Septicflesh - The Great Mass

Septicflesh - The Great Mass - 5/6 - par Liwjatan
Septicflesh - The Great Mass
Groupe : Septicflesh
Album : The Great Mass
Genre : Metal extrême symphonique
Année : 2011
Label : Season Of Mist
Pays : Grèce
Durée : 43:35
Remarques : Book limité, LP, digipack disponibles
Note : 5/6
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01. The Vampire From Nazareth
02. A Great Mass Of Death
03. Pyramid God
04. Five-Pointed Star
05. Oceans Of Grey
06. The Undead Keep Dreaming
07. Rising
08. Apocalypse
09. Mad Architect
10. Therianthropy





Le style combinant le Metal et la Musique Classique étant plutôt insidieux, on peut rapidement se faire berner et penser tenir en main le disque ultime alors qu’en fait un orchestre est là pour masquer la misère. Les hellènes reformés en 2008 propose déjà leur huitième album, attendu par certains comme le messie. Messie ou non, voyons plutôt si cette « grande messe » a des allures de cérémonie occulte ou bien de kermesse d’école maternelle du mois de juin.

Stylistiquement parlant, Septicflesh sait très bien dans quel créneau artistique il a mis les pieds, celui du cercle très fermé des groupes qui s’offrent un orchestre symphonique au grand complet, dans le but d’élever la musique et les émotions à leur plus haut point. Cette démarche n’est pas à la portée de tous et n’est pas vue d’un très bon œil, quand on sait que le Metal extrême est sensé être un style de musique underground…passons…

Depuis sa reformation Septicflesh a remis au goût du jour la combinaison Metal extrême/Musique Classique, chose assez surprenante car par le passé le groupe avait choisi la démarche inverse, à savoir séparer les deux styles, ce qui avait engendré Chaostar (un groupe de musique symphonique néo classique), quoi qu’il en soit on ne s’en plaindra pas.

Aujourd’hui, dire que le groupe chasse sur les terres de Dimmu Borgir me paraît totalement grotesque tant l’utilisation et la mise en place de l’orchestre sont différentes pour les deux groupes. Dans le cas de Dimmu Borgir on parlera d’accompagnement « mielleux ». Pour autre exemple, sur le live de Metallica l’orchestre est juxtaposé. En ce qui concerne Septicflesh le travail de composition est largement plus poussé. Septicflesh et l’orchestre philharmonique de Prague conjuguent leurs efforts. C’est bien là que se situe le tour de force car les orchestrations n’accompagnent pas le groupe, et ne sont pas juxtaposées, elles s’intègrent naturellement dans le style et l’esprit de la musique de Septicflesh. Le potentiel des hymnes réside ici dans leur construction, il n’est donc pas question de collage Metal/Musique classique, mais d’un travail de composition cohérent où chaque élément est pris en compte en permanence. « The Great Mass » dévoile un aspect théâtral et scénique, dans ce sens chaque musicien joue un rôle, et contribue à la cohésion de l’ensemble.

On peut détester le style, mais l’inspiration reste de mise. En rapport à « Communion » les aspects massifs et grandiloquents sont décuplés, on gagne en profondeur et les instruments sont mieux détaillés, cela donne du relief à la musique. Septicflesh joue sur tous les plans rythmiques, aussi bien la lourdeur pachydermique que la cavalcade épique soulignées sur le titre « Five-Pointed Star », sans oublier les montés en blast torrentielles du titre « A Great Mass Of Death ». On retrouve également des envolées lyriques riches en émotions sur le très puissant et mélancolique « Oceans Of Grey ». L’orchestre dévoile toute sa splendeur sur « Apocalypse » un titre hanté et spectral aux multiples facettes vocales. Septicflesh renoue même avec le passé en se passant d’orchestre sur le très cosmique et atmosphérique «Therianthropy » où Sotiris révèle tout le potentiel de son chant clair.

Comme d’habitude avec ce style de groupe, la batterie est en avant (elle reste néanmoins bien intégrée), Fotis Benardo dévoile enfin son jeu, qui se trouvait un peu bridé sur « Communion ». Les guitares manquent un peu de tranchant, c’est le défaut des grosses productions trop peaufinées, disons qu’ on aurait souhaité des guitares plus rugueuses, mises en avant. On notera un gros travail sur le chant et notamment sur les parties de Sotiris, impressionnant. L’ensemble reste homogène, au vu du nombre de musiciens impliqués et de studios utilisés. Au final l’album dégage de la puissance, les émotions sont intenses et amplifiées par un orchestre parfaitement intégré.

Septicflesh réalise un excellent album, puisqu’il réussit avec l’orchestre philharmonique là où bon nombre de prétendants ont échoué. L’orchestre et le groupe sont unis et à aucun moment on ne pourra dire que l’orchestre sert d’ornement. Si le style est évidemment accrocheur et facile d’écoute, l’album n’en demeure pas moins réussit et devrait ravir les fans du groupe et de musique extrême symphonique.
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