Antares Predator - Twilight Of The Apocalypse

Antares Predator - Twilight Of The Apocalypse - 5/6 - par Liwjatan
Antares Predator - Twilight Of The Apocalypse
Groupe : Antares Predator
Album : Twilight Of The Apocalypse
Genre : Black/Thrash Metal épique
Année : 2010
Label : Batllegod Productions
Pays : Norvège
Durée : 45:40
Remarques : Version digipack disponible
Note : 5/6
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01. Downfall
02. Bbq Epilogue
03. Wastelands
04. As Dragons Roam The Sky
05. Sacrament
06. Mark 13
07. Orion
08. Through The Deep
09. Twilight of the Apocalypse
10. Death



Antares Predator nous arrive tout droit de Norvège, et nous propose une musique un peu différente de celle qui a fait la « gloire » de ce pays au début des années 90. Le projet existant depuis maintenant 16 ans, Antares Predator n’avait encore jamais matérialisé et concrétisé ses ambitions musicales, c’est donc à l’aube de cette nouvelle décennie que les musiciens ont réussi à mettre sur bande leurs efforts à travers un premier album intitulé « Twilight Of The Apocalypse ». Au programme une musique d’obédience satanique ? Non. Des musiciens chargés de clous rouillés et de corpsepaint ? Non plus. Dans le cas présent, nous sommes en présence d’un Black/Thrash épique à la thématique futuriste axée sur la science fiction et le cosmos.

Après la sortie du mini EP « Banquet Of Ashes », regroupant quatre titres de pré-production de ce nouvel album, j’étais impatient d’écouter ce « Twilight Of The Apocalypse ». Ce qui fait tout suite grande impression, c’est la qualité musicale des compositions et le feeling du quatuor. On voit clairement que toutes les années d’hibernation pendant lesquelles le groupe n’a pas fait parler de lui ont réellement été mises au service de l’art musical. Le line up très cohérent et homogène y est aussi pour quelque chose, les musiciens jouent ensemble et non chacun dans leur coin, ce qui confère à l’opus une grande musicalité. Pourtant Antares Predator n’invente rien avec cet album, puisque les structures musicales rappellent sans mal un autre combo norvégien dont le guitariste a fait partie, je parle ici de Keep Of Kalessin. Pour situer l’opus, on pourrait dire que « Twilight Of The Apocalypse » est un compromis entre le Ep « Reclaim » et L’album « Armada » du groupe précité, mais avec des références au Thrash Metal plus développées et des compositions plus directes.

Les norvégiens nous envoient sur orbite grâce à 45 minutes de musique terriblement accrocheuses et dynamiques. Une fois le CD lancé, la machine scandinave écrase tout sur son passage, n’allez pas croire que les 10 titres qui composent l’opus plafonnent du début à la fin dans les bpm, loin de là même, puisque la variété est de mise. La musique est surtout très sophistiquée et technique, sans être prise de tête. Les plans progressives et les breaks bien jouissifs naturellement intégrés le démontrent. Une chose qui surprend sur cet opus c’est le tranchant et la précision chirurgicale des guitares dans un registre Thrash agressif, rarement j’avais entendu des sons aussi froids et mécaniques, rappelant même par moments l’album éponyme de Thorns. Antares Predator alterne titres lents, rapides et mid tempo, en distillant des ambiances sombres, cosmiques, froides et déshumanisées, renforcées par des claviers parfaitement utilisés. On retrouve les synthétiseurs le plus souvent (hormis sur les plans atmosphériques) combinés aux guitares, presque noyés dans ce tourbillon de riffs vengeurs affûtés. La machine de guerre est soutenue par une batterie monstrueuse, qui remplit l’espace sonore idéalement, aussi bien sur les passages down tempo que sur les séquences subsoniques. « Twilight Of The Apocalypse » conserve une intensité cohérente et destructrice pendant près de ¾ d’heure.

Le groupe tire son épingle du jeu par une production des plus maîtrisée, puissante et brutale. L’album enregistré en Allemagne possède un son original et intelligent. « Twilight Of The Apocalypse » n’est pas un disque aux multiples facettes sonores, il est vraiment immédiat. Les compositions sont denses et riches en atmosphères, on les assimile facilement grâce à une mise en place très équilibrée où chaque instrument s’entend distinctement. Dans sa globalité le son demeure propre, on est loin des productions de cave UG. Les musiciens sont perfectionnistes, on le ressent pleinement à l’écoute des arrangements, breaks, ponts enchaînements et autres effets tous plus fluides les uns que les autres. Au final, contrairement à ce que l’on pourrait croire les musiciens ont obtenu un son personnel, mécanique, froid, clinique qui correspond au style exécuté, et non pas une production stérile.

Les hostilités sont lancées sur le titre « Downfall » qui nous plonge directement dans un bain de riffs acérés, froids et dissonants que Snorre Ruch n’aurait pas renié, ce titre d’ouverture mid tempo se voit ponctué de séquences blastées et de parties de claviers fantomatiques du meilleur effet. On retiendra également l’excellent « As Dragon Roam The Sky » un mid tempo ou la double grosse caisse en tapis est présente du début à la fin, encore une fois les guitares ciselées ultra précises et les nombreux breaks font la différence. On remarque aussi sur ce titre une excellente séquence symphonique aussi inattendue que salvatrice. Antares Predator pense à tout, même le metalleux avide de musique lente et agonisante trouvera son compte sur cet opus, « Sacrament » est un titre lent et atmosphérique très planant mais qui conserve une bonne puissance. Paradoxalement, le titre suivant « Mark 13 » est le plus rapide et brutal de l’opus. Blastphemer avoine comme jamais et reste inflexible à près de 300 bpm. Warach très inspiré nous délivre des riffs accrocheurs et de superbes mélodies transcendantes. Le titre « Death » clôturant l’opus est un instrumental très reposant, lent, mélodique et mélancolique, annonçant la fin du voyage cosmique.

Avec « Twilight Of The Apocalyspe », Antares Predator nous délivre un album cohérent et d’une maturité musicale exceptionnelle. Les dix titres de l’opus s’écoutent tout seul, et passent comme une lettre à la Poste. Si l’album reste à cheval entre musique accessible et underground, le Black/Thrash des norvégiens se démarque grâce à d’excellentes compositions aux structures parfaitement travaillées et mis en avant par une production intelligible.

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