1349 - Revelations Of The Black Flame

1349 - Revelations Of The Black Flame - 6/6 - par Liwjatan
1349 - Revelations Of The Black Flame
Groupe : 1349
Album : Revelations Of The Black Flame
Genre : Dark/Black Metal, Dark Ambiant/Noise/Indus
Année : 2009
Label : Candlelight Records
Pays : Norvège
Durée : 44:00
Remarques :
Note : 6/6
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Tracklist:

1. Invocation
2. Serpentine Sibilance
3. Horns
4. Maggot Fetus...Teeth Like Thorns
5. Misanthropy
6. Uncreation
7. Set The Controls For The Heart Of The Sun (Pink Floyd Cover)
8. Solitude
9. At The Gate...



La sortie d’un nouvel album de 1349, n’est pas le genre d’événement qui passe inaperçu et je ne vous cache pas que j’attendais les norvégiens au tournant, et parler de tournant est un euphémisme quand on écoute ce « Revelations Of The Black Flame ». Je pense qu’à l’écoute de cet opus, neuf fans sur dix vont décrocher et oublier ce groupe ou ne retenir que ce que 1349 a fait par le passé. Pour comparaison, le virage amorcé par 1349 est bien plus prononcé que celui que Mayhem avait pris en 2000, avec son « Grand Declaration Of War ».

Après, plus de dix ans passés au service d’un Black Metal brutal apocalyptique, 1349 nous propose un album de Dark/Black Metal mid tempo et lent, accompagné de titres Dark Ambiant/ Noise/Industriel. Evidemment, c’est plus que surprenant, lors de la première écoute ! L’album semble très hétéroclite. On à l’impression de passer de style en style, sans réelle cohérence. C’est ce qui marque le plus sur cet opus, cette « absence » de liens entre les pistes, cela n’en facilite pas la compréhension. D’autant plus, qu’il ne s’agit pas d’un disque qu’on assimile en quelques tours de platine. L’album est difficile d’accès, je ne vais pas dire complexe, mais minimaliste par moment. L’auditeur friand de musique à effet instantané, passera rapidement son chemin. Ce qui ressort de cet opus, c’est une musique sombre, glauque, noire, et oppressante. Il s’agit en quelque sorte de la bande son de l’apocalypse. Pour vous donner une idée, vous harmonisez Celtic Frost (période « Monotheist ») à Neptune Towers et à Ulver (période « Silence Teaches You How to Sing ») et vous obtenez « Revelations Of The Black Flame »…

L’évolution majeure, outre le style musical pratiqué, revient à la production. 1349 a complètement revu sa copie en terme de son. L’ensemble sonne étouffé et ambiant. Les guitares gardent tout de même leurs textures si caractéristiques. Ici, tout a été fait dans le but de développer et de mettre en avant des atmosphères effrayantes et sombres. Au niveau de la puissance, on est bien au dessus du reste des enregistrements du groupe. On à même un rendu plus compact, qui colle parfaitement aux pistes lentes. Les guitares rythmiques, murales déversent les notes en torrents. La basse délivre un son bien brutal et supplante souvent les grattes. La batterie est plutôt en retrait et asphyxiée, notamment sur la double grosse caisse. Le chant est élément très travaillé, il reste nuancé et diffère sur chaque piste. Les claviers et samples constituent l’un des principaux éléments de la musique de 1349 sur cet album. Le mixage n’a pas été laissé au hasard, et présente des variations notables entre chaque titre.

L’apocalypse débute sur « Invocation », une longue introduction qui déchaîne les vents infernaux sur fond de samples noise et industriels, doublés de monstrueuses guitares rythmiques sur une batterie martiale. « Serpentine Sibilance » déploie des rythmes lents aux guitares –rouleaux compresseurs- acérées et compacts soutenues par des vocaux incantatoires à mi chemin entre chant black et caverneux. « Horns » est une piste Noise flirtant avec les infra basses, oppressante et sombre. Cette plage de transition angoissante donne l’impression d’errer, perdu dans des catacombes obscures. Le titre suivant « Maggot Fetus...Teeth Like Thorns », très « Hellhammerien » est le plus violent de l’opus et la seule piste rapide de celui-ci. Sur ce titre le chant est au premier plan. Les guitares aux riffs ultra rapides appuyées par une batterie cataclysmique renvoient directement aux opus précédents. « Misanthropy » est un titre minimaliste très « Ulvérien » qui dévoile un piano mélancolique sur fond de sample de caméra ancienne qui tourne. « Uncreation » est mon titre préféré. Il s’agit d’une piste effrayante, lente et hypnotique, dirigée par un chant grave quasi robotique. Sur ce morceau, une basse profonde vient se greffer aux leads guitares froides et cinglantes. « Set The Controls For The Heart Of The Sun » très lent, presque dénué de guitares, enmené par une basse menaçante, n’est autre qu’une reprise des Pink Floyd. 1349 l’a complètement adapté aux sonorités morbides de ce nouvel opus, faisant passer la version du groupe britannique pour une berceuse. « Solitude » est un morceau Dark ambiant/Noise, aux nappes de claviers atmosphériques combinées à une guitare claire très pure, contrastée par des samples bruitistes organiques. L’album se termine sur un titre lourd et malsain « At the Gate... ». Sur cet hymne, les instruments eux même semblent agoniser, les riffs de guitares décadents sont avortés et créés une ambiance sinistre et maladive.

Beaucoup de groupes se complaisent dans l’immobilisme et ne veulent pas prendre de « risques artistiques »…1349 a décidé d’exposer sa musique sous un nouvel angle. Si le contenu a changé dans la forme, le fond reste sensiblement le même. 1349 nous propose toujours des morceaux sombres et apocalyptiques. Le ralentissement a permis aux musiciens de développer une musique plus mature aux ambiances toujours aussi terrifiantes et ténébreuses. Nul doute que ce nouvel opus des norvégiens va faire couler de l’encre. Quoiqu’il en soit, 1349 prend tout le monde à contre-pied et reste au sommet de son art grâce à un album osé et novateur.

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