Darkspace - III

Darkspace - III - 5/6 - par Liwjatan
Darkspace - III
Groupe : Darkspace
Album : III
Genre : Black Metal Ambiant
Année : 2008
Label : Avantgarde Music
Pays : Suisse
Durée : 80:00
Remarques : Digipack limité à 500 copies.
Note : 5/6
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Le trio Suisse Darkspace nous revient en 2008 avec son troisième chapitre de Black Metal froid et ambiant. Avec Darkspace l’album est bien rempli et là je ne pense pas qu’on puisse faire mieux sur un seul et unique support, puisque la galette flirte avec les 80 minutes et pour seulement 7 plages, une moyenne de 13 minutes par chanson, sachant qu’une piste ambiante de 3 minutes s’est glissée au milieu de l’opus.

Alors, à quoi faut-il s’attendre avec III ? Et bien c’est très simple, si vous n’aimiez pas le groupe sur I et II et bien vous ne l’aimerez toujours pas sur III. En effet, la formule reste inchangée, le combo a trouvé un style qui lui convient et ne risque pas de s’en éloigner de si tôt. Vous me direz quel intérêt d’acheter un disque qui ne révolutionne pas le style ? Ce dernier point est uniquement valable sur des écoutes superficielles de l’opus, car les compositions sur III ont gagné en maturité et le travail de production se voit bien plus soigné.

Le changement vient donc de la production, qui donne plus de relief aux compositions. On note une mise en place plus calibrée, ce qui fait ressortir un peu mieux chaque instrument, tout en gardant cet aspect ambiant et hypnotique propre à Darkspace. La batterie est peut être trop en retrait, il n’est pas rare que sur certains passages on perde le file, notamment quand la frappe sur la caisse claire se fait trop légère, sans parler de la double grosse caisse presque inaudible, on se pose la question de savoir si c’est un passage rapide ou lent. Les guitares jouant sur différents tempos, il est impossible de s’en rendre compte. Je pense qu’une caisse claire et une double grosse caisse nettement plus franches auraient contribuées à une écoute plus digeste. Le chant est également un poil en arrière, il est noyé dans ce fleuve de guitares tourbillonnantes. Les guitares créent les ¾ du temps un mur ambiant froid et impénétrable sur lequel glisse une lead ciselée et bien maîtrisée. On retrouve sur les passages plus lents des riffs Thrash Metal extrêmement puissants et compacts, joués à la sauce Black Metal. Du côté des claviers, on note des sonorités ultra cosmiques. Il est évident que le synthétiseur se taille une grosse part dans la musique de Darkspace.

Les hostilités sont lancées sur le titre 3.11 avec une introduction aux claviers. Les blast beats résonnent, la lead dessine les contours du mur rythmique, on est rapidement plongé dans ce déluge de riffs glaciaux et transcendants. La piste 3.12 est la plus rapide et intense de l’opus, la boite à rythmes est poussée à plein régime, vomissant des tapis de double grosse caisse ininterrompus et des blast beat subsoniques, quelques accalmies sont tout de même présentes. Ce titre est couvert de nappes atmosphériques rappelant les ambiances de « In The Nightside Eclipse » d’Emperor. 3.13 est une piste drapée de claviers que ne renierait pas Vinterriket. La chanson est scindée en deux et vers son milieu, le rythme devient lent et lourd. Les guitares se font extrêmement puissantes et denses, de véritables riffs de « mammouth » sont rejetés. C’est d’ailleurs, sur ces passages qu’on se rend compte combien les guitares sont dévastatrices. 3.14 nous plonge dans un voyage interstellaire épique. Cet hymne monte crescendo, c’est la seule piste lente de l’album bâtie sur des atmosphères planantes et enivrantes. L’interlude 3.15 est une piste ambiante éthérée faisant office de passage inter dimensionnel, emmenant vers 3.16. Cette dernière débute sur des guitares alternées, accélère légèrement, puis arrive sur une cassure ambiante et sa narration de chant clair. La reprise est d’une froideur et d’une violence peu communes, les blast beat hyper rapides sont légions et l’on retrouve toujours ce mur de guitares rythmiques infranchissable, couvert de cris hystériques de la vocaliste, hurlant à la mort. 3.17 et ses 17 minutes de musique astrale clôture l’album. Ici, les tempos sont très variés, et le synthétiseur est une fois encore l’élément moteur, avec des sons aigus et psychédéliques. Cette piste délivre un long passage de blast beat jusqu’à sa moitié ou tout ralenti et commence à se figer sur des guitares agonisantes, amenant peu à peu au vide sidéral.

Darkspace propose avec III d’excellentes compositions, froides, hypnotiques et transcendantes. Les ambiances cosmiques sont bien développées, malgré certains points discutables sur le travail de production. Le disque reste homogène, et on s’imprègne rapidement des atmosphères après quelques écoutes. Un disque que je recommande aux fans de Emperor (première période) Nefarious, Sirius, Tidfall, ou encore Forteresse.

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