Groupe : Internal Suffering
Album : Awakening Of The Rebel
Genre : Brutal Death Metal
Année : 2006
Label : Unique Leader Records
Pays : Colombie
Durée : 28 minutes
Tracklist :
1 - Intro : Thelemite Forces Attack
2 - Awakening Of The Rebel (The Universe Shall Be Our... Awake!)
3 - Magnificient Uranus Power (The Dark Side Of The Sun - Bringer Of Knowledge)
4 - Transfiguration Of The Devotee (Reborn Within The Womb Of Babylon)
5 - Arrival Of A New Aeon (New Equinox Of The Gods)
6 - Evocation Of The Secret Gate (Crossing The Hidden Barrier... I Am Immortal!)
7 - Masters Of Sorcery (The Terrible Invokation Of Tzeentch!)
8 - Ascension To Immortality (Apotheosis Of Freedom)
9 - Highest Key Of The Illuminati (Liber Samekh)
10 - Thelemic Conqueror (The Splendor Of A New Law)
La Colombie, et plus généralement les pays d'Amérique Latine, sont principalement connus pour leur savoureux manque de finesse metallique. On pourrait citer des centaines de groupes, du black metal au thrash, en passant par le death goret, mais les principaux adjectifs qui nous viennent généralement à l'esprit sont de cet ordre : primaire, agressif, gras, rentre dedans, épais... Cette fois-ci, nous vient Internal Suffering, groupe colombien, formé en 1996, et qui nous envoie pourtant du très technique de chez technique... Est-ce étonnant que le groupe ait déménagé à New York ?
Strictement rien à voir avec quelque Anal Vomit, Diabolical Messiah ou autres douceurs du genre Disgorge, Internal Suffering se distingue des autres par deux choses essentiellement : une production ultra carrée, puissante, sans pour autant être lisse ou clinique, mais surtout une technique incroyable, monstrueuse... Il faut dire que nos latinos en sont déjà à leur quatrième album, même si leur apocalypse sonore avait déjà un très gros potentiel dès leur premier opus, "Supreme Knowledge Domain".
Pour être plus précis, Internal Suffering joue dans le brutal death metal apocalyptico-mystique, aussi bien thématiquement que "musicalement" ; Pour être plus précis, la vitesse est absolument démentielle, l'expression de "blast beat" étant carrément redéfinie et paraissant galvaudée chez beaucoup d'autres combos jouant dans un registre similaire. Au vu de la longueur des pistes, de la rapidité et du foutoir général, on pourrait croire à un death grindesque mais les structures démentent rapidement ce qui serait une appellation déplacée ; Ces structures, parlons-en... Apocalyptiques, écrasantes, syncopées au possibles, passant d'un blast démoniaque à ce que l'on pourrait périlleusement appeler un "break" tant la fureur reste de mise, le tout sans que l'on s'y attende, sans que nos oreilles, trop habituées à ce que l'on appelle "mélodies" puisse enregistrer la catastrophe...
Autant vous le dire tout de suite, c'est ne sont pas des riffs, il n'y a pas de mélodies, c'est de l'anti-musique pure et dure. Imaginez un peu les gars de Decrepit Birth, époque "...And Time Begins" se mettant en tête de reprendre à leur sauce du free jazz, en excluant tout ce qu'il leur restait de riffs et de mélodies... Là où le groupe fait encore plus fort, c'est que cette ambiance de chaos absolu est travaillée, qu'elle n'est pas là pour se la jouer Last Day Of Humanity, ni pour cacher une technique qui laisse à désirer. Cette technique est voulue, travaillée, et nous laisse entrevoir un monde ésotérique, sa fin, et sa renaissance, le tout en moins d'une demi-heure, le temps qu'il faut pour que tout bascule.
Bien que résolument extrémiste dans sa démarche, en excluant toute notion de bon solfège, et en jouant le plus vite et le plus chaotique possible, Internal Suffering est indispensable pour ceux qui veulent conjuguer la brutalité extrême, la vitesse grand v, une production monstrueuse mais surtout une ambiance digne de prophéties apocalyptiques oubliées. Pour peu, un chef d'oeuvre.