Krohm - The Haunting Presence

Krohm - The Haunting Presence - 5/6 - par S.
Krohm  -  The Haunting Presence
Groupe : Krohm
Album : The Haunting Presence
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Durée : 0000-00-00
Remarques :
Note : 5/6
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Groupe : Krohm
Album : The Haunting Presence
Genre : Depressive Black Metal
Année : 2007
Label : Debemur Morti
Origine : USA
Durée : 56 minutes


Tracklist :

1 - Black Shores
2 - Lifeless Serenade
3 - I Respiri Delle Ombre
4 - Relic
5 - Memories Of The Flesh
6 - Tra La Carne E Il Nulla
7 - Syndrome


Quiconque s?intéresse à la scène USBM ou, mieux, à la branche « dépressive » du Black Metal, connaît sans doute cette curieuse entité nommée Krohm, animée par son unique membre Numinas. Franche réussite, son premier album « A World Through Dead Eyes » a très vite propulsé le one-man-band comme valeur sûre du genre. Et ce dernier aura pris son temps pour offrir un nouvel opus, à la différence de son compatriote Xasthur qui enchaîne les réalisations les unes après les autres, Krohm ne joue pas dans le superflu. C?est donc trois ans plus tard que sort « The Haunting Presence » chez le label français Debemur Morti.
Première constatation, le son est nettement moins confiné, moins étouffé. Quant aux compositions, les riffs burzumiens joués en arpège, caractéristiques du précédent album, sont ici moins prépondérants ; puisque s?ajoutent également des accords plus ?conventionnels? dirons-nous, mais incisifs au demeurant, lorgnant même sur les dissonances pour créer cette sensation cauchemardesque. Autre nouveauté, la mise en évidence de temps à autres de la guitare, venant distiller ses notes acérées, aussi bien énigmatiques que mélancoliques. Le rythme est aussi plus varié, allant explorer les lenteurs les plus extrêmes du Doom jusqu?à atteindre des tempos plus soutenus. La musique se voit alors gratifiée d?une plus grande substance, et par conséquent est nettement plus envoûtante. En ce qui concerne les vocaux, ceux-ci n?ont guère changé, délivrant toute l?antipathie de Numinas, mais lançant aussi des appels désespérés en vain, vers l?inconnu, tel un être perdu?
Enfin, mises à part les ultimes minutes de l?opus, le clavier reste plutôt en retrait, venant de temps en temps apporter ses discrets mais nécessaires accords pour renforcer les ténébreuses compositions.
L?influence de Burzum est indéniable, il suffit d?écouter l?ultime morceau « Syndrome », dont les premières minutes rappellent les « Gebrechlichkeit » de Filosofem ; mais Shining fait également parti des sources d?inspiration de Krohm, avec cette basse bien audible, les riffs terrorisants ou encore perceptible parfois dans la rythmique utilisée.

Même si la pochette évoque toute la tristesse qu?une averse répand sur la beauté d?un paysage, en estompant les couleurs, en les obscurcissant, The Haunting Presence n?est pas qu?un album de Black Metal dépressif proprement dit, mais plutôt une création mélancolique à laquelle viennent se greffer d?autres sentiments, certes restants dans le même domaine : le trouble, le mystère et l?oppression. Et cela renvoie au titre même de l?album : cette présence fantomatique venant hanter et tourmenter les contrées animées de Vivant. Quelque peu différent du premier opus, musicalement plus riche et captivante, cette nouvelle réalisation de Krohm est à mon avis plus aboutie. Une évolution somme toute logique.

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