Cathedral - The Garden Of Unearthly Delights

Cathedral - The Garden Of Unearthly Delights - 5/6 - par Stryg
Cathedral  -  The Garden Of Unearthly Delights
Groupe : Cathedral
Album : The Garden Of Unearthly Delights
Genre :
Année : 0000
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Durée : 0000-00-00
Remarques :
Note : 5/6
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Groupe : Cathedral
Album : The Garden Of Unearthly Delights
Genre : Stoner Doom Metal
Année : 2005
Label : Nuclear Blast
Pays : Angleterre
Durée : 70 minutes


Tracklist :

1 - Dearth AD 2005
2 - Tree Of Life And Death
3 - North Berwick Witch Trials
4 - Upon Azrael's Wings
5 - Corpsecycle
6 - Fields Of Zagara
7 - Oro The Manslayer
8 - Beneath A Funeral Sun
9 - The Garden
10 - Proga-Europa



Un nouveau Cathedral, comme tout le monde sait, ça fait toujours beaucoup de bruit, rien de moins étonnant avec un groupe qui a sorti un "Forest Of Equilibrium" il y a de ça seize années... Les anglais avaient été, un temps durant, maîtres du doom metal lent, dépressif, avec des joyaux comme celui que je viens de citer, puis il décidèrent de changer peu à peu d'orientation vers le stoner, en apportant à chaque album des changements ça et là... En 2005, "The Garden Of Unearthly Delights" ramène sa fraise et offre enfin un changement radical
dans sa discographie, en gros, plus besoin d'attendre cinq albums pour s'offrir de la véritable nouveauté...

Bon, d'accord, j'avoue être mauvaise langue, Cathedral reste Cathedral, ça reste stoner, ça reste doom, ça reste lourd, le fond ne change pas, mais la forme, elle, a sensiblement évoluée ; A la fin, après plusieurs écoutes, on se rend compte que Cathedral se veut moins unitaire, moins homogène que dans le passé, que la diversité compte bel et bien dans cet album, et en fait toute sa force. Les sonorités et influences sont bien différentes d'une piste à l'autre, voire d'un plan (même d'un riff !) à l'autre, sans que ce soit indigeste... Les influences doom, stoner, psychédéliques typiques des seventies, rock, et même un petit côté folk se succèdent au fil des pistes sans qu'il y ait le moindre malaise quand à ce maëlstrom de genres...

Le fuzz néauséux de la première piste laisse la place à un "Tree Of Life And Death" plutôt inattendu pour Cathedral qui s'accorde une relative brutalité dans ses compositions, où les mots doom, headbang et extrême ne forment plus qu'une seule ligne directrice de son, désarmant ainsi même les plus die-hard des fans... Bien plus stoner, presque rock "North Berwick Witch Trials" nous fait comprendre que la bande à Lee Dorian n'a pas retourné sa veste depuis les récents opus, ni aux premiers, avec des pistes comme "Upon Azrael's Wings" ou encore "Oro The Manslayer"... La grosse surprise de cet album, c'est aussi sa longue piste de 27 minutes, intitulée "The Garden", qui navigue entre la balade (magnifiques chants féminins), le doom pur et dur, le gros rock bien gras et les ambiances psychédéliques franchement désarmantes et mélancoliques...

Que dire de cet album au bout du compte ? On en reste tout d'abord pantois, que dire devant un virage aussi abrupt ? Puis on continue d'écouter la galette indéfiniment, en continu, on l'apprécie enfin à sa très juste valeur, comme une expérience écrasante, inoubliable mais surtout hautement mystique et spirituelle... Les sentiments éprouvés jusqu'ici sont tels, nombreux et divers, qu'ils sont bien difficiles à retranscrire, entre la mélancolie noire, l'optimisme spirituel et la béatitude... Cathedral a réussi à ne pas s'égarer en chemin, et nous non plus, c'est là que les zicos derrière ce patronyme mystique ont fait vraiment très fort !

D'un côté plus technique cette fois-ci, parlons de la production, essentielle et à la base de tout dans ce genre qu'est le stoner doom... Pas de surprise, c'est toujours de la guitare très lourde, bien grasse, ce qui n'empêche pas à Gary Jennings (fabuleux guitariste !) de nous pondre des solis d'un raffinement plutôt rare, sans parler d'une batterie au son résolument clair, et de l'inimitable voix de Lee Dorian, offrant à chaque album une aura presque religieuse uniquement grâce à sa présence.

En résumé, un pari audacieux, et un pari gagné haut la main, pour un Cathedral qui, du moins de mon avis, commençait à clairement s'essouffler en cours de route, chapeau les gars !

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