Groupe : Nihilist
Album : Nihilist
Genre : Death Metal Culte de Stockholm
Année : 2005
Label : Threeman Recordings
Pays : Suède
Durée : 48 minutes
Tracklist :
1 - Sentenced To Death
2 - Supposed To Rot
3 - Carnal Leftovers
4 - Abnormaly Deceased
5 - Revel In Flesh
6 - Face Of Evil
7 - Severe Burns
8 - When Life Has Ceased
9 - Morbid Devourment
10 - Radiation Sickness
11 - Face Of Evil
12 - But Life Goes On
13 - Shreds Of Flesh
14 - The Truth Beyond
Lorsque l'on décide d'aborder les classiques du death metal, on passe obligatoirement par Nihilist qui, bizarrement, acquis une réputation de groupe culte pour le genre encore jeune du death metal avec seulement trois demos enregistrées en 1988 et 1989, avant de splitter au profit d'Entombed qu'il n'est plus besoin de présenter maintenant. Avant toute chose, petit récapitulatif des faits : En 1987, Nicke Andersson, qui venait de quitter Brainwarp, groupe de thrash metal, fonde Nihilist avec deux amis d'enfance, Alex Hellid et Leif Cuzner, ensuite vient Matthias Bostrom au chant. Une première demo est enregistrée. Tout change avec l'arrivée de deux ex-Morbid, LG Petrov et Uffe Cederlund. Une deuxième demo est enregistrée aux studios Sunlight et le son Nihilist prend vraiment vie, ce qui donnera le ton d'un death metal typiquement suédois, sombre, nauséeux et malsain. Une troisième et dernière demo voit le jour avant la mort du groupe, miné par un line-up instable. Entombed naquit et la légende est née. Il ne s'agit pas d'un album en réalité, mais d'une compilation de tous les titres présents sur les trois demos. Il est également bon de noter que onze des quatorze titres de la compil' finiront pas tomber sur le premier album d'Entombed, une pierre angulaire du genre s'il en est.
Si l'on veut, ou peut, qualifier cette légende en un seul mot, ce serait le qualificatif noir. Noir, c'est noir, c'est ainsi que l'on percevait le death metal qui allait naître de Stockholm à cette époque ; Tout ce qui importait, avant une production puissante et/ou propre, ou même des compositions alambiquées, c'était essentiellement le riff, le feeling... Et de ce côté-là, nos suédois n'ont pas fait dans la demi-mesure. Le son est gras, puant, baveux, suinte des enceintes comme de l'huile rance. Bien qu'il s'agisse de titres enregistrés pour une demo, il est bon de se souvenir que la plupart l'ont été au Sunlight studio, et que le son, bien que gras, quelque peu grésillant, disons même raw, conserve suffisamment de clarté et de puissance pour apprécier chaque note distillée. Surtout qu'en marge du feeling très macabre, se trouve déjà le groove, pas encore au niveau de celui d'Entombed bien évidemment, discret même, mais il est là, le groove à la suédoise, celui qui change du tout au tout, la marque de fabrique made in Stockholm... Parlons enfin des vocaux, qui bien que timides et pas encore au point sur les quatre premiers titres (avec Matthias Bosdrom) finissent par se montrer à la hauteur, sur le suivants, avec cette fois-ci Petrov, telle une créature sans foi, ni loi tout droit sortie d'un cauchemar de Lovecraft.
Et le groupe finit par nous balancer aux oreilles une atmosphère putride, et c'est que l'on sentirait presque l'odeur du sang séché.. Et nos yeux voient rapidement ce que les zicos jouent : une plaine désolée, aride, après une bataille, où gisent des cadavres par dizaines, centaines, par milliers. Une odeur âcre, écoeurante nous parvient aux narines, c'est celle du sang qui coule, des chairs qui brûlent ou qui finiront bien par pourrir sous le soleil qui arrivera lorsque ces nuages noirs se seront dispersés...
...Et on se réveille... C'était ça Nihilist : un cauchemar, des visions mêmes. Très réelles, trop peut-être... celles qui nous montraient sans tabou une dimension du passé, oubliée et sanglante où hommes, bêtes et entités étranges mourraient, pourrissaient et étaient oubliées...
Exceptionnel.