Loss - Life Without Hope...Death Without Reason - 5.5/6 - par S.
Groupe : Loss
Album : Life Without Hope?Death Without Reason
Genre : Funeral Doom/Death
Année : 2004
Label : Deathgasm Records
Origine : USA
Durée : 35 minutes
Remarque : Réédition incluant deux titres live
Tracklist :
1 - Coffin Nails (Intromancy)
2 - Conceptual Funeralism unto the Final Act (of being)
3 - Cut-up, Depressed and Alone
4 - Brave (Katatonia cover) (bonus live)
5 - The Barebacked Burial of a Torn Angel (bonus live)
Loss...un nom qui résonne dans la scène Doom/Death. La première réalisation de ces américains n'a pas été sans laisser de traces, au combien marquée par son excellence. Pour la petite histoire, il s'agit ici de la réédition de la démo autoproduite comportant originellement les trois premiers titres, auxquels se sont greffés les deux derniers. La pochette, à elle seule, annonce la couleur, à savoir un noir intensément imprégné de mort ; quant au titre, il laisse présager le pire...
Si l'intro offre des bruits stridents, symbole de crasse et d'insalubrité en un lieu glauque, la suite incarne le désespoir dans toute sa noirceur. Les riffs sont écrasants, sur lesquels s'ajoute une mélodie sans lendemain, avec des notes lâchées dans l'infini telle une bouteille S.O.S. à la mer. La voix, des plus gutturales qui soit, entérine le profond accablement des compositions. On atteint le paroxysme de la tristesse sur « Cut-up, depressed and alone », avec ses mélodies métaphores du chagrin, on s'immerge dans le mental du suicidaire, quelques minutes avant le passage à l'acte, la douleur est profonde, le retranchement est total. Aucun motif de réjouissance ne peut envisager un retour en arrière, le processus est enclenché, le petit bout d'acier acéré, symbole de délivrance, est prêt à être utilisé, pour quitter ce bas monde.
Il est à mon sens dommage d'avoir ces deux titres bonus ; d'un point de vue conceptuel, la rupture est trop rude entre l'ambiance morbide de la démo initiale et les morceaux live qui enchaînent, on remet de l'humanité là où tout semblait désolé. Il faut donc aborder cette réédition en partant du principe que nous avons deux entités distinctes, avec chacune son aura : la démo, le live.
Puisqu'en fait l'enregistrement en concert est remarquable, la reprise de Katatonia « Brave » est relativement bien retranscrite, avec ce solo de notes incisives mélancoliques. A noter la participation en guest de Lord Impaler (Krieg). Le dernier morceau quant à lui fait ressurgir les influences Death Metal de Loss, rappelant un peu ce que faisait Darkthrone à ses débuts, à tort ou à raison il me fait penser à Soria Moria ou Eon/Thulcandra version live ; c'est à dire une musique lourde et poisseuse, au décor apocalyptique.
En résumé, Loss entre en matière d'une manière particulièrement prononcée, en offrant un visage cadavérique, à la musique suicidaire à souhait. Trois morceaux de démo de haute volée et deux live intéressants, surtout cette reprise de Katatonia. On approche l'excellence, le seul bémol serait ces bonus incongrus sévèrement préjudiciables pour l'ambiance globale.
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