Kreator - Endless Pain

Kreator - Endless Pain - 3/6 - par Stryg
Kreator  -  Endless Pain
Groupe : Kreator
Album : Endless Pain
Genre :
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Durée : 0000-00-00
Remarques :
Note : 3/6
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Groupe : Kreator
Album : Endless Pain
Genre : Thrash Teuton
Année : 1985
Label : Noise Records
Pays : Allemagne
Durée : 38 minutes


Tracklist :

1 - Endless Pain
2 - Total Death
3 - Storm Of The Beast
4 - Tormentor
5 - Son Of Evil
6 - Flag Of Hate
7 - Cry War
8 - Bone Breaker
9 - Living In Fear
10 - Dying Victims



Cela fait un joli moment que je me dit que Black Devotion manque de classiques chroniqués dans sa base de données, mais également qu'il y a une carence en ce qui concerne le style non black metal, a fortiori thrash dans le cas présent. L'erreur commence donc par être corrigée via la chronique de ce premier méfait des allemands de Kreator, légende absolue du thrash avec des combos comme Slayer, Exodus, Sodom ou encore Tankard, pour rester cohérent vis-à-vis de l'époque... 1985... Ce qui ne nous rajeunit pas !

Commençons donc par le commencement ; En 1982, en Allemagne, trois gamins d'à peine quinze ans, fondent Tormentor, influencé par Venom, puis par la suite par Hellhammer, Celtic Frost, et commencent à répéter pour ensuite produire des démos, dans un style déjà très thrash metal, mais teint de punk et de speed metal (nous sommes encore au tout début des années 80, Slayer n'a encore rien enregistré !), le tout sur des textes qui resteront marqués par la dénonciation des injustices, autant sociales que culturelles. En 1985, notre bande, menée par Mille Petrozza, est remarquée par le label Noise Records qui souhaite très rapidement sortir leur premier album (malgré le fait que le groupe préférait au contraire attendre pour peaufiner les compo', ce qui se comprend au vu du résultat), et les pousse à enregistrer ce brûlot en moins de dix jours. Un album de thrash enregistré à l'arrache par une bande d'adolescents en colère, nourris à l'école thrash US et au punk... Quelques problèmes de droit plus tard, Mille et ses potes rebaptisèrent Tormentor en Kreator. Et mine de rien, l'album a connu un succès immédiat et fulgurant.

Quoi qu'il en soit, il faut se rendre à l'évidence : c'est loin d'être un chef d'oeuvre. Les trois adolescents, inexpérimentés, qui répétaient encore leurs titres, ne s'imaginaient pas encore enregistrer un album studio, et cela en moins de dix jours. Le rendu : dix titres ultra-basiques et énervés de thrash metal primaire, joués par des adolescents qui se demandaient encore comment imbriquer leurs enchaînements sans trop faire rire et vomi par une voix quasiment death. La production, pour commencer, est très inégale, très roots, ne sachant manifestement pas trop quels instruments mettre en valeur, donnant par moment une impression de flottement sur certains morceaux... mais passons. Certains titres, il faut l'avouer, sont bons, voire très bons, et contiennent cette rage juvénile et sans limite qu'il est assez rare de trouver, comme en témoignent des titres comme "Flag Of Hate", "Son Of Evil" ou "Storm Of The Beast", très rentre-dedans, primaires mais efficaces, qui ont toujours leur place aujourd'hui dans les concerts du groupe. D'autres, en revanche, relèvent du bancal, voire même assez du ridicule, comme "Dying Victims" à l'introduction semi-acoustique sans vraiment de cohérence aux enchaînements approximatifs plutôt comiques.

J'aurais pu coller un deux à l'album et conclure qu'il n'était qu'un essai qui ne laissait qu'entrevoir le potentiel du combo. Pourtant, c'est cet amateurisme et cette verve, résultant de la panique des délais d'enregistrements, de l'inexpérience et également du jeune age des musiciens qui le sauve de la médiocrité ; On a donc un gratteux et un batteur qui essaient de jouer très rapidement, en s'oubliant, car le mid-tempo reste problématique vu leur niveau. Mais aussi, on a deux chanteurs qui s'alternent derrière le micro, entre le batteur Ventor et Mille Petrozza (qui n'a pas encore son timbre caractéristique), ce qui donne deux chants pas très bons, mais qui se voulaient extrêmes, et pour l'époque, c'était vraiment le cas, à la limite du death, et à cette époque, sauf Mantas (proto-Death) et Possessed, c'était difficile de trouver pareille comparaison...

Un album de thrash teuto-tatonnant (!) qui fait plutôt figure d'essai et de base en ce qui concerne la suite des évènements, à mille lieues de ce que sera un "Pleasure To Kill" ou un "Coma Of Souls", mais le charme, et l'amusement sont là... Pour les collectionneurs et les fans du groupe surtout.

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