriste. Un édifice complexe et brillant d?émotions, de finesse et de raffinement. Très conseillé, du très grand black symphonique.


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