Veni Domine - Fall Babylon Fall

Veni Domine - Fall Babylon Fall - 4/6 - par Stryg
Veni Domine - Fall Babylon Fall
Groupe : Veni Domine
Album : Fall Babylon Fall
Genre : Heavy / Doom Metal Progressif
Année : 1992
Label : Edge Records
Pays : Suède
Durée : 71:00
Remarques :
Note : 4/6
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Tracklist :

1 - Face Of The Prosecutor
2 - King Of The Jews
3 - In The Day Of The Sentinel
4 - Wisdom Calls
5 - Armageddon
6 - O Great City
7 - The Cronicle Of The Seven Seals
8 - Visions



En 1992, Candlemass commençait en quelque sorte une traversée du désert médiatique avec son "Chapter VI", qui ne fut pas accueillie avec autant d'entrain qu'un "Nightfall", alors qu'une fois encore la qualité était au rendez-vous. Et pour cause, le death metal était en train de tout exploser en Suède. Entombed venait de sortir deux albums, ainsi que Dismember ou Deranged pour l'école des gras, sans parler de l'école de Gothenburg avec Division Alpha, Eucharist ou At The Gates... Veni Domine, quant à lui, désire faire un bond de 5 ans en arrière, voire 15 tiens, tant qu'à faire !

La bande à Fredrik Ohlsson fait déjà tout à l'envers en ce qui concerne la musique pour une époque vouée à la destruction et à la crasse sonore, alors que dire de la thématique ? Point de glorification de la mort, de la guerre ou de la destruction, nos musiciens assument parfaitement le fait d'être chrétiens et glorifient la Lumière, appelant à une brutale destruction des Ténèbres et Babylone. Dans un sens comme dans l'autre, l'esprit doom est présérvé, dans la contemplation de la tragédie humaine.

Musicalement, la musique de Veni Domine se rapproche plus d'un heavy metal lent, lourd et sombre plutôt que d'un doom typique de leurs compatriotes de Candlemass. Les principales influences sont variées mais se précisent entre un heavy metal d'inspiration classique comme Dio ou le plus progressif des albums d'Iron Maiden ("Seventh Son Of A Seventh Son" en tête), de Black Sabbath (surtout lors de "The Cronicle Of The Seven Seals"), et évidemment aux pontes du rock progressif. On pourrait même aller jusqu'à dire que le qualificatif de doom est éxagéré, tant le côté heavy (et son feeling résolument dramatique et théatral, comme le serait Iron Maiden d'ailleurs) prend le dessus, n'étant frappé que d'une lourdeur, certes pesante, mais une lourdeur qui ne rappele pas l'écrasement propre au doom. Néanmoins, ce que font Veni Domine, ils le font fort bien. La technique est bien rodée, les bougres font bien leur travail, et sur cette heure, une réelle sincérité se dégage ; Les riffs sont parfaitement travaillés, annotées sur des structures alambiquées, complexes et diversifiées qui disent tantôt "heavy dans ta poire", ou tantôt "heavy progressif pour installer un décor théatral et grandiloquent". Friedrik Ohlsson a par dessus le marché une voix assez fantastique, voguant entre Messiah Marcolin et Bruce Dickinson, malgré un manque de coffre dans les envolées lyriques à certains moments. Sans parler d'un mariage réussi entre des guitares accérées pour du heavy et un synthétiseur cosmique... Et cela sous les meilleures augures...

Cela est bien beau, mais ce qui fait durablement chuter la note, c'est bien cette impression trop lumineuse justement, pas assez en contraste avec les ténèbres pour les annuler. "Fall Babylon Fall" a tout pour plaire techniquement, mais il manque une qualité essentielle : il manque la dimension réellement tragique pour qu'un Veni Domine touche la grâce d'un "Nightfall" de Candlemass dans ses titres courts, ou le drame du premier Black Sabbath dans son titre de 21 minutes (toujours "The Cronicle Of The Seven Seals"), meilleur titre de l'album, qui rend hommage aux plans à la diversité musicale des anglais.

Oui, il leur manque quelque chose, c'est un coeur suffisamment résistant pour endurer la chute de Babylone.

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