Blut Aus Nord - Memoria Vetusta II : Dialogues With The Stars

Blut Aus Nord - Memoria Vetusta II : Dialogues With The Stars - 6/6 - par Liwjatan
Blut Aus Nord - Memoria Vetusta II : Dialogues With The Stars
Groupe : Blut Aus Nord
Album : Memoria Vetusta II : Dialogues With The Stars
Genre : Black Metal épique
Année : 2009
Label : Candlelight Records
Pays : France
Durée : 60:00
Remarques :
Note : 6/6
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01. Acceptance (Aske)
02. Disciple's Libration (Lost in the Nine Worlds)
03. The Cosmic Echoes of Non-Matter (Immaterial Voices of the Fathers)
04. Translucent Body of Air (Sutta Anapanasati)
05. The Formless Sphere (Beyond the Reason)
06. ...the Meditant (Dialogue With the Stars)
07. The Alcove of Angels (Vipassana)
08. Antithesis of the Flesh (...and Then Arises a New Essence)
09. Elevation


13 ans après le premier volet « Memoria Vetusta I : Father Of The Icy Age », Blut Aus Nord mené par Vindsval nous livre une suite à cet album culte. Avec « Dialogues With The Stars » Vindsval propose un deuxième chapitre différent de « Father Of The Icy Age », en conservant le caractère atmosphérique et le sens du riff qui sont les principales substances du premier volet.

Ce deuxième chapitre de près de 60 minutes nous fait voguer dans l’océan cosmique. Sur « Memoria Vetusta II : Dialogues With The Stars », Blut Aus Nord est revenu aux sources, sans pour autant mettre de côté ses acquis. Ici, nous sommes en présence d’un album de Black Metal atmosphérique, composé de 9 hymnes épiques, inspirés et bien dynamiques. La musique vient du vide interstellaire, froid et obscur. Tout a été fait dans la volonté que l’album transmette une énergie, glaciale et sombre. Les hymnes amènent l’esprit de l’auditeur vers une forme de transcendance, éloignée de toute architecture matérielle et organique. L’esthétique musicale est au premier plan, avec des pistes sophistiquées aux arrangements soignés. Lors des premières écoutes, on se perd dans les méandres de cet opus. Les titres sont alambiqués et nécessitent des écoutes approfondies, pour en tirer la quintessence musicale. La musique de Blut Aus Nord franchit les limites terrestres, elle libère l’âme et l’esprit de toute enveloppe physique et charnelle.

L’opus a été produit de manière artisanale, ce qui lui donne une identité propre bien marquée. L’enregistrement diffère de celui du premier volet sur bon nombre de points. De toute façon, le but n’a pas été de calquer quoique ce soit, mais d’aller de l’avant tout en restant cohérent. Le son est plus actuel et nous renvoie à des opus comme « The Work Which Transforms God » ou « Odinist ». On reconnaît facilement le son Blut Aus Nord. Les sonorités sont froides, hypnotiques, et ambiantes. Le travail de production est centré sur les atmosphères et notamment sur la combinaison des claviers et des guitares, qui dévoilent un rideau sonore chargé d’ambiances, légères et cosmiques. Les guitares rythmiques restent toujours très froides et enivrées. Les leads guitares bien heavy sont mises au premier plan, elles se détachent considérablement sur des parties plus mélodiques et mélancoliques. La basse se fond dans le mur rythmique, elle ne vient pas supplanter le reste des instruments. Au niveau de la programmation, on retrouve une boite à rythmes aux sonorités martiales et mécaniques, avec ce touché inimitable, propre à Blut Aus Nord et The Eye. Les claviers analogiques sont grandement mis à contribution et donnent à cet opus de la consistance Le chant est bien combiné aux instruments, toujours dans le but de créer une masse ambiante homogène. La production est équilibrée et dense, grâce à ce travail de qualité, la musique véhicule et transmet une énergie ensorcelante qui éveille les sens chez l’auditeur.

Le voyage cosmique débute par une courte introduction instrumentale, « Acceptance (Aske) », réalisée uniquement par des claviers. Les réjouissances continuent, puisque la chanson suivante « Disciple's Libration (Lost In The Nine Worlds) » attaque sur des rythmiques cataclysmiques. Après cette envolée furieuse, les mid tempos reprennent le dessus soutenus par des guitares décadentes et mélodiques. « The Cosmic Echoes of Non-Matter (Immaterial Voices of the Fathers) » démarre sur des mid tempos complexes et des mélodies dissonantes, les blast beat prennent le relais, accompagnés de claviers atmosphériques spatiaux. Sur une séquence plus lente, l’écho de guitares mélancoliques au feeling remarquables résonne. « Translucent Body of Air (Sutta Anapanasati) » est une piste instrumentale planante, construite autour de guitares claires, associées à des claviers neurasthéniques. « The Formless Sphere (Beyond the Reason) » révèle une introduction cataclysmique, ou les guitares et les mélodies cisèlent vivement. Le morceau est ponctué d’excellentes leads pharaoniques. « ...The Meditant (Dialogue With the Stars) » représente le morceau le plus long de l’album, avec ses 10 minutes. Ce mid tempo met l’accent sur des leads guitares et un long pont de guitares claires de toute beauté. Arrive ensuite, certainement les deux titres les plus importants de l’opus. Le premier, « The Alcove of Angels (Vipassana) », qui est celui que je préfère, ce titre démarre sur un assaut de blast beat, mais demeure lent et nostalgique sur la longueur. D’ailleurs, les 3 dernières minutes de ce morceau aux riffs mélancoliques et au feeling d’exception, sont d’un niveau rarement égalé. « Antithesis of the Flesh (...And Then Arises A New Essence) » est la deuxième pièce maîtresse de l’album. Cette piste combine les rythmiques rapides et lentes, soutenu par de très bons chœurs. Encore une fois les leads heavy clôturent le morceau de manière époustouflante. « Elevation » est un morceau instrumental lent et très aérien, clôturant l’opus avec magnificence.


« Memoria Vetusta II : Dialogues With The Stars » est sans aucun doute l’album de Blut Aus Nord le plus abouti, aussi bien sur le plan musical qu’esthétique. Le groupe a su revenir, sans aucun mal, à un style plus classique de Black Metal, recherchant avant tout la simplicité et la sincérité. Les hymnes constituant cet opus possèdent une aura et une puissance mystique hors normes, marquant profondément l’esprit lors de leurs écoutes. L’attente fût longue…Assurément l’une des meilleures sorties de cette année 2009.

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