Tracklist:
1. Owlwood
2. Eternal Kingdom
3. Ghost Trail
4. The Lure (Interlude)
5. Mire Deep
6. The Great Migration
7. Österbotten
8. Curse
9. Ugín
10. Following Betulas
Il était une fois, en Suède, dans les années 1920, Holger Nilsson, un patient interné dans un hôpital psychiatrique, écrit dans son journal intime. Il raconte que contrairement aux faits qui laccablent, ce nest pas lui qui a tué son épouse mais bel et bien Näcken, léquivalent scandinave de Satan, il décrit aussi les créatures fantastiques polymorphes quil croit voir et le monde dans lequel son esprit malade évolue
Environ 87 ans plus tard, létablissement médical nest plus, la cellule en question est devenue un studio de répétition dans lequel 8 jeunes musiciens élaborent des chansons aux structures longues et complexes. Un jour, en faisant le grand ménage du studio, lun deux met la main sur le dit journal de Nilsson. Lendroit étant déjà glauque, le choc de la lecture est immense. Lalbum-concept Eternal Kingdom est né, laccompagne un artwork sublime et original.
Ces jeunes musiciens forment Cult Of Luna, une formation désormais majeure etux références nombreuses qui en quelques années et 5 albums côtoie les plus hautes marches du genre avec Isis, Neurosis ou Breach. Formé à linitiative de Klas Rydberg (chant) et Johannes Persson (guitare) sur les cendres dEclipse (notez le lien sémantique), on peut dire que le groupe a fait jusquici un sans faute et jouit dune notoriété toujours grandissante.
Lécoute d Eternal Kingdom mérite une attention toute particulière, car il comporte de nombreuses perles. Lambiance globale est glauque, oppressante, crasseuse et puissante. Les chansons qui se suffisent à elles-mêmes révèlent un travail de technicien, et une chose est sure, il faut bien 8 musiciens pour faire autant de bruit!
On est pris dans un déferlement constant de sonorités distordus et massives, les mélodies se répètent jusquà laliénation et limplosion des notes, et même si la lumière vient à percer ça et là, cest pour mieux lenfermer et la broyer ensuite par des finals titanesques. Le tempo est la plupart du temps médium, voire lent, implacable.
Mention spéciale pour Fallowing Betulas, le dernier morceau, et son final majestueux, que viennent sublimer des cuivres. Cuivres qui, avec dautres instruments au cours de lalbum, restent inhabituels au genre. Manuvre déjà entreprise par les Beatles en leur temps.
Le seul reproche que lon pourrait faire sur ce 5ème album des suédois est le petit manque de variation de voix, ainsi quun frêle sentiment de répétition, mais en même temps, cest du postcore progressif
Un album à écouter donc, maitrisé du début à la fin, qui apporte quelque chose et qui force le respect.