Betray My Secrets - Betray My Secrets - 5.5/6 - par Stryg
Groupe : Betray My Secrets
Album : Betray My Secrets
Genre : Ethno Doom Indus
Année : 1999
Label : Serenades Records
Pays : Allemagne
Durée : 68 minutes
Tracklist :
1 - Shamanic Dreams
2 - Ever Expanding Eternity
3 - God And Me
4 - Oh Great Spirit
5 - Of Things Not Seen
6 - Desert Dance
7 - Forgive Them
8 - Little Wanderer
9 - From The Goddess
10 - Save My Belief
11 - My Demons
12 - Heavens Throat
Le projet avait tout pour devenir une nouvelle référence, et en 1999, malgré un premier et unique album talentueux et frais, il semble que presque tout le monde soit passé à côté... Au commencement, Stefan Hertrich, chanteur chez le groupe de gothic metal Darkseed a une forte envie de briser des frontières, d'explorer de nouveaux territoires, et au final, de proposer quelque chose de nouveau, et de frais. Pour cela, il s'associe au guitariste Christian Bystron, qui officie chez Megahertz (projet electro metal à la Rammstein) mais aussi à la télévision pour composer des bandes originales de documentaires, et à Harald Winkler, ex batteur de Darkseed. Tout va très vite, en une année seulement, le groupe sort une demo, démarche chez Serenades Records qui produit coup sur coup le mini-album "Oh Great Spirit" et enfin l'objet qui nous intéresse, l'album éponyme.
Musicalement, ça donne quoi ? Alors là, l'exercice devient tout de suite plus périlleux. Comment décrire un tel mélange des genres qui ne se métamorphose pour autant et en aucun cas en fourre-tout ? En tout cas, Betray My Secrets est sûrement à ce jour le meilleur plaidoyer pour un metal qui ne connaît pas de frontières et un véritable réquisitoire pour les défendeurs neuneus d'un metal jusqu'auboutiste qui se doit de rester old school jusqu'à la moelle....
En elles-même, les parties purement metal, et les riffs qui en découlent forment un maelstöm d'influences diverses et variées, qui invitent déjà à l'évasion en terres lointaines. Les guitares rythmiques offrent des rythmiques relativement carrées qui voguent entre l'indus et même parfois le thrash tandis que les leads donnent dans la beauté avec des mélodies plus heavy dans un style nettement plus gothique et doom. Ces riffs sont moins alambiqués qu'il n'y paraît mais leur effet sur le mental de l'auditeur est conséquent : déjà, on s'évade, ailleurs, dans un monde mystérieux.
Mais le but de Betray My Secrets n'est pas spécifiquement de faire du metal, mais une musique sans réelle étiquette, tout en restant extrême et varié ; La principale force du projet réside en son aspect très "world music", dû aux multiples samples et passages orientaux venus des quatre coins du globe. Aussi se retrouve t-on avec des ambiances majoritairement orientales qui s'incorporent naturellement dans les plans typiquement metal, faisant croire à quelque chose comme un Dead Can Dance metallisé en quelque sorte. Chose que l'on constate aisément dès la première piste de l'album, "Shamanic Dream". L'effet immersif est immédiat et total : on se croirait aussitôt plongé dans un doux rêve, nous berçant dans les pleines verdoyantes au nord du Kazakhstan. Dépaysement assuré. Ceci avant que des ambiances bien plus industrielles nous ramènent sur Terre avec "Little Wanderer" puis s'envoler de nouveau dans des contrées lointaines. Géant.
Comme je l'ai dit plus haut, l'album n'est pas pour autant un vaste fourre-tout à influences mais à la fois un album homogène dans sa forme et hétérogène dans sa structure. Je m'explique : Bien que chaque titre baigne dans un savent mélange entre doom metal, world music et indus, aucun ne ressemble à un autre et chacun est un chapitre bien à part, bien distinct, un voyage à lui seul qui n'aura pas la même saveur que le suivant sans qu'il y ait de baisse régime ou de qualité.
Stefan Hertrich et ses deux acolytes ont bon sur tout le tableau, un metal racé, très original, qui sort des sentiers battus tout en restant extrême, une bonne production et un monde à découvrir ou redécouvrir d'urgence.
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