C.C.C.C - Love & Noise

C.C.C.C - Love & Noise - 5.5/6 - par Stryg
C.C.C.C  -  Love & Noise
Groupe : C.C.C.C
Album : Love & Noise
Genre :
Année : 0000
Label :
Pays :
Durée : 0000-00-00
Remarques :
Note : 5.5/6
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Groupe : C.C.C.C
Album : Love & Noise
Genre : Noise Industriel
Année : 1996
Label : Endorphine Factory
Pays : Japon
Durée : 54 minutes


Tracklist :

1 - Go To The Other Side
2 - Deeper Than Core
3 - I Wish



La musique bruitiste, et ses dérivés en tout genre... indus, harsh noise et caetera, ne serait pas de l'art, ais-je souvent entendu... C'est ce que j'entend de la part d'esthètes purs et durs de l'Art Noir soi-disant, des personnes se réclamant d'un art sonore esthétique dénué de toute "métaphysique" morale ou politique, le nihilisme le plus total si je puis m'exprimer ainsi... Mais alors... Pourquoi cette allergie envers et contre ces distorsions nauséeuses, cathartiques et totalement jubilatoires ? Pourquoi ? Ah... on me fait signe qu'il s'agirait d'un manque de ouverture d'esprit et de respect envers les goûts d'autrui, m'enfin...

D'abord entreprit comme une manifestation auditive et physique de la dégénéréscence urbaine, le binôme Hiroshi Hasegawa et Mayuko Hino (star porno nippone spécialisée dans le SM/bondage) se complaisait d'abord dans une sorte de "striptease sonore" où le son industriel et épileptique se mariait avec les performances de Mayuko, qui se livrait alors au bondage sur scène... Mais le plus important reste bien évidemment le produit sonore ici... Comment décrire cette bouillie infecte au goût de rouille ?

Il faut voir cet opus de C.C.C.C comme un album d'ambiances pures et dures, où les plans typiquement harsh noise laissent parfois la place à un ambient industriel brut, laissant à l'auditeur abruti un vaste décor de metal rongé par le temps et la rouille, de machines répétant leur tâche, régulièrement et inhumainement, sans relâche, sans la moindre présence humaine... "Go To The Other Side" avec ses tourbillons de saturations assourdissantes, très aigües et perturbantes, fait penser à une perdition dans l'enfer des machines, dans leurs rouages, leur coeur même où les bruits sont les plus infernaux... "Deeper Than Core" semble plutôt être la chute avant l'heure de cet auditeur complètement abasourdi et perdu, par ce spectacle cacophonique où seules les réverbérations sont reines, cet homme perdu dans le coeur des réacteurs les plus sombres qui soient...

Enfin... Et c'est là où cet album, certainement le meilleur de ce genre que j'ai écouté jusqu'à présent, porte parfaitement son nom, c'est avec "I Wish" que le mot "love" prend tout sens... Après le chaos, la déstructuration et la perdition, nous sommes trop abrutis pour avoir ne serait-ce qu'un minimum peur, la lobotomie se fait bien sentir... Béats, naïfs et envoûtés, nous sommes définitivement perdus, ce qui est passé pour une petite heure (plutôt conséquente ceci dit) d'agressions était en fait le temps d'adaptation à un univers encore inconnu, inquiétant d'une part, mais beau et sublime dans son immense laideur d'autre part...

Les japonais nous offrent un galette renfermant sous sa noirceur apparente, une lumière aux tons variables, sans avoir recours à un harsh noise primaire et irréfléchi... Un régal !

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