Drudkh - Microcosmos

Drudkh - Microcosmos - 5.5/6 - par S.
Drudkh - Microcosmos
Groupe : Drudkh
Album : Microcosmos
Genre : Atmospheric Black Metal
Année : 2007
Label : Season of Mist
Pays : Ukraine
Durée : 42:00
Remarques :
Note : 5.5/6
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Tracklist :

1 - Минулі Дні (Days That Passed)
2 - Далекий Крик Журавлів (Distant Cries of Cranes)
3 - Декаданс (Decadence)
4 - Ars Poetica
5 - Все, Що Не Сказано Раніше (Everything Unsaid Before)
6 - Вдовина Скорбота (Widow's Grief)

Chaque nouvel album de Drudkh est pour ma part élevé au rang d’événement majeur dans l’univers musical. Habitués à l’agréable rythme d’un album par an depuis leur début en 2003, les ukrainiens n’ont pas honoré leur tradition en restant muets l’année dernière. C’est plutôt en coulisse qu’il y a eu du changement, avec l’étonnante rupture de contrat avec Supernal au profit du label français Season of Mist (on sent poindre à l’horizon le mobile financier de la chose…bref).
Bien déterminé à rentabiliser leur nouveau poulain, Season of Mist a décidé à l’occasion de la sortie de Microcosmos de réaliser un coffret collector : une magnifique box en bois, contenant un T-Shirt à l’effigie de l’album, un livret A5, la réédition CD de Anti-Urban, et enfin l’objet le plus important : le digipack de la nouvelle cuvée des ukrainiens, le dénommé Microcosmos.

Après d’innombrables écoutes (une cinquantaine à ce jour ?), il est enfin venu le temps de parler de ce Microcosmos ; plutôt dubitatif au début, c’est désormais l’esprit conquis que j’aborde cette présente chronique. La mise en bouche s’effectue par une introduction très Europe de l’Est, instrument traditionnel à l’appui sur un air méditatif. La fougue des guitares prend ensuite le relais ; dès les premières notes, une chose est d’ores et déjà assurée : les ukrainiens n’ont pas perdu ce feeling qui leur est si caractéristique ! La production retrouve d’ailleurs une nouvelle jeunesse par rapport au précédent opus, plus consistante et contrastée.
Ils ont le don de mettre à l’honneur ce sens qu’est l’ouïe, véritable plaisir auditif, mais également spirituel. Un Black Metal d’une grande sensibilité, des riffs profondément nostalgiques et subtils qui emportent l’auditeur en un lieu déshumanisé, un microcosme préservé, à la nature rayonnante. Véritable magicien des notes, Drudkh délivre des mélodies envoûtantes, aux sensations multiples : évasion, déchirement, mélancolie, toute-puissance…, et ce savamment réparti entre passages mid-tempo, et instants rapides…A ce titre, les deux premières minutes de Everything Unsaid Before resteront à jamais gravées dans ma mémoire : que d’intensité ! tant sur le plan rythmique qu’émotionnel, l’expérience d’une nostalgie vécue à grande vitesse et à coup de magnifiques solos teintés de Heavy. En un mot comme en cent : beau.

A chaque sortie annoncée, l’attente est animée d’une relative appréhension : vont-ils parvenir à réaliser un album à la hauteur du précédent ? pari pleinement réussi ; certes Drudkh a ici joué la carte de la sécurité en n’apportant guère de renouveau dans sa musique, Microcosmos reste toutefois un cran au-dessus de Estrangement qui pêchait par son manque de contraste. On n’atteint malgré tout pas un certain Blood in Our Wells, qui reste (et restera ?) le zénith absolu et intemporel de la discographie des ukrainiens.

En conclusion, l’inconditionnel que je suis est pleinement hypnotisé par la beauté de ce dernier-né, est-ce vraiment étonnant ?

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