Groupe : Marduk
Album : Fuck Me Jesus
Genre : Black Metal
Année : 1991
Label : Autoproduction
Origine : Suède
Durée : 13 minutes
Remarque : Réédité en 1995 par Osmose Productions, puis de nouveau en 1999 avec trois titres bonus
Tracklist :
1 - Intro: Fuck Me Jesus
2 - Departure from the Mortals
3 - The Black...
4 - Within the Abyss
5 - Outro: Shut Up and Suffer
Le chemin tracé par Marduk dans la scène Black Metal est conséquent : plus d'une douzaine d'albums, sans compter les EP et autres DVD. C'est quand on ne se retrouve plus dans les dernières productions qu'il est bon de se replonger dans les débuts du groupe. Il faut remonter à 1991 pour trouver le premier méfait de Marduk, répondant au nom fin et délicat de « Fuck Me Jesus ». Initialement sorti en cassette, l'objet fut réédité quelques années plus tard avec une pochette désormais culte pour son coté hautement provocateur. Elle fait directement écho au film de William Friedkin : l'Exorciste. D'ailleurs, l'introduction en emprunte un extrait, le plus explicite évidemment : lorsque l'enfant possédée s'enfile violemment un crucifix dans un certain recoin anatomique. Bon, concernant la musique, rien à voir avec l'actuel Marduk brutal et rentre-dedans (et sans saveur ajouterais-je d'un point de vue personnel).
Les suédois développent ici un Black Metal froid et malsain, encore sous l'influence « Total Death » de l'époque, pas si loin d'un Soulside Journey de Darkthrone. Les riffs sont méprisants et impassibles, comme s'ils étaient obnubilés par une conquête meurtrière, avec une sonorité glaciale. Au niveau du rythme, on n'est pas en reste, le batteur alterne à de nombreuses reprises instants rapides et d'autres plus lents, donnant cette sensation de spasmes à répétition. La basse quant à elle est volontairement mise en avant pour renforcer le caractère des compositions. Les vocaux de Andreas Axelsson sont imposants par leur puissance et leur persuasion, avec un brin d'écho pour accroître leur emprise auditive. L'opus s'achève par une outro héroïque et fière au clavier, contrastant avec les précédents morceaux, mais pas gênant pour autant.
En résumé, Marduk, pour ses débuts, avait présenté une démo relativement bonne pour l'époque. D'une durée de moins d'un quart d'heure certes, mais la qualité ici l'emporte sur la quantité. A essayer pour les déçus du Marduk nouvelle ère, à posséder pour les conquis du Old School Black Metal.