Immortal - All Shall Fall

Immortal - All Shall Fall - 4/6 - par Liwjatan
Immortal - All Shall Fall
Groupe : Immortal
Album : All Shall Fall
Genre : Black Metal
Année : 2009
Label : Nuclear Blast
Pays : Norvège
Durée : 40:00
Remarques : Box et Digipack limités disponibles
Note : 4/6
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01. All Shall Fall
02. The Rise Of Darkness
03. Hordes To War
04. Norden On Fire
05. Arctic Swarm
06. Mount North
07. Unearthly Kingdom




Immortal est de retour en 2009, porté par le blizzard, avec huitième opus intitulé « All Shall Fall ». Huit ans après « Sons Of Northern Darkness », nous revoilà plus que jamais, au cœur de l’hiver. Evidemment, après une longue période de vide glacial musical, la première question que l’on était en droit de se poser, est la suivante : Qu’est ce que le groupe va nous proposer, avec cette nouvelle offrande ? Eh bien, pour répondre, je dirais qu’Immortal a repris les choses là ou il les avait laissé avec l’opus précédent. Ce nouvel album n’est qu’une suite logique de ce que l’on pouvait attendre de la musique d’Immortal. Avec Immortal, on sait déjà, avant même de lancer l’album, que le son sera froid et tranchant comme la glace. La thématique autour du froid, des batailles, et des démons, n’a d’ailleurs jamais été remise en question. C’est ce qui fait l’identité de cette horde venue des ténèbres.

« All Shall Fall » est constitué de sept hymnes nordiques (dont cinq pistes mid tempo et deux plages rapides), pour une durée de 40 minutes. Les sonorités sont dans la droite lignée de « At The Heart Of Winter » et « Sons Of Northern Darkness », mais avec une approche plus Thrash et Heavy. Le sens du riffs de Abbath n’a pas changé après toutes ces années. Les rythmiques glaciales et les mélodies épiques sont toujours bien fouillées et comme à l’accoutumée, notre héros nous gratifie, sur quelques titres, de ses magnifiques parties de guitares en arpèges qui sont immédiatement identifiables. Le trio n’a rien perdu de sa fougue et les charges guerrières sont légions. Avec « All Shall Fall » on se sent tout de suite transporté dans des contrées hostiles et enneigées, là ou le corbeau est roi et ou les vents glaciaux nous lacèrent le visage jusqu’au sang. La substance réfrigérante est donc conservée et les sept tempêtes de glace qui constituent cet opus, sont là pour le démontrer. Autant le dire tout de suite, il va falloir compter, une nouvelle fois, sur le trio venu du froid.

En terme de production, Immortal n’a jamais déployé autant de moyens, pour un enregistrement. En effet, trois studios différents ont été utilisés. Ainsi, l’Abyss studio, le Grieghallen studio et le Blacklounge studio ont servis pour Immortaliser cette fresque épique. Avec ce nouvel opus, on retrouve une production typique des derniers albums, à la différence que sur « All Shall Fall » le son est plus intelligible et propre. La puissance délivrée par ces hymnes polaires est très satisfaisante. L’intensité ne baisse à aucun moment, grâce à ce mur « thrashisant » de guitares rythmiques froides et tranchantes et une batterie qui cogne fort. Comme d’habitude avec Horgh la batterie est bien triggée, mais on n‘atteindra jamais le niveau de rééchantillonnage des parties de batterie de Abbath sur « Battles In The North ». La basse est très bien intégrée et ne se détache que rarement. Le chant est excellent, toujours aussi rocailleux, mais plus suave, il agresse moins (dans le bon sens du terme) que sur les albums précédents. Pour conclure je dirais que l’ensemble est un poil moins puissant qu’un « Damned In Black », mais plus maîtrisé, intense, et aiguisé.

La charge débute sur l’hymne titre « All Shall Fall », une plage garni de Blast beat et de rythmiques guerrières, un assaut vengeur qui fait la part belle aux mélodies épiques et nostalgiques. Le titre suivant « The Rise of Darkness » s’élance sur des roulements de batterie bien développés. Simple et efficace, il s’agit d’ une chanson mid tempo nous replongeant dans l’album « At The Heart Of Winter », avec un superbe ralentissement (vers 2’25) au riff assassin bien appuyé, et au feeling exceptionnel. « Hordes Of War » est sans aucun doute mon titre préféré. Cet hymne Black/Thrash, n’est autre qu’un hommage à Quorthon et son projet Bathory, dans la pure lignée des titres rapides de l’album « Blood Fire Death ». Avec ce titre, Immortal nous envoie un véritable boulet de canon, soutenue par une chevauchée épique (samplée) du plus bel effet. « Norden On Fire » est introduit par des parties de guitares en arpèges, doublées d’une guitare sèche. Ce mid tempo puissant et dense, se voit scindé par un passage clair enivrant bien intégré. L’hymne suivant « Arctic Swarm » est chargé de parties de double grosse caisse tantôt en tapis, et d’autres fois alternées. On remarque l’excellent solo en fin de chanson. C’est d’ailleurs une chose qui s’est généralisée chez Immortal la présence de solo sur l’ensemble des pistes. « Mount North » est intense et tourbillonnant, accompagné de leads accrocheuses. On notera l’excellent pont de basse/guitare claire qui orne cette piste. Comme la tradition le veut, l’album prend fin sur un hymne long et épique. « Unearthly Kingdom » débute sur des claviers atmosphériques presque horrifiques. Sur ce titre, la musique est lente et prenante, les riffs et les mélodies sont répétitifs et lourds, le chant est hypnotique au possible. Encore un titre taillé dans la glace.

En définitive, il n’ y a pas de réelle surprise avec ce nouveau méfait du trio scandinave. Le groupe maintient la trajectoire et nous propose ce qu’il sait faire de mieux, à savoir, du Black Metal froid et épique qui ravira les adeptes du groupe de la dernière heure. J’aurais tout de même aimé quelques titres rapides de plus pour équilibrer l’ensemble. Je m’attendais aussi à un retour plus tonitruant, mais le groupe a préféré assurer que prendre des risques. En conclusion, Immortal reste crédible, mais ne gagne pas de point sur le capital de la créativité.


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