Otargos - Fuck God - Desease Process

Otargos - Fuck God - Desease Process - 5.5/6 - par Crapule
Otargos - Fuck God - Desease Process
Groupe : Otargos
Album : Fuck God - Desease Process
Genre : Black Metal
Année : 2009
Label : Rupture Music
Pays : France
Durée : 47:00
Remarques :
Note : 5.5/6
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Tracklist:

1. Dawn of the Ethereal Monolith
2. La Genèse de Dieu
3. The Wall of Galaxies
4. N-Universe
5. Pour Toi une Renaissance
6. Four Facets of the Tetragramaton Sinestre
7. Nullabsolut
8. Erased
9. Entropy Omega


Les bordelais d’Otargos nous reviennent, après 3 albums de black à orientation futuriste plutôt bien voire très bien accueillis, avec un méfait enregistré dans le sud de la France, au son bien « raw » et écorché. Sur Fuck God le champ lexical du cosmos a laissé la place à un univers plus terre à terre, où il est principalement question de religion et de remise en question existentielle. Si le satanisme n’est pas forcément mis à l’avant, le christianisme en prend pour son grade, et le fil conducteur reste un face à face brutal avec notre pauvre condition humaine, futile, volontairement aveugle.

Le ton est clairement donné: aucun compromis et aucune fioriture, j’en veux pour preuve le nom de l’album, simplissime et percutant, la pochette et l’artwork, sobre et sombre (réalisé par XXX, le bassiste du groupe).
Niveau line-up, Arkhamian, l’ancien batteur a laissé sa place à Ranko (Artefact, Spheric universe experience), sorte de colosse ahurissant de rapidité et de maitrise.
Dagoth, chant et gratte, écrit la majorité des textes et musiques.
Une fois la galette dans le mange-disque, c’est une succession de mélodies malsaines et torturées, de chansons extrêmes suintants la haine d’autrui et la violence meurtrière difficilement contenues… alors que le qualitatif « true » semblent être le centre de tant de convoitise de nombreuses formations, Otargos tape en plein dans le mille, remue bien le couteau et affirme sa maitrise. En influence on citera volontiers Dark Funeral.
- Down of the Etereal Monolith rentre dans le lard sans sommation, avec à 4’15 une espèce d’hystérique montée d’énergie extrême qui va en secouer plus d’un.
- La Genèse de Dieu continue dans la même lancée, chantée en français.
- The Wall of Galaxies et son mid tempo ravageur, nous dévoile le chaos cosmique qui habite le cœur de chacun d’entre nous.
- N-Universe poursuit dans l’espace insondable, avec son passage à 2’00 bien heavy dégueulasse.
- Pour Toi Une Renaissance commence après une courte intro de façon étrange, voire un cheveu dans la soupe, mais ensuite la teneur nous promet de joyeux headbangs, un son écrasant, une mélodie simple et ô combien efficace qu’on souhaiterait interminable. Runenlyd le chanteur d’Artefact vient pousser la chansonnette sur ce morceau.
- S’ensuit ma petite préférée , l’aliénante Four Facets of the Tetragramaton Sinestre, où des samples de Pinhead (Hellraiser)et une femme qui hurle, pleure, supplie, sont placés sur une musique écrite par un réel psychopathe. Dérangeante, effrayante et joussive!
- Une fois qu’on a touché le fond de la bassesse humaine, on y reste cloué par un écrasant et « lent » Nullabsolut, où s’expriment de concert Dagoth, Runenlyd et JBLB de l’excellent Svart Crown.
- Erased donne l’occasion de reprendre son souffle grâce à une longue intro; ici c’est la voix de Carnifex de Nefarium qui s’ajoute à celle de notre chauve tatoué Dagoth.
- Entropy Omega déboule dans la même veine que les premiers morceaux, mais sans originalité transcendante.
- ….Et c’est tout!
L’album se termine en effet en queue de poisson; ce choix, si c’en est un, reste incompréhensible et quelque peu maladroit. Surement (j’espère!) une manœuvre pour confirmer la politique d’un groupe de black: le chaos est par définition instable et on ne peut rien attendre de lui, il obéit à des règles qui nous échappent.
Il n’empêche, une outro ambiante et décadente aurait été tellement bienvenue pour clore ce raz-de-marée de violence musicale.
A noter, dans la version pack de 1000 examplaires, un DVD bien potelet qui prouve qu’Otargos est un groupe généreux et très attaché à la scène, ce qui d’ailleurs leur vaut quelques basses critiques puériles de personnes surement jalouses de leur ambition qui n’a d’égal que leur talent. Bref, de chouettes images, un bon son, à voir.
Un album à posséder et à consommer sans modération, qui présage un futur radieux pour le quatuor dans le paysage lunaire BM international.

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