Groupe : Bergraven
Album : Dödsvisioner
Genre : Dark Metal
Année : 2007
Label : Total Holocaust Records / Hydra Head Records
Pays : Suède
Durée : 54 minutes
Tracklist :
1 - Döende
2 - Av saknad släcker jag ljuset
3 - Ondkall
4 - Känsla av livets nästa skede
5 - Den svarta angstens essens
6 - Det man med själen...
7 - Ekot av bikt
8 - Döende (en avslutning)
Bergraven, une mystérieuse entité suédoise. Le premier album du
one-man-band ne m'avait pas tellement remué les tripes, mais avec la
promotion et l'espoir qu'a porté Hakan de Total Holocaust Records sur
ce « Dödsvisioner » c'est non sans curiosité et effervescence que j'y
ai consacré quelques écoutes.
Päl, cerveau du projet, nous propose à travers ce disque un
séjour singulier, un univers parallèle, une hypnose : subconscient,
superstition, et visions morbide, tels sont les thèmes guidant les
morceaux et en émanant, renfermant peu à peu l'auditeur au sein d'une
dimension mystique, brumeuse, apeurante parfois...
Musicalement et en comparaison au passé de l'entité,
l'enregistrement de « Dödsvisioner » a bénéficié de la qualité
Necromorbus Studios (Ondskapt, Armagedda...) pour une production des plus
soignées et des plus accessibles. Effacez le souvenir confus et brouillon du son de « Fördärv », le
premier album, l'instrumentale se veut ici puissante, claire et riche,
digne d'un certain Shining.
D'ailleurs, c'est non sans s'inspirer un tant soit peu de ce
combo que Bergraven progresse, plusieurs riffs distillant une
atmosphère tout aussi ravagée, pénible, noire même, effet appuyé par le
mid-tempo récurant et une basse grondante dont les arpèges maladifs
divergent lentement de l'instrumentale.
Cependant, ne vous méprenez pas : Bergraven travaille bien dans
une veine qui lui est propre, plus expérimentale, plus technique, plus
riche et n'officiant que rarement dans la dépression pure. «
Dödsvisioner » nous emprisonnent, nous séquestre dans une chambre
obscure, où notre inconscient et nos cauchemars se mêlent avec une
hypnotique réalité.
Alternant rythmiques, tempos, passages acoustiques
et autres accords plus acérés, l'instrumentale talentueusement variée,
ainsi que certaines semblances progressives de l'album confèrent aux
musiques d'avantage de vertige, de malaise, d'apathie...
Voilà en somme un opus tout particulier et méritant une certaine
attention, l'atmosphère très mystérieuse et expérimentale pouvant aux
premiers abords rebuter. On sent que Bergraven a beaucoup mûrit,
progressé, et malgré de moindres défauts comme certaines redondances ou
des vocaux trop communs parfois non en phase avec la musique,
l'ensemble s'avère très bon, voire excellent. Si l'expérience titubante
d'un « MoRT » et l'ambiance ravagée d'un « The Eerie Cold » ne vous ont pas laissé
indemne, vous ne serez pas déçus de ce « Dödsvisioner » occulte,
mystique et très aboutit. Hautement conseillé.
5.5 --> 6