01. Nowhere, No-One, Nothing 02. Funeral Dawn 03. This Fleshly Void 04. Unclosing The Curse 05. Into Utter Madness 06. Phosphorous Redeemer 07. To Redirect Perdition 08. Whorecrown 09. Chorus Of Cracking Necks 10. As A Garment
Avec « Wormwood », le quatuor scandinave se devait de surpasser « Rom 5 :12 », tout du moins de légaler. Aujourdhui, les choses ont continué dévoluer dans le bon sens. Morgan, nest plus le seul à composer de la musique pour Marduk, désormais tous les membres du groupe sont impliqués. Comme si cela ne suffisait pas, Mortuus qui se réclame avant tout de vocaliste, sest chargé denregistrer certaines pistes de guitare. Marduk sest en quelque sorte « dialysé », afin de revenir plus vengeur que jamais et être en mesure de nous délivrer un album morbide, puissant, rapide, intense et brutal, mais surtout inspiré.
Dune durée de 45 minutes « Wormwood » se présente structurellement comme le précédent opus, à savoir, des titres rapides et intenses, quelques chansons lentes et lourdes, et des pistes ambiantes qui aèrent lensemble. Marduk a trouvé une formule efficace, pour distiller sa musique, lalbum nen devient que plus appréciable. Que cela soit bien clair les hymnes furieux, véloces et malsains déversent la haine en torrent, les pistes lentes accordent à nos âmes des décélérations salvatrices, qui ne sont que des rivières charriant des corps pestiférés. Oui, vous laurez bien compris, la formule reste inchangée à ce niveau (on nen demandait pas moins), même si des éléments nouveaux sont apparus. « Wormwood » est un enregistrement varié, non seulement par la diversité des titres, qui vient dune part du processus de compositions, impliquant chaque membre, mais également par lexécution des hymnes. En effet, après quelques écoutes on arrive à distinguer les chansons alternant les styles de jeux de guitares de Mortuus et de Morgan. Ceux qui connaissent Funeral Mist, nauront aucun mal à sen rendre compte. Au niveau du style musical, la nostalgie fait rage, puisque lon retrouve des compositions denses et intenses, soutenues par de bons riffs directs et tranchants, comme ceux qui garnissent Panzer Division Marduk.
La principale nouveauté sur cet opus est lapproche plus mélodique des guitares, dans une veine typiquement suédoise. Je dois dire que ce détail fait la différence et redonne plus didentité et dintérêt au combo suédois. Autre élément marquant, lutilisation de claviers atmosphériques sur certains hymnes. Rassurez-vous ces derniers sont utilisés en doses homéopathiques et singulièrement intégrés. Ajoutez à ça, quelques samples divers qui sont presque devenus une marque de fabrique de Mortuus. Les ambiances de « Wormwood » sont bien développées. Depuis déjà trois albums, Marduk accorde beaucoup dimportance aux atmosphères. Ainsi, on se pervertit lesprit grâce à de titres chaotiques et malsains et des pistes sombres et maladives.
« Wormwood » a été enregistré à lEndarker studio. Actuellement, je ne vois pas pourquoi le groupe changerait de studio, puisquil arrive encore une fois à réinventer un son qui est en parfait accord avec sa musique. Bien sur, lidentité sonore est conservée, et on reconnaît le son du groupe dès la première écoute. La production est la plus équilibrée obtenue par Marduk, à ce jour. Tous les instruments sont correctement agencés et se distinguent parfaitement. Cette recette de production est parfaitement réussite, grâce, notamment, à des guitares rythmiques compacts et rapides et des leads ciselant des mélodies hyper affûtées. Lexcellent travail sur la basse sapprécie plus encore sur les multiples ponts qui jalonnent lopus. Un des éléments important de ce nouvel opus est la batterie. Sachant que le très talentueux Emil Dragutinovic avait quitté le groupe, on se demandait de quoi Lars Broddeson pouvait être capable. Eh bien, après avoir tourné avec le groupe pendant près de deux ans, celui-ci savère être un excellent remplaçant. Certes, cette nouvelle recrue na pas un jeu aussi explosif et syncopé que la précédente, mais en terme de vitesse les deux hommes se valent. Je dirais même que Lars Broddesson développe mieux son jeu sur lensemble du drumkit. Le son de batterie demeure bien intégré, Mortuus se décide enfin à nous délivrer des vocaux plus variés, il fait presque jeu égal avec son projet solo.Globalement, cest une production plus intense et directe que celle de « Rom 5 :12 » que nous sert Marduk, pour ce nouveau chapitre.
Marduk veut taper fort, donc en guise dintroduction du titre « Nowhere, No-One, Nothing » les samples de champs de bataille sont directement enchaînés sur des guitares rythmiques ultra denses, couvertes dune tempête de blast beat dévastateurs. Voilà donc, un titre ultra rapide et pestilentiel, très classique pour Marduk, mais dune efficacité sans pareil !! La plage suivante « Funeral Dawn » est tout à fait inédite. Il sagit dune chanson lente, morbide et hypnotique ou lutilisation de nappes de claviers atmosphériques transcendantes est au premier plan. Certainement lune des meilleures plages de lopus. A peine sorti de cette nouvelle expérience sonore, le titre « This Fleshly Void » ultra violent, rapide et chaotique nous achève les conduits auditifs, Mortuus hurle comme un damné sur des guitares rythmiques infernales et une batterie épileptique. « Unclosing The Curse » est une accalmie dans cet assaut musical, cette piste ambiante, répétitive et maladive, dirigé par les narrations perverses de Mortuus, finira de vous glacer le sang. Si vous pensiez trouver la paix derrière cet intermède, je peux dhors et déjà vous dire que les titres « Into Utter Madness » et « Phosphorous Redeemer » continueront de vous ruiner les neurones. Ces deux pistes destructrices et supersoniques, chargées de mélodies froides et guerrières constituent la quintessence du Black Metal par Marduk, votre esprit sera pris dans les tourments dun maelstrom morbide, gorgé dune haine des plus viscérale. Dautres plages du même acabit suivent ces odes au mal, mais je retiendrai parmi celles-ci la chanson clôturant lopus « As A Garment ». Les fans de Funeral Mist devraient se régaler, cette incantation nest autre quune sorte de « White Stone » revu et corrigé, alternant ponts de basse sur guitares claires et passages lents et lourds, aux rythmiques bien compacts, encore un titre bien jouissif.
Grâce à « Wormwood », Marduk continue sa marche funèbre et victorieuse, qui la mené plus dune fois sur le trône infernal. Il est indéniable que ce nouveau line up est le plus compétent et le plus soudé que le groupe ait jamais eu. Le quatuor scandinave nous propose un album très abouti, égalant les précédentes réalisations. On ne peut que saluer la détermination de ces musiciens et leur dévouement total à lart noir. Marduk demeure une valeur sure du Black Metal brutal et les fans les plus exigeants peuvent dhors et déjà se jeter à corps perdu sur cette nouvelle offrande.