Morbid Angel - Illud Divinum Insanus

Morbid Angel - Illud Divinum Insanus - 1/6 - par Liwjatan
Morbid Angel - Illud Divinum Insanus
Groupe : Morbid Angel
Album : Illud Divinum Insanus
Genre : Metal extrême electro/industriel
Année : 2011
Label : Season Of Mist
Pays : USA
Durée : 57:00
Remarques : Digipack, Metalpack, Vinyle, Box disponibles
Note : 1/6
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01. Omni Potens
02. Too Extreme!
03. Existo Vulgoré
04. Blades of Baal
05. I Am Morbid
06. 10 More Dead
07. Destructos Vs. the Earth / Attack
08. Nevermore
09. Beauty Meets Beast
10. Radikult
11. Profundis - Mea Culpa






« God Of Emptiness »…un titre qui pourrait résumer à lui seul ce qu’est devenu le dieu du Death Metal en 2011. Huit ans se sont écoulés depuis la sortie d’ « Heretic », un album qui n’avait pas vraiment convaincu et montrait un groupe en perte de vitesse, du moins en terme de créativité. Qu’est il arrivé à ce combo culte ? Ma chronique ne répondra pas à cette question, mais je m’efforcerai de laisser mes impressions et mon jugement qui pourraient donner lieu à un début de réflexion.

Au retour de David Vincent, beaucoup de fans ont crié victoire, il faut bien le reconnaître la tournée du come back fût un succès total. David Vincent est un frontman ultra charismatique et ça on ne peut pas le nier. Ce retour pouvait évidemment donner beaucoup d’espoir quant à la sortie d’un album capable de redorer le blason du groupe. Ajouter à ça l’arrivée d’un deuxième guitariste de renom en la personne de Destructor (Myrkskog), tout semblait se dérouler sans accroc. Même le nouveau titre (Nevermore) exécuté durant les différentes prestations ne laissait rien présager de mauvais pour la suite des événements. Pourtant, Quelques temps avant l’enregistrement du nouvel opus le couperet tombe, Pete « Commando » Sandoval, un des membres historique ne sera pas de la partie pour les sessions studio du nouvel opus suite à une blessure. Ce dernier est remplacé au pied levé par le très talentueux Tim Yeung, batteur mercenaire de la scène Death Metal brutal US. C’est donc avec un line up remanié que le groupe s’est enfermé en studio pour nous concocter ce nouveau chapitre, qui risque de faire couler beaucoup d’encre.

Cet album de près d’une heure tranche radicalement avec le style du groupe, certes par le passé le renouveau sur chaque album donnait lieu à certaines polémiques, mais Morbid Angel restait bien ancré dans son style de prédilection le Death Metal US, dont il est l’un des pères fondateurs. La musique proposée par Morbid Angel en 2011 n’a absolument rien en commun avec celle que le combo exhibait sur ses précédentes réalisations. Le changement de fusil d’épaule semble être le fruit de plusieurs facteurs combinés : Le premier le retour de David Vincent ayant sévit dans l’univers de la musique Gothique/Rock industrielle putassière, le second le manque total d’inspiration, et le troisième la signature sur une major.

Dès la première écoute, on se demande où est passé le Death Metal là dedans ? On reste perplexe face à l’aspect electro/industriel infantile de la musique. On reconnaît vaguement le style Morbid Angel sur des titres comme « Existo Vulgoré », « Blade For Baal » ou encore « Nevermore », mais le reste se veut totalement détestable et insipide. David Vincent semble avoir influencé l’orientation musicale prise sur ce nouvel album, et « influencé » est un doux euphémisme, David Vincent semble avoir pris le contrôle total de cette entité !!

Sur le fond, les structures des morceaux sont prévisibles et téléphonées, on arrive même à retenir les pistes dès la première écoute, ce qui est horrible quand un refrain comme « Vulgorrrrreeee !!!! » reste dans la tête toute la journée à l’instar d’une chanson qu’on déteste. A aucun moment le groupe ne décolle, je veux dire par là que la musique et les compositions ne sont jamais inspirées, on a plus affaire à des algorithmes sonores qu’à de vraies chansons, même les solos de Trey ne sont plus au top. Ici, il n’est pas question de goûts musicaux, mais de qualité musicale. Le style est mauvais et simpliste. Pour prendre un contre exemple sur le même label « Grand Declaration Of War » de Mayhem tranche radicalement avec le style initial, mais les compositions excellent et sont parfaitement construites. Le style reste froid, devient militariste et futuriste, tout sur cet album est cohérent jusqu’à la production. On peut détester les deux albums à la différence que l’un est fondamentalement mauvais et l’autre prodigieusement lumineux.

Du côté de la production, on tombe encore plus bas. Le résultat est désastreux. Le son est d’une stérilité affligeante. C’est de la production en plastique recyclé. Les instruments ne sont pas mis en lumière. On aurait voulu des riffs tranchants et puissants, en lieu et place nous avons des sons de guitare compressés. Le luxe c’est d’avoir un batteur aussi talentueux et de terminer avec des parties de batterie dignes d’une boite à rythmes playskool. Le chant de David Vincent n’est plus ce qu’il était et partiellement trafiqué. Je ne comprends pas comment le groupe a pu toucher le fond à ce point, même si les compositions sont presque toutes lamentables, Morbid Angel aurait du se concentrer sur la production pour tenter de sauver les quelques titres écoutables. Inimaginable à ce niveau et avec autant de moyens !

« Illud Divinum Insanus » restera sans doute dans les esprits comme l’album le plus mauvais produit par le groupe. Dire qu’il aura fallu attendre 8 ans pour que ce monument du Death Metal accouche d’un disque qui saura à peine contenter les fans de musique commerciale, tant il est inégal et bâclé. Morbid Angel doit sortir de ce bourbier au plus vite et redevenir le groupe de Death Metal qu’il a toujours été, respectable et respecté de tous.

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