Solekahn - The Great Divider

Solekahn - The Great Divider - 5.5/6 - par Stryg
Solekahn  -  The Great Divider
Groupe : Solekahn
Album : The Great Divider
Genre :
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Label :
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Durée : 0000-00-00
Remarques :
Note : 5.5/6
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Groupe : Solekahn
Album : The Great Divider
Genre : Death metal sombre
Année : 2004
Label : Sacral Productions
Pays : France
Durée : 56 minutes


Tracklist :

1 - The Announcement
2 - The Choice Of Path
3 - Lambs Breeding Monsters
4 - Circle
5 - Mask Through Wounds
6 - Woodland Choir
7 - Magnetic Storm
8 - Sentences Open
9 - Suffering Winds
10 - A Stream



A ceux qui se posent aujourd'hui encore la question : non, le death metal français n'est pas mort. Oui, les groupes très nombreux, et aussi très talentueux des années 1980 ne sont plus là, mais il nous reste des oeuvres de grande qualité comme ce "The Great Divider" des alsaciens de Solekahn. Fondé en 1994 à Strasbourg, il aura fallu attendre 1999 pour une première demo, et 2002 pour une véritable reconnaissance avec le mini-album "Suffering Winds" , lequel se démarquait des autres productions hexagonales du genre et qui dégageait déjà une aura violente, sale et sombre, mais pourtant réfléchie. L'année 2004 voit la sortie du premier album en dix ans d'activité, et là, on passe clairement aux choses sérieuses.

On le comprend dès le premier titre, non seulement "The Great Divider" est un excellent album mais il dégage aussi quelque chose de vraiment spécial : il renferme de nombreuses facettes. Un pavé de death metal sombre et gras de quasiment une heure, structuré, homogène, qui arrive à surprendre à chaque titre, grâce à des rythmiques variées et phénoménales, une maîtrise instrumentale qui impose le respect, une production semblant émaner de l'on ne sait quelle grotte lugubre et humide, un son gras, compact, épais mais personnel, qui ne veut aucunement plagier la production d'entités comme Morbid Angel ou Immolation. C'est même plus sombre, pour ne pas dire plus abyssal, on sent le sol se retirer sous nos pieds, on sent le gouffre nous avaler, grâce à ces cordes si épaisses, si tyranniques, cette batterie étouffantes et à ces growls mesquins... Les abysses sont enfin là.

Mais ce qui fait toute la force de Solekahn, c'est surtout l'intelligence de son écriture et sa complexité musicale : les rythmiques, les plans, les ambiances ne se répètent pas ennuyeusement, mais se renouvellent intelligemment. On passe du blast nerveux et chaotique, propre à cette fameuse tempête magnétique qui vous avale aux breaks qui prennent justement le temps de poser des ambiances abyssales et graves. Egalement, les changements bruts de style sont légions, aussi le groupe ne s'arrête pas seulement sur ce qu'il sait faire de mieux : le death metal. Ce qui fait que certains plans rappellent plus volontiers le thrash, parfois même le grind, le tout couplé à certains passages ambient, classiques, voire même jazzy comme en témoigne l'excellente dernière piste, "A Stream", forte de son quart d'heure, qui passe du coq à l'âne musicalement, sans jamais se compromettre.

Solekahn nous offre un album de death metal vraiment très sombre, mais pas seulement : une oeuvre entre différents styles, différentes ambiances et diverses approches, diversifiée, réfléchie et surprenante tout en restant logique et intelligente. L'oeuvre des abysses...

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