God Seed - I Begin

God Seed - I Begin - 5/6 - par Liwjatan
God Seed - I Begin
Groupe : God Seed
Album : I Begin
Genre : Black Metal
Année : 2012
Label : Indie Recordings
Pays : Norvège
Durée : 42:54
Remarques : digipack et LP gris disponibles
Note : 5/6
FacebookTwitterGoogle+Email
01. Awake
02. This from the Past
03. Alt liv
04. From the Running of Blood
05. Hinstu dagar
06. Aldrande tre
07. Lit
08. The Wound
09. Bloodline




L'arrivée du nouvel album de God Seed s'est faite par la porte de derrière, ce qui peut paraître étrange à la vue de la surmédiatisation des membres du groupe ces dernières années et plus particulièrement Gaahl et King (ex-Gorgoroth), à qui le temps a donné raison...

Ce premier album studio des norvégiens, reprend les choses là où elles s' étaient arrêtées avec "Ad Majoren Sathanas Gloriam" de Gorgoroth. Il est difficile de ne pas faire le lien entre "I Begin" et les derniers opus de Gorgoroth de l'ère Gaahl et King. Après six années écoulées, le son si caractéristique des dernières compositions de King, pour Gorgoroth, reste bien présent. A l'écoute de ce "I Begin", on s'aperçoit que la horde scandinave a suivi la logique artistique des travaux passés, tout en apportant son lot d'idées nouvelles.

Le line up s'articule autour de Gaahl (chant) et King (basse). Dans cette nouvelle congrégation, on retrouve, Kenneth Kapstad (batteur actuel de Thorns) derrière les fûts, Sir à la guitare (guitariste de Trelldom), Lust Kilman également à la guitare (guitariste de Grimfist), pour finir Geir Bratland aux claviers (claviériste live pour Dimmu Borgir).

"Ad Majoren Sathanas Gloriam" révélait une musique direct, sans ornement. "I Begin", plus sophistiqué, se distingue par des éléments folkloriques et électroniques. Les ambiances de cet opus sont subtilement façonnées et libèrent une substance organique. Sur "I Begin", l'agression est, parfois, feutrée et laisse place à l'hypnose. Cet opus, qui dans l'esprit se veut novateur, arpente aussi les sentiers balisés. En ce sens, le meilleur de "Twilight Of The Idols" et de "Ad Majoren Sathanas Gloriam" a été retenu. Certaines trames s'imprègnent, également, du rock des années 60/70.

On discerne, donc, l'arrivée des claviers et de samples. Dans le cas présent, on ne peut pas parler d'orchestrations mais de couches atmosphériques froides, même si le titre "Alt Liv" flirte avec les nappes symphoniques. L'éventail des samples va de l'instrument folklorique aux sons totalement psychédéliques (éléments présents sur le dernier Trelldom), en passant par l'orgue Hammond. Par ailleurs, dans le haut du tableau, impossible de ne pas citer les vocaux, Gaahl utilise un large panel de textures et le chant principal n'est plus familier, il diffère du temps passé.

L'album respire l'éclectisme, les titres lents teintés de folklore nordique comme "Alt Liv", "Lit" ou encore "Hinstu Dagar" et ses chœurs masculins côtoient l'agression de blast beat de "Aldrande Tre" ou "The Wound" soutenus par des guitares vengeresses. Sur certains titres de l'album, le mariage des samples avec la musique est parfois surprenant. Les sons modernes ou antiques combinés à l'ambiance pittoresque du Black Metal de God Seed demanderont (ou pas ?) au plus exigeant, un temps pour être appréhendés. On retrouve également des instrumentaux sur cette offrande, "Bloodline" en fait partie, cette piste sombre, vous emmènera dans la sphère du Trip Hop.

En terme de production, les norvégiens ont voulu actualiser leur son, tout en conservant l'identité de leur racine musicale. L'équilibre est respecté, l'album n'est pas surproduit et manifeste la sincérité. Les ambiances exhalent le froid nocturne des forêts nordiques. En étant pointilleux, je dirais que certains effets électroniques paraissent inappropriés. A mon sens, leur usage n'est pas toujours justifié car ils ne s'intègrent pas naturellement dans l'esprit de la musique.

Sans renier le caractère des derniers albums de Gorgoroth écrit par King, "I Begin" est un album audacieux dans l'approche. Les incursions anciennes et avant-gardistes ont fleuri dans la musique, mettant en lumière les influences du compositeur. l'album passe comme une lettre à la poste et devrait convenir au public abandonné sur l'aire d'autoroute par Infernus et Son Gorgoroth.

Commentaires