Satyricon - The Age Of Nero

Satyricon - The Age Of Nero - 5/6 - par Liwjatan
Satyricon - The Age Of Nero
Groupe : Satyricon
Album : The Age Of Nero
Genre : Post Black Metal/Rock
Année : 2008
Label : Roadrunner Records
Pays : N
Durée : 43:00
Remarques : Digipack limité disponible.
Note : 5/6
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01 - Commando
02 - The Wolfpack
03 - Black Crow on a Tombstone
04 - Die by My Hand
05 - My Skin Is Cold
06 - The Sign of the Trident
07 - Last Man Standing
08 - Den Siste


Deux ans après «Now, Diabolical», et des tournées à rallonge, les norvégiens de Satyricon remettent le couvert. C’est dire, si le duo scandinave incarné par les infatigables Satyr Wongraven et Frost n’a pas chômé. Le retour s'est donc fait par un EP «My Skin Is Cold», sorti six mois avant l’opus, destiné à remettre le combo sous le feu des projecteurs. Un EP venant directement chasser sur les terres de «Volcano».

Avec «The Age Of Nero» le groupe nous propose ici une parfaite synthèse des deux précédents albums. Attention, je ne suis pas en train de dire qu’il s’agit d’un plagiat sans âme de «Volcano» et de «Now, Dibolical» ! Ce que j’entends par là, c’est que le combo s’est stabilisé et à trouver le style musical qui lui convient. Les compositions sont certainement les plus inspirées et accrocheuses depuis «Rebel Extravaganza», bien que l’on navigue assez loin du style pratiqué de l’album cité. Autre point important, pour la première fois, nos deux vikings ont quitté leur terre natale pour les Etats-Unis, afin d’immortaliser ce nouvel opus. Il faut le souligner, car cet exile a permis au groupe d’atteindre un niveau de production proche de la quintessence. A noter la participation de Snorre Ruch (Thorns), qui a co-écrit des chansons, participé aux arrangements et enregistré des pistes de guitares.

L’opus se distingue par une production puissante et claire, mais aussi par cette marque de fabrique propre à Satyricon. On retient : le son bien organique à tous les niveaux, les riffs si caractéristiques et inimitables, et une batterie très peu triggée. Les guitares rythmiques distordues et atmosphériques sont puissantes, bruts et entêtantes. Les leads tapissent l’opus d’un léger voile ambiant hypnotique. La combinaison des deux rend les compositions exaltantes. Du côté du drumkit, Frost n’est pas un adepte du trigger lorsque qu’il joue dans Satyricon. Le son des éléments est brut, comme la double grosse caisse qui sonne étouffée. La basse est bien présente, très propre et intense. Au niveau du chant, Satyr est égal à lui même, son timbre de voix ne change pas d’un iota. On notera tout de même, des prises de son qui rendent l’ensemble des vocaux plus intelligibles qu’à l’habitude.

Dès la première écoute, il est impossible d’échapper à l’emprise des riffs accrocheurs. C’est d’ailleurs l’une des choses qu’il manquait sur «Now, Diabolical», où l’on sentait de la lassitude à l’écoute de certains titres. Ici, l’efficacité est mise en avant, l’opus est très sombre, il sonne froid et militariste. Les morceaux sont bien dynamiques, et il n’y a pas de déchets. L’album de 42 minutes passe comme une lettre à la poste. Avec de tels arguments ont pourrait croire que nous sommes en présence d’un disque de musique muni d’une date limite de consommation. Il n’en est rien ! Les compositions bien calibrées et la production font la différence. Satyricon tel un funambule reste sur le fil du rasoir entre musique underground et commerciale.

Les hostilités sont lancées sur «Commando», un titre rapide sur des rythmiques bulldozer et un tapis de double grosse caisse. Le ralentissement dévoile des riffs sombres et inquiétants. «The Wolfpack» est un mid-tempo aux leads guitares enivrantes. A noter sur ce titre, les excellents passages en arpèges, secondés par la basse. «Black Crow on a Tombstone» est un autre titre mid-tempo, ou la double grosse caisse alternée est bien présente. «Die by My Hand» démarre sur des blast beats modérés, doublés de guitares rythmiques intenses et répétitives. Il s’agit du titre le plus rapide de l’opus, bien que des parties lourdes et puissantes viennent s’ y intégrer de manière fort singulière. «My Skin Is Cold» (le titre du EP) est ici revu et corrigé. Cette nouvelle version arbore des pistes de guitares additionnelles et des samples indus judicieusement placés. «The Sign Of The Trident» est l’un des titres que je préfère, avec une double grosse caisse, très légère qui file comme le vent. Les leads guitares sont à l’honneur, elles appuient le chant clair et grave de Wongraven, sur des passages angoissants. «Last Man Standing» est la piste la plus courte de l’opus. Celle-ci est lente et rappelle le Black Metal du début des années 1990. «Den Siste» (la dernière) porte bien son nom. Il s’agit d’un autre titre lent et lourd. Les riffs hypnotiques et lancinants de cet hymne sont soutenues par des trompettes apocalyptiques, omniprésentes.

«The Age Of Nero» fait renaître Satyricon. La révolution n’est pas à l’ordre du jour, mais le fait d’avoir travaillé plus rapidement sur le nouveau matériel a apporté de la fraîcheur et de la spontanéité. Le groupe n’a retenu que le meilleur et est allé à l’essentiel. Les différentes collaborations à cet album et l’enregistrement à l’étranger ont également porté leurs fruits.

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