Groupe : Slumber
Album : Fallout
Genre : Doom/Death Mélodique
Année : 2004
Label : Karmageddon
Pays : Suède
Durée : 37 minutes
Tracklist :
1 - Rapture
2 - Conflict
3 - Where Nothing Has Left
4 - Fallout
5 - Distress
6 - Dreamscape
7 - A Wanderer's Star
Slumber se forme en 2002 autour de six musiciens, avec la présence notable de Siavoch Bigonah, qui a joué un temps de la basse chez des entités comme Ondskapt, formation de black metal orthodoxe typiquement suédois, et Ghamorean, groupe de black/death qui avait sorti un "Plague Empire" en 2005 qui avait fait parler de lui. Après deux demos, "Dreamscape" et "Seclusion", sorties en moins de deux ans, d'un death/doom teinté de gothic metal de bon aloi, dont une sortie chez New Aeon Media, le groupe décide de réenregistrer ses morceaux de manière plus professionnelle, avec en sus un inédit, afin de les faire paraître dans leur premier album studio : "Fallout".
On pourrait rapidement coller l'étiquette "death/doom" en écoutant cet album d'une oreille un peu trop distraite, mais Slumber a déjà assez de maturité et d'originalité pour transcender ce qui serait ici un lieu commun. En effet, le style est abouti, et les influences sont nombreuses : on peut sans difficulté citer Katatonia au niveau de la beauté des mélodies, de ces guitares presque fantomatiques mais romantiques (le titre "Conflict" au rythme plutôt enlevé pour du doom, est un excellent exemple) sans oublier une très relative rugosité au niveau des riffs, un peu à la façon d'Opeth, à l'époque d'un "Still Life" par exemple, en relativisant toutefois la notion d'agressivité. En parlant des rythmiques, celles-ci se balancent entre des tempos très groovy et de pures décélérations doom. Rien qu'à ce niveau, le disque a, avouons-le, déjà un fort potentiel. Les mélodies sont froides, mélancoliques mais superbes et belles dans leur noirceur, le tout étant bien soutenu par des rythmes diversifiés.
Le gros plus, au niveau de ce "Fallout", ce sont d'abord ces apports qui classeraient presque un pan de l'album dans la catégorie gothic metal ; Les synthétiseurs jouent à merveille leur rôle lorsqu'il s'agit de soutenir les guitares lorsque le rythme tient à ralentir, pour ne pas avoir à souffrir d'ennui ou d'un sentiment d'incohérence suite à une partie plus rapide. Surtout, cette intéressante alchimie donne une saveur très personnelle à l'album, que l'on sent rapidement comme une sorte de beauté fanée rongée par le noir et les ténèbres, presque quelque chose de possédé mais gardant une part d'humanité. Autre marque de qualité, c'est cette fois-ci la production, concoctée par le groupe itself, qui harmonise les instruments, et réussit en même temps à mettre en relief les guitares et les synthétiseurs, empreints de reverb' fantomatique...
"Fallout" manque à peu de choses près l'excellence, chose dûe à une trop courte durée pour un exercice de ce style mais aussi à des vocaux ma foi trop impersonnels et fades, les voix claires n'étant pas inoubliables, les growls timides, voire carrément effacés et les voix féminines ne rattrapant pas le coup...
Dommage mais cet album, pourtant a priori banal, se révèle être une très belle curiosité, de par ses influences diverses et variées, son feeling romantico-noir et une écriture intelligente.