Dark Funeral - Angelus Exuro Pro Eternus

Dark Funeral - Angelus Exuro Pro Eternus - 3.5/6 - par Liwjatan
Dark Funeral - Angelus Exuro Pro Eternus
Groupe : Dark Funeral
Album : Angelus Exuro Pro Eternus
Genre : Black Metal mélodique
Année : 2009
Label : Regain Records
Pays : Suède
Durée : 47:00
Remarques : Edition limitée avec DVD disponible
Note : 3.5/6
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01.The End of Human Race
02.The Birth of the Vampiir
03.Stigmata
04.My Funeral
05.Angelus Exuro pro Eternus
06.Demons of Five
07.Declaration of Hate
08.In My Dreams
09.My Latex Queen





« Angelus Exuro pro Eternus » (« Que Les Anges Brûlent Pour l’Eternité ») est le cinquième album studio, longue durée, de nos suédois préférés. Alors que l’on se demandait ce que ce groupe pouvait encore nous proposer, à la vue d’une discographie redondante, Dark Funeral est soudain devenu nostalgique. Au lieu d’aller de l’avant, le groupe a tout simplement décidé de faire machine arrière. Dark Funeral en manque d’inspiration, s’est vu forcé de faire bouger les choses et nous délivre un album de Black Metal mélodique faisant référence à « Vobiscum Satanas » et « Diabolis Interium. On serait tenté de dire que Dark Funeral ne fait qu’honorer un contrat discographique, ce qui à mon sens est bien réel.

Ce nouvel album est constitué de 9 pistes pour une durée de 47 minutes. La musique rapide et intense est toujours couverte de ce rideau ambiant propre à Dark Funeral. C’est d’ailleurs ce qui fait le charme de sa musique, avec entre autres des mélodies toujours bien fouillées. « Angelus Exuro pro Eternus » comporte, tout de même, quelques nouveautés et il faut le souligner. On remarque, après une première écoute, que des pistes lentes ont fait leur apparition. Je dois avouer que ces titres apportent de la fraîcheur à la musique du groupe. Plus en profondeur, on constate la disparition d’une bonne partie des séquences rapides non blastées et l’apparition de tapis de double grosse caisse qui étaient quasiment inexistants chez Dark Funeral. Le groupe est plus efficace et va droit au but, sans pour autant négliger les ambiances, puisque l’on retrouve pas mal de parties mid tempo aux atmosphères bien développées. C’est donc une musique aux structures légèrement revues, que le groupe nous propose. Dark Funeral a choisi le compromis entre le style musical du passé et la maturité d’exécution instrumentale du présent.

Dark Funeral est revenu sur les lieux du crime, j’ai nommé les studios Abyss de Peter Tägtgren. Le groupe a travaillé en terrain connu et le son est reconnaissable entre mille. La production est bien dense et un poil plus brute que celle du précédent opus. Comme d’habitude les guitares sont bien produites. Les rythmiques dévoilent un mur atmosphérique bien compact et les leads mélodiques en dessinent les contours. Le son est intelligible, mais demeure un peu trop métallique (dans le mauvais sens du terme). La basse se fond dans l’ensemble, elle est loin des profondeurs abyssales en terme de son. Au niveau de la batterie, on se croirait sur un champ de bataille tellement ça mitraille. Certes, sur l’album précédent elle était trop en retrait, mais là je pense qu’ils ont été trop loin sur le rééchantillonnage. Les descentes de roulements sont aussi mécaniques que celles d’une boite à rythmes, l’esthétique sonore en prend un coup. Pour finir, le chant reste linéaire et bien présent, si on aime les vocaux de Caligula, ça passe bien. Dans l’ensemble la production n’est pas mauvaise, mais elle sonne très artificielle. On sent bien que ça manque de spontanéité et c’est encore trop propre.

L’enfer s’ouvre sur un titre classique, « The End of Human Race », il débute sur des blast furieux et des roulements dynamiques. L’intensité demeure présente tout au long du titre. « The Birth Of The Vampiir » est un autre brûlot chargé de séquences blastées et de double grosse caisse en nappe. L’aiguille reste dans le rouge, du début à la fin. « Stigmata » est un excellent titre, on reste le pied au plancher, ça blast toujours, ce déluge est entrecoupé de breaks bien jouissifs, aux mélodies bien senties. « My Funeral » est le premier titre lent, le genre de chanson qui fait headbanger toute l’assistance lors des concerts. On enchaîne directement avec le titre éponyme « Angelus Exuro pro Eternus » ça repart plein pot ! Voilà un titre qui se veut très proche des hymnes de « Diabolis Interium », ce n’est d’ailleurs pas un mal, car cette piste regorge de parties intenses et mélodiques du meilleur goût. « Demons of Five » est un mid tempo massif, mais relativement chiant, malgré les ambiances bien distillées, le contenu n’est pas franchement des plus accrocheurs. « Declaration Of Hate » est le meilleur titre de l’album. Une nouvelle fois, on se retrouve sous une avalanche de blast beat, ponctués d’excellents breaks et de parties batterie bien pensées, du très bon ! « In My Dreams » est également un très bon titre, bien ambiant, celui-ci est basé sur des rythmes lents, un chant plaintif et des mélodies nostalgiques très ciselées. « My Latex Queen » clôture l’opus. Ce titre scindé en deux démarre très vite dans la pure tradition Dark Funeral, et fini tout en lenteur, sur un chant grave hypnotique.

Dark Funeral est de retour, mais plafonne et ne se renouvelle pas. Les seules choses qui pourraient remettre ce groupe sur pied sont un nouveau chanteur, une nouvelle thématique, d’autres personnes impliquées dans la composition, et une façon radicalement différente de produire ses albums. « Angelus Exuro pro Eternus » possède ses bons moments grâce à certains titres qui se détachent du lot. En revanche, la production trop mécanique et métallique dilue toutes énergies organiques et laisse relativement froid. Un album à effet instantané qui ne traversera pas le temps.

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