Groupe : Carach Angren
Album : Lammendam
Genre : Horror Black Metal Symphonique
Année : 2008
Label : Maddening Media
Pays : Hollande
Durée : 41:32
Tracklist:
1. Het Spook Van de Leiffartshof (Intro)
2. A Strange Presence near the Woods
3. Haunting Echoes from the Seventeenth Century
4.Phobic Shadows and Moonlit Meadows
5. Hexed Melting Flesh (Bridge)
6. The Carriage Wheel Murder
7. Corpse in a Nebulous Creek
8. Invisible Physic Entity (Bridge)
9. Heretic Poltergeist Phenomena
10. La Malédiction de la Dame Blanche
Je suis en droit dimaginer que le nom de Carach Angren parle à beaucoup dentre vous; il sagit en effet des « gouffres de fer », défilés de passage en Mordor dans la littérature de Tolkien.
Cest en 2003 que Seregor, Ardek et Namtar utilisent ce sinistre nom pour baptiser leur formation aux inspirations mystiques largement prononcées. Après 2 démos, ils signent chez Maddening (dont le gérant nest autre que le chanteur du Grand Guignol) et sortent un Lammendam en 2008, que beaucoup comparent à Emperor ou Dimmu Borgir.
La traduction littérale en hollandais de De Lammendam est « la Dame Blanche ». On a donc droit à un album conceptualisé où nos trois chevelus ont dépoussiéré les légendes populaires ayant trait au paranormal, fantôme et autre apparition
Et ils ont oublié dêtre con sur ce coup-là parce quen plus dêtre originale et fascinante, voilà une source dinspiration intarissable.
Dailleurs ils sen sont donné à cur joie, car cest le genre de groupe qui ne laisse rien au hasard; rien que lobjet fourmille didées et de messages
Des exemples?
La galette imprimée dun ouija souillé circulaire (oui en même temps un cd est rarement carré
), avec les mots « bienvenue » et « adieu » en néerlandais, et sous le cd, de vilains insectes, nous renvoyant à nos peurs primaires. Qui, enfant na jamais soulevé des pierres en craignant ce quil y trouverait dessous?
Mais là où cest jouissif cest que la musique est à limage du concept visuel: fouillée, travaillée, décadente.
En premier lieu, la production est excellente, ce qui est un très bon point pour du black symphonique, et rend justice a des compos hyper complexes, avec des rythmes, des contre rythmes, de la variété, une coordination parfaite, un champ toujours haineux mais jamais identique.
Une intro nous met directement dans lambiance, mélodie au piano, samples divers, un cur qui bat, un souffle stressé
A Strange Presence Near the Woods , le titre le plus ravageur, aux rythmiques écrasantes, vaut le détour à lui seul.
Haunting Echoes from the Seventeenth Century, quand à lui, traine sa récurente mélodie fabuleuse.
Phobic Shadows and Moonlit Meadows, petit interlude bien crade, où une voix doutre-tombe nous conte une histoire sur fond de bruits étranges, dont lécho dune femme qui hurle et crache ses poumons. Le cinéma horrifique nest pas loin!
Hexed Melting Flesh débute sur une introduction dinstruments à cordes, et cest peut-être là le morceau le plus désespéré et habité de lalbum. Une mélodie revient régulièrement, pour finir 7 minutes plus tard sur des churs solennels. De là senchaîne The Carriage Wheel Murder, chanson à qui profite la photo la plus cossue dans le livret.
Un début de chanson hystérique annonce Corpse in a Nebulous Creek, et son break granguignolesque, qui nest pas sans rappeler quelques influences des anglais de Craddle of Filth.
Sensuit Invisible Physic Entity, un autre interlude lancinant parfait pour annoncer un Heretic Poltergeist Phenomena puissant et enragé.
On finit par La Malédiction de la Dame Blanche, et sa première phrase en français sil vous plait « Tâchez dêtre rentrés avant la nuit, parce qualors, la forêt devient vivante! », et son final tout en beauté.
Lensemble est homogène et sarticule à merveille. A noter quil ny a aucune place pour un quelconque chant clair, masculin ou féminin. Voilà qui nest pas commun pour du symphonique.
Après tant de louanges je vais me permettre une petite remarque: toutes les parties symphoniques ont été enregistrées via un clavier, et rien quun clavier. Et ça sentend!
Mest avis quils gagneraient énormément pour les prochaines sorties à soctroyer les services (certes fort onéreux) dun orchestre. Cela dit force est de constater que pour un premier album, cest carré.
Carach Angren réalise là un excellent album de black symphonique, tellement travaillé et empreint de personnalité quil pourrait très bien sagir dune musique de film! En tout cas tous les fans dEmperor, Anorexia Nervosa, ou ceux déçus par le Dimmu Borgir actuel y trouveront leur compte. Les autres
.ben cest du black avec des claviers, je sais que ça va en stopper net plus dun.
Voilà une formation avec qui il faudra compter pour le futur!