Dimmu Borgir - Abrahadabra

Dimmu Borgir - Abrahadabra - 4/6 - par Liwjatan
Dimmu Borgir - Abrahadabra
Groupe : Dimmu Borgir
Album : Abrahadabra
Genre : (Metal ?) extrême symphonique
Année : 2010
Label : Nuclear Blast
Pays : Norvège
Durée : 49:00
Remarques : Versions disponibles: Box, Digipacks, LPs, Pic LPs
Note : 4/6
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01. Xibir
02. Born Treacherous
03. Gateways
04. Chess With The Abyss
05. Dimmu Borgir
06. Ritualist
07. The Demiurge Molecule
08. A Jewel Traced Through Coal
09. Renewal
10. Endings And Continuations

Bonus tracks:

-Perfect Strangers (Deep Purple Cover)
-D.M.D.R. (Dead Men Don't Rape) (GGFH Cover)
-Dimmu Borgir (Orchestral Version)
-Gateways (Orchestral Version)
-The Demiurge Molecule (Orchestral Version)



La tempête étant passée par là, les norvégiens de Dimmu Borgir nous reviennent sous forme de trio, Shagrath, Silenoz et Galder sont désormais et pour toujours les seuls membres permanents du combo.
La mise à la porte d’une partie du line up s'est révélée fructueuse, puisque Dimmu Borgir va de l'avant, et amorce un nouveau tournant. L’annonce du retour de l’orchestre symphonique, accompagné cette fois de chœurs est également une excellente nouvelle. Outre l’orchestre, on retrouve des invités sur l’opus, comme Snowy Shaw qui s’est occupé de la basse et du chant clair, Kristoffer Rygg et Agnete Kjølsrud qui ont posé quelques lignes de chant et enfin Daray seul batteur capable de rivaliser avec le bûcheron Nick Barker.

Ce nouveau chapitre tranche légèrement avec le style pratiqué jusqu'à aujourd’hui par Dimmu Borgir. Le groupe n’a jamais sonné aussi épique, de ce côté on ne remerciera jamais assez l’orchestre et les chœurs pour le travail réalisé. "Abrahadabra" navigue dans la musique symphonique de haute volée, en ce sens Dimmu Borgir s'est converti, à son insu, en orchestre symphonique, en relayant le son des guitares au second plan. Ce nouvel opus regorge de compositions aux ambiances parfois transcendantes qui résultent avant tout d’un travail habile de l’orchestre. D'ailleurs, Dimmu Borgir ne semble pas vouloir composer de riffs potables pour donner du relief et de l’équilibre à ses albums. Stylistiquement parlant on placera cet album à hauteur de "Death Cult Armageddon" tout en étant plus ambitieux et moins métallique au sens noble du terme.

Sur "Abrahadabra", le potentiel de l’orchestre est exploité à sa juste valeur, les aspects symphonique et grandiloquent sont mis en évidence. Les compositions deviennent ultra épiques, on le note sur l’introduction "Xibir", idéale pour se mettre en condition. Ce qui, à mon sens, diffère réellement en rapport à "Puritanical Euphoric Misanthropia" et "Death Cult Armageddon", c’est la position et l’utilisation des claviers. Sur les deux albums précités, les claviers développaient des orchestrations et se mêlaient à l’orchestre, alors que sur "Abrahadabra" les synthétiseurs dévoilent uniquement des nappes atmosphériques qui ne parasitent pas l’orchestre.

Le son Dimmu Borgir a subit un petit lifting. Plusieurs studios ont été employés pour tenter d’atteindre la quintessence en terme de production. Pourtant, l’enregistrement manque d'équilibre. L’orchestre domine massivement par rapport au reste des instruments. Sortant du lot, on retiendra l’excellente mise en place de la batterie, et le jeu de Daray, se plaçant à hauteur de Nick Barker. Le chant accuse également quelques changements, Shagrath utilise moins le vocoder. Snowy Shaw se démarque, ses vocaux plus graves que ceux de Vortex s’intègrent mieux aux parties plus mélodiques. Silenoz et Galder éprouvent le besoin de jouer dans des registres proches des albums "Stormblast MMV" et "Spiritual Black Dimensions", une initiative remarquable. En revanche, l'orchestre étant très présent (c'est là où le bât blesse) les guitares s'effacent et restent en retrait. Les techniques modernes de production sont également mises en cause. Le son Metal de l'album manque définitivement de relief.

Après l introduction "Xibir" on retrouve "Born Treacherous", un titre aux élans épico-symphoniques, rappelant le style pratiqué par Anorexia Nervosa. On notera sur ce titre, le pont batterie/orchestre du meilleur effet. "Gateways" déborde d'orchestrations héroïques, cet hymne se distingue par le chant clair alterné d' Agnete Kjølsrud et de Snowy Shaw. La piste "Dimmu Borgir" vient chasser sur les terres du Metal folklorique et se voit soutenue par des chœurs féminins et des orchestrations guerrières. "A Jewel Traced Through Coal" et ses accélérations nous rappelle les moments les plus virulents du groupe. "Endings And Continuations" doté d'orchestrations frénétiques, secondées par les interventions de Garm, clôture l’opus avec magnificence, en dévoilant une touche quasi orientale.

Dimmu Borgir réalise un album varié de Metal extrême (étiquette fourre-tout) symphonique moderne et surtout néo classique. Entre ambiances hypnotiques et décharges d’adrénaline, l’orchestre se détache et vient flirter avec la voûte céleste, pendant que Dimmu Borgir vacille. Les compostions manquent de cohérence, en ce sens la production plastifiée diminue les guitares et le côté métallique au profit de l’orchestre et de la batterie. Si l’album est agréable à écouter, et plaira sans aucun doute aux fans de musiques symphoniques, il n’en demeure pas moins un album de Metal perfectible.
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