Carach Angren - Lammendam

Carach Angren - Lammendam - 5.5/6 - par Crapule
Carach Angren  -  Lammendam
Groupe : Carach Angren
Album : Lammendam
Genre :
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Pays :
Durée : 0000-00-00
Remarques :
Note : 5.5/6
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Groupe : Carach Angren
Album : Lammendam
Genre : Horror Black Metal Symphonique
Année : 2008
Label : Maddening Media
Pays : Hollande
Durée : 41:32


Tracklist:

1. Het Spook Van de Leiffartshof (Intro)
2. A Strange Presence near the Woods
3. Haunting Echoes from the Seventeenth Century
4.Phobic Shadows and Moonlit Meadows
5. Hexed Melting Flesh (Bridge)
6. The Carriage Wheel Murder
7. Corpse in a Nebulous Creek
8. Invisible Physic Entity (Bridge)
9. Heretic Poltergeist Phenomena
10. La Malédiction de la Dame Blanche


Je suis en droit d’imaginer que le nom de Carach Angren parle à beaucoup d’entre vous; il s’agit en effet des « gouffres de fer », défilés de passage en Mordor dans la littérature de Tolkien.

C’est en 2003 que Seregor, Ardek et Namtar utilisent ce sinistre nom pour baptiser leur formation aux inspirations mystiques largement prononcées. Après 2 démos, ils signent chez Maddening (dont le gérant n’est autre que le chanteur du Grand Guignol) et sortent un Lammendam en 2008, que beaucoup comparent à Emperor ou Dimmu Borgir.

La traduction littérale en hollandais de De Lammendam est « la Dame Blanche ». On a donc droit à un album conceptualisé où nos trois chevelus ont dépoussiéré les légendes populaires ayant trait au paranormal, fantôme et autre apparition… Et ils ont oublié d’être con sur ce coup-là parce qu’en plus d’être originale et fascinante, voilà une source d’inspiration intarissable.

D’ailleurs ils s’en sont donné à cœur joie, car c’est le genre de groupe qui ne laisse rien au hasard; rien que l’objet fourmille d’idées et de messages… Des exemples?

La galette imprimée d’un ouija souillé circulaire (oui en même temps un cd est rarement carré…), avec les mots « bienvenue » et « adieu » en néerlandais, et sous le cd, de vilains insectes, nous renvoyant à nos peurs primaires. Qui, enfant n’a jamais soulevé des pierres en craignant ce qu’il y trouverait dessous?

Mais là où c’est jouissif c’est que la musique est à l’image du concept visuel: fouillée, travaillée, décadente.


En premier lieu, la production est excellente, ce qui est un très bon point pour du black symphonique, et rend justice a des compos hyper complexes, avec des rythmes, des contre rythmes, de la variété, une coordination parfaite, un champ toujours haineux mais jamais identique.

Une intro nous met directement dans l’ambiance, mélodie au piano, samples divers, un cœur qui bat, un souffle stressé…

A Strange Presence Near the Woods , le titre le plus ravageur, aux rythmiques écrasantes, vaut le détour à lui seul.

Haunting Echoes from the Seventeenth Century, quand à lui, traine sa récurente mélodie fabuleuse.
Phobic Shadows and Moonlit Meadows, petit interlude bien crade, où une voix d’outre-tombe nous conte une histoire sur fond de bruits étranges, dont l‘écho d‘une femme qui hurle et crache ses poumons. Le cinéma horrifique n’est pas loin!

Hexed Melting Flesh débute sur une introduction d’instruments à cordes, et c’est peut-être là le morceau le plus désespéré et habité de l’album. Une mélodie revient régulièrement, pour finir 7 minutes plus tard sur des chœurs solennels. De là s’enchaîne The Carriage Wheel Murder, chanson à qui profite la photo la plus cossue dans le livret.

Un début de chanson hystérique annonce Corpse in a Nebulous Creek, et son break granguignolesque, qui n’est pas sans rappeler quelques influences des anglais de Craddle of Filth.

S’ensuit Invisible Physic Entity, un autre interlude lancinant parfait pour annoncer un Heretic Poltergeist Phenomena puissant et enragé.

On finit par La Malédiction de la Dame Blanche, et sa première phrase en français s’il vous plait « Tâchez d’être rentrés avant la nuit, parce qu’alors, la forêt devient vivante! », et son final tout en beauté.


L’ensemble est homogène et s’articule à merveille. A noter qu’il n’y a aucune place pour un quelconque chant clair, masculin ou féminin. Voilà qui n’est pas commun pour du symphonique.

Après tant de louanges je vais me permettre une petite remarque: toutes les parties symphoniques ont été enregistrées via un clavier, et rien qu’un clavier. Et ça s’entend!

M’est avis qu’ils gagneraient énormément pour les prochaines sorties à s’octroyer les services (certes fort onéreux) d’un orchestre. Cela dit force est de constater que pour un premier album, c’est carré.


Carach Angren réalise là un excellent album de black symphonique, tellement travaillé et empreint de personnalité qu’il pourrait très bien s’agir d’une musique de film! En tout cas tous les fans d’Emperor, Anorexia Nervosa, ou ceux déçus par le Dimmu Borgir actuel y trouveront leur compte. Les autres….ben c’est du black avec des claviers, je sais que ça va en stopper net plus d’un.

Voilà une formation avec qui il faudra compter pour le futur!

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