01 - Vel Noao
02 - IC1805
03 - IC4592
04 -
05 - M3
06 - 1523083376A
Après plusieurs années de réflexion et de maturation, cest en 2007 quest né le projet Dark/Ambiant Nebelherr. Ce one man band parisien nous propose avec sa première démo officielle, intitulée « Ares », une musique proche de celle délivrée par le projet de Fenriz Neptune Towers. Influencé par des groupes tels que Paysage dHiver, où Darkspace, le combo distille une musique spatiale et éthérée qui permet à lauditeur de sévader et de quitter lattraction terrestre lespace de 70 minutes. La démo se présente au format Cd-r avec un artwork simple et efficace, le seul renseignement disponible est le titrage des six longues pistes à lintérieur du boîtier.
Au niveau du son, il est très dur de dire si un disque dambiant est correctement produit, une oreille aiguisée est nécessaire face à ce style de musique, quoiquil en soit, on retiendra ici une clarté exemplaire et une puissance largement suffisante. Le très bon point est que lhomme derrière ce projet a soigneusement travaillé le côté sombre des atmosphères.
Ce que lon peut souvent reprocher aux disques dambiant de cette catégorie cest leur côté linéaire et minimaliste qui les rend la plupart du temps assez indigeste. Pourtant avec « Ares », la première chose qui frappe cest la longueur des pistes allant de 4 à 23 minutes. Chaque compositions a été travaillée de manière indépendante cela sentend car les thèmes sont relativement variés. Néanmoins, on note une certaine harmonie et homogénéité lorsque lon écoute le disque dune seule traite. Loin des méandres malsains et haineux du Black Métal, cet enregistrement aux atmosphères cosmiques et abyssales nest pas destiné à réduire nos tympans en charpie mais plutôt de nous transporter au royaume de Morphée. La démo démarre sur le titre le plus court « Veil Noao » loin dêtre minimaliste avec ses claviers au premier plan, sombres et enivrants. « IC1805 » est un titre qui me rappelle lalbum de Bad Sector « Kosmodrom » avec des samples de transmissions radio saturés et toujours cette impression de vide cosmique qui nous entoure. « IC4592 » constitue la pièce maîtresse de lopus avec ses 23 minutes, lexpérimentation est au goût du jour et lintroduction surprend avec un carillon complètement décalé, enchaîné sur une tempête cosmique dune froideur ultime. Il sagit dune piste pour le moins énigmatique aux nombreux rebondissements et aux samples froids et inquiétants. Lhymne sans nom pourrait sapparenter à un voyage dans les abysses, dans les profondeurs océaniques, cette impression est renforcée par le son de samples de sonars déformés, latmosphère ultra éthérée du morceau est très reposante. « M3 » est sans doute la piste la plus minimaliste de cette démo, avec ses claviers très en retrait. Cet opus se clôture sur le titre « 1523083376A » dont le sample de lintroduction fait penser à un de ceux utilisé par Varg Vikernes sur lun de ses albums ambiant.
On conclusion, avec « Ares » Nebelherr nous propose une première démo de qualité, la richesse atmosphérique et la froideur des compositions sont au rendez vous. Lennuie que procure certains disques dambiant est ici effacé, malgré une longueur importante. Il faut reconnaître que ce type de disque nécessite des conditions découte particulières, la nuit est évidemment le meilleur moment, qui plus est quand lactivité extérieure est minimale, cela permet de simprégner au mieux des compositions. Si vous aimez Neptunes Towers et que vous recherchez un moyen de vous évader spirituellement, Nebelherr est fait pour vous.