01. Iesus Nazarenus, Servus Mei
02. They Shall All Be Witnesses
03. A Revelation of Desecrated Heavens
04. Summoning Majestic War
05. The Serpent Crowning Ritual
06. Bring Forth Purgatory
Aujourdhui, celui qui na pas entendu parler de The Project Hate MCMXCIX ne doit pas beaucoup traîner sur la toile, ni dans les soirées metallico-mondaines de la capitale. En effet, lannonce de larrivée de leur huitième album était plus quanticipée, vu le nombre incalculable de mises à jour concernant lenregistrement de cet album, sur le site officiel du groupe, il était impossible de passer à côté. Cest donc en ce début dannée 2011 que le combo suédois a décidé de nous livrer sa nouvelle offrande, intitulée « Bleeding The New Apocalypse ». Le quintette scandinave sest même offert le luxe de signer sur une major, rien de moins que Season Of Mist. Le groupe accoutumé aux petites et moyennes structures sest convaincu quil fallait mettre les petits plats dans les grands. Mais quen est il réellement ?
TPH nous avait habitué à son Death Metal aux sonorités monstrueuses, dévoilant de longues pistes épiques particulièrement fouillées et sophistiquées, habillées de chant féminin et teintées déléments industriels/électroniques. Autant dingrédients qui ne pouvaient que réjouir les amateurs du style. Dailleurs, les derniers albums en date « In Hora Mortis Nostræ » et « The Lustrate Process » amenaient le groupe vers le zénith de leur art, aussi bien en terme de composition que de production. On était donc en droit de se demander ce quun groupe aussi créatif et productif pouvait encore nous proposer. Cela ma directement conduit sur les sentiers dun sujet épineux
Sachant que la créativité et linspiration ne sont en aucun cas des notions mathématiques, et quelles ne répondent à aucune règle scientifique, jai cru bon de penser que Lord K. Philipson possédait un don. Malheureusement, une seule écoute de ce nouvel opus ma suffit à lever le voile et men convaincre quil nen est rien
« Bleeding The New Apocalypse » sarticule autour de six longues plages épiques, pour une durée de 65 minutes. Larchitecture de chaque piste est très similaire. On navigue sur de longs passages gothiques doublés de chant féminin (beaucoup plus que par le passé), des trames indus/electro, des séquences atmosphériques et naturellement des parties Death Metal chargées de chant bien guttural. Dès la première écoute, on constate que tout ce qui peut édulcorer le disque est mis en avant et que la touche Death Metal nest là que pour donner une dynamique au reste. Stylistiquement parlant on se rapproche dun groupe comme The Sins of Thy Beloved et leur album « Perpetual Desolation », bien que les structures soient plus complexes chez TPH. Ce changement de fusil dépaule de la part de TPH nétait pas totalement prévisible. Larrivée sur leur nouveau label y est sans doute pour quelque chose.
On savait déjà que LKP était un perfectionniste, en production ce dernier na jamais rien laissé au hasard. Chaque instrument a toujours bénéficié dune attention particulière lors des enregistrements, que ce soit dans TPH où même dans son autre projet Torture Division. LKP sest occupé de produire cet album, donc rien dexceptionnel jusquà présent. Les déboires arrivent avec Dan Swano qui sest consacré au mixage et au mastering du disque. Autrement dit un autre perfectionniste. Quand on sait que la spontanéité est quelque chose dimportant dans le processus musical, on a du mal à croire ce que lon entend en lançant lalbum. Pour commencer, il ny a pas de guitares (sur un disque de Metal on perd en crédibilité
), elles sont totalement compressées et écrêtées. La basse subit les mêmes désagréments, cette dernière demeure ultra profonde et dune limpidité qui na dégale que sa stérilité. La batterie est rééchantillonnée. Les chants sont passés au vocodeur et à lharmoniseur, Les claviers et samples brillent de mille feux. Pour résumer, rien dans cette production ne semble naturel, tout est stérile et numérique. Cest vraiment dommage den arriver là, surtout que les compositions auraient pu être mises en avant avec des guitares puissantes, rugueuses et organiques, et un son de batterie plus naturel.
Les hymnes ne dérogent pas à la règle TPH. Ils demeurent toujours bien construits, servis par de bons arrangements et des idées lumineuses, mais on sent que le groupe plafonne, ninnove pas franchement et quil vit sur des acquis. La longueur des pistes semble même être un défaut par moment, notamment sur certaines parties de chant féminin qui séternisent et deviennent soporifiques. Le groupe névolue pas, mais cherche plutôt à se diversifier, tout ce qui existait déjà sur « The Lustrate Process » a été agencé différemment. Les parties Death Metal ont perdu du terrain, et laissent plus de place aux parties electro/indus et gothiques. Je ne comprends pas ou veut en venir LKP. Jai bien limpression quune telle entreprise ne contribue quà saborder lesprit Death Metal de la musique. En effet, léquilibre semblait être atteint sur des albums comme « In Hora Mortis Nostræ » ou « The Lustrate Process »
Tout ceci paraît déroutant.
A force dopportunisme bon nombre de groupes se sont lamentablement ramassés la gueule, mais comme dirait Confucius : Notre plus grande victoire n'est pas de ne jamais tomber mais de savoir nous relever chaque fois sans amertume. Espérons que Lord K. Philipson connaisse cette maxime, car parti dans cette direction avec The Project Hate « Bleeding The New Apocalypse » sapparente plus au destin tragique du Titanic, quau lancement flamboyant dAriane 5. A des années lumières de « Cyber Sonic Super Christ » ou « In Hora Mortis Nostræ ».