Tracklist :
1 - Heathen
J'ai découvert Wyrd par le dernier album de ce one-man ban, l'excellent Rota, et, comme j'ai adoré, je me suis penché sur ses oeuvres antérieures. Outre le non moins magnifique Huldrafolk, ce Heathen
a plus particulièrement retenu mon attention. Peut-être pas grâce à la
pochette, très esprit païen, avec "heathen" écrit en écriture runique,
ni au livret, se réduisant à sa plus simple expression, et encore moins
au disque, uniformément noir. A noter que les deux albums que sont Huldrafolk et celui-là même sont pratiquement identiques d'un point de vue graphique.
Mais la grosse particularité qu'a Heathen,
c'est de n'être constitué que d'un seul et unique titre de 51:11
minutes ! Audacieux, quand on sait qu'il s'agit du premier album de
Wyrd. Première chose à dire, il y a bien une continuité, une certaine
logique dans le déroulement de cette oeuvre, avec des thèmes
récurrents, notamment un, sublime, qu'on entend pour la première fois à
8:58 (et oui, à défaut de titres...) et qui de temps à autre se
rappelle à notre bon souvenir, et c'est heureux, car la mélodie est
vraiment superbe. A son écoute, on ressent la noblesse, la fierté que
Nargath a voulu faire passer pour illustrer - c'est le mot - sa pièce
païenne. En effet, comme je le ressens avec Falkenbach ou Moonsorrow, Heathen
me fait voyager dans le temps, à la découverte d'une épopée grandiose,
qui est, je le répète, rendu avec un brio incomparable par ce chef
d'oeuvre.
Une pause survient néanmoins vers la 16ème minute, avec
ambiance orageuse, et une flûte qui renforce l'atmosphère assez
particulière du moment, que je ne décris que très médiocrement, le
mieux pour se rendre compte serait bien entendu d'écouter par soi-même.
Puis le metal reprend ses droits, avec d'autres mélodies, dans la même
veine pour assurer la fluidité de la chose, mais en même temps
différentes. Cela étant dit, ça vaut mieux, car 52 minutes de la même
musique...
D'ailleurs, est-ce-que c'est lassant ? Ma réponse est nette
: non. D'une part grâce aux mélodies qui assurent une progression dans
l'oeuvre, mais aussi grâce aux breaks - restons français, des pauses -
je viens de parler du premier. Un autre dans le style ambiant se trouve
à la 26ème minute, une sorte d'interlude, mais encore une fois tout à
fait dans la lignée de l'oeuvre, qui se transforme peu à peu en
accueillant des guitares qui jouent un air tranquille, reposant, puis
arrive une nouvelle mélodie à 29:15, tellement belle... On voyage
toujours... Puis après, le thème principal revient, peut-être un peu
brutalement ce coup-ci.
Survient peu après un thème totalement
différent, une bataille, avec cette fois une toute nouvelle mélodie,
mais c'est toujours aussi - voire plus - sublime, avec la même flûte
déjà entendue auparavant, mais dans une atmosphère réellement
différente. Puis à dix minutes de la fin une nouvelle mais courte pause
ambiant sert de transition à une encore tout autre mélodie, sur un
rythme rapide, le seul moment dans ce disque. En effet, l'ambiance
monte au fur et à mesure que le dénouement se rapproche. Celui-ci
arrive annoncé par un piano, qui laisse finalement sa place à une
mélodie jouée par une guitare, mélancolique, puis graduellement le son
s'estompe et le disque s'arrête sur une note en suspens...
Une seule chose à dire : magistral.