Esoteric - Subconscious Dissolution into the Continuum - 4.5/6 - par S.
Groupe : Esoteric
Album : Subconscious Dissolution into the Continuum
Genre : Funeral Doom/Death Metal
Année : 2004
Label : Season of Mist
Origine : Angleterre
Durée : 51 minutes
Tracklist :
1 - Morphia
2 - The Blood of the Eyes
3 - Grey Day
4 - Arcane Dissolution
Esoteric est connu pour faire partie de la tranche la plus extrême du Doom, repoussant les limites du non-conventionnel toujours plus loin, reposant sur des compositions disproportionnées et hautement barrées; il suffit de voir la durée de leurs deux premiers albums, entre une heure et demie et presque deux heures. Toutefois ces anglais se sont « assagis » au fur et à mesure du temps pour condenser leurs ?uvres en une longueur plus raisonnable. Relatif à des problèmes de line-up, il aura fallu attendre cinq ans après Metamorphogenesis pour qu?Esoteric apporte une quatrième pierre à leur édifice discographique, un nouveau monolithe nommé Subconscious Dissolution into the Continuum, moins impressionnant temporellement mais la sensation écrasante de lourdeur demeure intacte. Les guitares, par leur sonorité, délivrent un climat assommant ; l?auditeur subit inlassablement chaque riff tel une flagellation divine, tandis que la voix reste toujours aussi souffrante et extrême, jouant sur une multitude de fronts : du guttural écrasant aux cris maladifs ; la production s?est d?ailleurs améliorée, donnant ainsi une richesse substantielle au châtiment musical d?Esoteric. Ainsi, s?il sommeillait en vous une lueur d?espoir, celle-ci se sera vite consumée après écoute de cet opus, tant ce dernier corrode la moindre émotion positive, la pachydermique sonorité écrase tout sur son passage avant que les mélodies troublantes viennent définitivement désintégrer les résidus? Ou alors vous aurez coupé l?album avant la fin, puisqu?il y a aussi le revers de la médaille à vouloir créer des morceaux d?environ un quart d?heure : la redondance. Certes le Funeral Doom est plutôt coutumier de cette sensation, ce n?est d?ailleurs pas toujours un défaut, mais ici pour ma part il en s?agit d?un. C?est dommage car les introductions de Morphia et The Blood of the Eyes sont totalement accrocheuses, surtout le deuxième titre cité dont les premières minutes sont chagrinantes à souhait et ne vous feront pas démordre une seule seconde. Mais à chaque fois il s?en suit le même plan : une instrumentation lourde et récurrente, ou les quelques mélodies se font vite étouffer par cette ambiance abyssale.
Quant à l?artwork, la pochette résume l?esprit du titre choisi : le continuum (espace-temps je présume), dévoile son caractère corrosif en dissolvant le logo des anglais. Concernant le livret, les paroles sont ordonnancées de manière dissymétrique et sont côtoyées d?illustrations mystérieuses.
Au final, cet opus reste bon malgré son coté répétitif palpable, impression pouvant varier d?un auditeur à un autre? Il distille ci et là des instants intenses en émotions, hypnotiques, jusqu?à transcender les barrières du réel. Une expérience à tenter?
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