Mayhem - Grand Declaration of War - 1.5/6 - par S.
Groupe : Mayhem
Album : Grand Declaration of War
Genre : Post Black Metal
Année : 2000
Label : Season of Mist
Origine : Norvège
Durée : 46 minutes
Tracklist :
1 - A Grand Declaration of War
2 - In the Lies Where Upon You Lay
3 - A Time to Die
4 - View From Nihil (Part I of II)
5 - View From Nihil (Part II of II)
6 - A Bloodsword and A Colder Sun (Part I of II)
7 - A Bloodsword and A Colder Sun (Part II of II)
8 - Crystalized Pain In Deconstruction
9 - Completion In Science of Agony (Part I of II)
10 - To Daimonion (Part I of III)
11 - To Daimonion (Part II of III)
12 - To Daimonion (Part III of III)
13 - Completion In Science of Agony (Part II of II)
Le groupe semblait mort depuis quelques années, pas de réel nouvel album depuis le fameux De Mysteriis Dom Sathanas si ce n'est un Wolf's Lair Abyss assez moyen. Les norvégiens sont donc attendus au tournant avec ce Grand Declaration of War. Cet opus marque une rupture abrupte avec les anciennes réalisations, et demeure sujet à de vifs débats : merde infâme pour certains, génie pour d'autres (quoique plus rares). Pourquoi tant de discorde au sujet de cet album ?
Tout simplement car il bouscule énormément les règles stylistiques du Black Metal...si tant est qu'il s'agisse encore de Black Metal. Les structures surprennent beaucoup, les plans sont moins prévisibles et logiques qu'à l'accoutumée, c'est le moins qu'?on puisse dire...La batterie conduit ses troupes d'un pas irrégulier, le rythme ne reste jamais constant très longtemps, ces nombreuses ruptures sont déstabilisantes, et fortement agaçantes. Pourtant, l'erreur serait de jeter la pierre sur Hellhammer, ce dernier exécute ses parties assez remarquablement, avec le talent qu'on lui connaît, mais il demeure desservit par une production mollassonne, tendant à estomper le relief de son jeu. Les guitares de Blasphemer suivent à peu près le même constat, peu de linéarité dans les riffs, et distillent des notes incisives inattendues. Ces deux instruments offrent ainsi une musique s'écartant des sentiers battus, pas du meilleur goût qu'il soit, puisque assez fatigante à suivre. Si le coté musical laisse donc à désirer, la partie vocale assurée par Maniac achève définitivement tout espoir de redresser la barre. La voix black est telle qu'on la connaît, à savoir pas convaincante (risible pour certains, je n'irais pas jusque là, quoique). Mais le plus surprenant reste ces vocaux « parlés » venus d'on ne sait où, certaines parties, notamment celle de « View from Nihil (Pt. I) » trouvent leur origine dans le concept militariste de l'album ; d'autres par contre sont complètement hors contexte, comme « Crystalized pain in deconstruction ». Dernier point : pourquoi avoir intégrer ces influences technoïdes dignes d'un mauvais film sur des cyborgs ? je vise là -entre autres- le morceau « A bloodsword and a colder sun (Pt. II) ».
Bref, Mayhem a misé sur l'avant-gardisme avec cet album. Pourtant, avec un passé fortement imprégné dans un Black Metal traditionnel, l'admirateur lambda de leurs anciens travaux ne pouvait être que frustré par une telle sortie si peu conventionnelle, même si le line-up n'est plus vraiment ce qu'il était...
Il y a pourtant quelques bonnes choses, les deux premières pistes sont assez intéressantes, mais la suite enterre inexorablement les norvégiens dans les tréfonds de l'inutile. Seule la pochette sauve les meubles, avec une métaphore lourde de sens : la colombe, symbole de liberté, piégée dans les barbelés, signe d'hostilité.
Il va vous falloir une sacrée ouverture d'esprit pour apprécier ce Grand Declaration of War...
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