Marduk - Rom 5:12

Marduk - Rom 5:12 - 5/6 - par Liwjatan
Marduk - Rom 5:12
Groupe : Marduk
Album : Rom 5:12
Genre : Black Metal brutal
Année : 2007
Label : Booddawn Productions
Pays : Suède
Durée : 55:00
Remarques :
Note : 5/6
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01. The Levelling Dust
02. Cold Mouth Prayer
03. Imago Mortis
04. Through the Belly of Damnation
05. 1651
06. Limbs of Worship
07. Accuser / Opposer
08. Vanity of Vanities
09. Womb of Perishableness
10. Voices from Avignon



"Rom 5:12" est un passage de la bible, de l'apôtre Paul aux romains qui dit : "Par un seul homme, le péché est entré dans le monde et par le péché, la mort, et ainsi la mort a atteint tous les hommes parce que tous ont péché".
Si "Plague Angel" renvoie aux oubliettes n'importe quel album de Black Metal brutal actuel par sa rapidité et son intensité, sachez que "Rom 5:12" ne chasse pas tout à fait sur les mêmes terres. La diversité et l'originalité sont les maîtres mots pour cet opus de près de 60 minutes. Que les fans se rassurent les titres ultra rapides et bourrins sont de la partie, mais des pistes mid-tempo ont fait leur apparition, et c'est d’ailleurs l'un des points forts de l'album. Ces chansons permettent au groupe de développer plus largement des ambiances malsaines bien particulières qui ne sont pas sans rappeler celles de Funeral Mist. Autre point fort, des invités de choix viennent faire quelques apparitions sur lesquelles je m'attarderai plus tard.

Du côté de la production, celle-ci a été réalisée à l'Endarker studio, home studio de Magnus "Devo" Andersson. Ce qui en est ressorti après plusieurs semaines de travail n'est ni plus ni moins qu'un fragment d'Enfer. La production est intelligente et puissante comme je les aime. Tous les instruments s'entendent distinctement, et surtout en prime, une sorte de voile rugueux créant une atmosphère d'outre tombe qui vient tapisser l'opus sans nuire à la mise en place, ni à la clarté. Un travail de production exceptionnel en tous points.
Dans le détail, je dirai que les guitares sont légèrement en retrait par rapport à l’opus précédent, en revanche la basse s'entend très bien et possède un son très spécial. La batterie de Dragutinovic n'a pas du y survivre tant l'homme martèle les peaux bestialement, le son des fûts est brut et l’on retrouve des tonalités très "sales" sur les percussions. Le chant est certainement l'élément clé de ce nouvel album, ici Mortuus pulvérise 99% des vocalistes du milieu. Les vocaux sont bien en avant et très dynamiques, et surtout d’une noirceur abyssale, pas de doute Mortuus est possédé, seul la folie malsaine guide cet homme.

On ne ressort pas indemne de l’écoute de cet opus, l'atmosphère y respire le soufre à chaque instant. Marduk ne nous avait jamais habitué à ce type d'ambiances malsaines aussi poussées. Sur cette offrande la touche Funeral Mist se fait plus sentir que sur "Plague Angel", mais le groupe garde son intégrité, et ne s’est pas livré à un vulgaire pompage.
L'album alterne les titres rapides et mid-tempo sans aucune interruption. les pistes sont liées entre elles par des parties ambiantes, des narrations ou des chants religieux qui renforcent l'aspect sombre des plages qui les suivent. La première chanson surprend car on s'attend à une vague déferlante, Pourtant, "The Levelling Dust" est un titres lent avec des guitares lourdes, rappelant immédiatement la période "La Grande Danse Macabre" mais en plus mature, le chant faisant tout de suite la différence avec des hurlements féroces et hideux, j'en passe et des meilleurs tellement Mortuus arrive à moduler son chant. "Cold Mouth Prayer" démarre de manière inattendue, un peu dans le style Dark Funeral sur une guitare mélodique embryonnaire, suivi du ramonage auditif habituel mais toujours aussi agréable et efficace. On retiendra aussi "Imago Mortis", chanson aux accents rock bien marqués. Plusieurs titres se détachent du lot, comme l'excellent "1651" plage ambiante extrêmement maladive, composée par Arditi, (groupe suédois de musique Néo-classique militariste) soutenue en fond sonore par les interventions vocales les plus malsaines de Mortuus sur cet opus. Un peu plus loin on retrouve "Accuser/Opposer" qui est de loin le titre le plus intéressant de l'album, une chanson longue et épique basée sur des rythmiques lentes, avec des parties de chant clairs réalisées par le vocaliste de Primordial Alan Averill, ses vocaux se combinent à la perfection au chant plaintif, haineux et agonisant de Mortuus, encore un titre baignant dans une atmosphère lourde et morbide. Autre titre sortant du lot l'excellent "Voices From Avignon", une chanson dans la pure tradition suédoise, emmené par des blast beat modérés, privilégiant encore une fois le côté atmosphérique.

Avec "Rom 5:12" Marduk nous propose son meilleur album depuis "NightWing", rien ici n'a été négligé, la balance est parfaitement équilibrée. L'album est varié, les compositions sont intéressantes, et l'exécution des titres est impressionnante. Les atmosphères sont soigneusement travaillées, sans compter que le groupe ne stagne pas et cherche à innover comme avec ces magnifiques parties de chant clair ou encore avec le titre ambiant se détachant du reste des compositions. Avec un tel opus Marduk remonte définitivement sur le trône tant convoité du Black Metal.

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