Abazagorath - Tenebrarum Cadent Exsurgemus

Abazagorath - Tenebrarum Cadent Exsurgemus - 4.5/6 - par C.
Abazagorath  -  Tenebrarum Cadent Exsurgemus
Groupe : Abazagorath
Album : Tenebrarum Cadent Exsurgemus
Genre : Black Metal
Année : 1997
Label : Elegy Records
Pays : Etats-Unis
Durée : 46:00
Remarques :
Note : 4.5/6
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Tracklist :

1 - Calling The Spirits Of The Dead (Intro)
2 - For All Eternity
3 - The Chaos That Crawls Beyond The Stars
4 - Bestial Moans
5 - The Wolves Of Armageddon
6 - Ghosts Of The Moonlight Mist
7 - The October Storms
8 - Tenebrarum Cadent Exsurgemus
9 - Les Fleurs Du Mal
10 - Rites Of The Black Herald
11 - Night Of The Cloven Hoof (Prologue)
12 - The Gates To The Spirit Kingdom
13 - Void Of Satanic Darkness (Outro)


Abazagorath produit un black métal old school (assez proche de Mutiilation niveau son) très varié avec une voix étonnamment audible, toutefois atténué et apaisé par un clavier intermittent et autres passages atmosphériques. Tenebrarum Cadent Exsurgemus développe ainsi une musique d'une grande duplicité, à la fois mélancolique et martiale, agressive et ambiante. Mention spéciale à la pochette, satanisant l'île de Pâque.

L'introduction est proprement horrifiante. De sombres invocations sont clamées avec férocité et solennité. Ces paroles glauques sont scandées sur un fond de claviers oppressant, vertigineux et inquiétant, on se croirait en plein rituel de magie noire. L'intro s'achève sur de ténébreuses nappes de claviers, sobres et majestueuses.

Les riffs de la piste suivante se plaquent avec tranchant, accompagnés d'accords sinistres qui démarrent le titre avec célérité. La mélodie est très sombre, brutale et même apocalyptique. A l'instar des riffs, le tempo opère à de nombreuses variations ce qui donne de l'originalité et un certain intérêt au morceau. On appréciera un passage où seule la basse est présente, reprenant le thème en disto, ainsi que le passage atmosphérique des trente dernières secondes, particulièrement piquant et ténébreux.

Les riffs de la piste suivante sont plutôt guerriers et brutaux, mais s'atténuent au bout de la deuxième minute pour faire place à une mélodie épique, plus lente, qui prend l'allure d'une marche entraînante sous des nappes de clavier majestueuses. Les riffs dérangeants du départ sont alors repris, alternant passages saccadés et rythmes violents. Le chant est quant à lui très rauque.

La piste suivante est plus sombre, plus féroce. Le tempo est intense et, dans leur variation, les disto partent souvent dans un aiguë oppressant et nerveux. Le clavier rend parfois l'ambiance plus obscure et malsaine. La voix est très présente, parfois hurlée et renchérit sur l'aspect convulsif des airs. Comme à son habitude le tempo diffère tout au long du titre, mettant en oeuvre un jeu de percussion complexe et varié. Le titre s'achève dans un tourbillon de hurlements.

Le morceau suivant est purement atmosphérique, uniquement conçu aux claviers et distillant une mélodie simple et éphémère. L'ambiance est lugubre, sinistre et évoque une défaite lourde de peine et de désastres. Ce passage qui fait contraste avec le début de l'opus peut être perçu comme un autre point original et riche de l'album.

Le titre suivant nous replonge dans une ambiance martiale et agressive. Certes plus lent, le début du morceau n'en est pas moins dérangeant et oppressant pour autant. Ces mêmes riffs nerveux sont accélérés dans la suite du morceau, alternant à des passages lourds et malsains, rendus plus lugubre encore par un clavier sinistre.

Le titre suivant est court (une minute) et présente un air guerrier, teinté de fierté et de hardiesse. Le morceau montre également quelques traits épique et martiaux.

On passe ensuite à un nouveau titre atmosphérique, beaucoup plus sombre et inquiétant. L'ambiance est très glauque, angoissante, noire. Quelques paroles rauques et écorchées font parfois apparition et ajoutent à l'épouvante. Quelques touches de clavier font apparition à la fin du morceau et couronne le mysticisme et le fantastique du titre. Cet ambiant ressemble beaucoup aux titres d'Agasht et à l'intro de l'opus mais il se fait ici plus caverneux et plus lugubre.

Le morceau suivant est sûrement le meilleur de l'album. « Les fleurs du mal » (éloge à la drogue?) débute par une mélodie imbibée de tristesse. Les riffs, portés par le mid-tempo, sont émouvants et tragiques, puis suivis par de nouveaux riffs plus agressifs et classiques, toutefois rendus sombre et désespérés par le clavier. Au bout de 2min40, arrive une série de riffs décousus et décadents, très différents du reste du titre, qui donnent une impression de vertige effréné assez répétitif. La mélodie tragique et déchirante du départ finalise le morceau.

La piste suivante est très différente de la précédente, hargneuse, lancinante, très « old school ». Des riffs secs et agressifs alternent avec des passages plus répétitifs ou encore rendus sombres par le clavier. Le chant est assez présent et varie de paroles sales aux hurlements rauques et gutturaux.

Le titre qui suit commence par un air épique et moyenâgeux joué à la flûte. Les guitares reprennent ensuite cette mélodie, la rendant plus solennel et entraînante. Quelques hurlements de fierté se font parfois entendre. Le ton est digne et majestueux.

« The gates to the spirit kingdom » se fait beaucoup plus agressif et coléreux. Les riffs sont lugubres, violents, ardents et succèdent parfois à des passages plus lents, toujours aussi noirs et nerveux. Le chant est très présent et profond. Le morceau s'achève par une disto plus tragique et désespérée. Un passage atmosphérique cauchemardesque et terrifiant occupe les dernières secondes du titre...

L'outro est atmosphérique, extrêmement sombre et mystérieux. Les nappes de claviers sont apeurantes et très obscures. On croit retrouver les voix attirantes mais spirituelles et fantastiques des ténèbres... glaçant...

On constate ainsi qu'Abazagorath mélange les styles, allant d'un black métal basique et classique à des mélodies plus mélancoliques, épiques, en passant par des passages atmosphériques lugubres et terrifiants. Ce groupe est toutefois intéressant, confondant plusieurs types de son tout en gardant sa patte. Du black « old school » et un léger clavier dans le son et la musique. Intéressant.


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