Nehëmah - Requiem Tenebrae - 6/6 - par S.
Groupe : Nehëmah
Album : Requiem Tenebrae
Genre : Atmospheric Black Metal
Année : 2004
Label : Adipocere Records
Origine : France
Durée : 55 minutes
Tracklist :
1 - Creeping Chaos
2 - The Great Old Ones
3 - Dead But Dreaming In The Eternal Icy Waste
4 - The Elder Gods Awakening
5 - In The Mist Of Orion's Sword
6 - Taken Away By The Torn Blackshroud
7 - Conscience In Evil
8 - Through The Dark Nebula
Dernier album en date des Chambériens voilà déjà trois ans, Requiem Tenebrae n?est pas apparu sans changements. En effet, si les premiers albums étaient très ancrés dans une veine typiquement norvégienne, on a affaire ici à une ?uvre plus aboutie, et également mâture.
Des éléments notables ont changé, tout d?abord un son plus propre, les riffs semblent envelopper l?auditeur. La voix est aussi beaucoup plus personnelle, axée dans les aigus, mais toujours déferlant ses paroles errantes tel le désespoir s?en allant sur de mornes sentiers battus. Nehëmah apporte ici une évolution notable dans ses compositions, où le coté atmosphérique prend tout sa place, le rythme effréné n?est plus prépondérant ; pour preuve l?excellent « Dead But Dreaming In The Eternal Icy Waste », intermède ambiant contemplatif, introduisant le morceau suivant, au pouvoir évasif, permettant la réflexion en des recoins du vaste néant de l?Univers, bercé par des nappes de clavier célestes. Le clavier justement, sans jouer les premiers rôles, il est nettement plus présent que les opus précédents, affichant la volonté propre de l?âme pensante du groupe, Corven, d?offrir une musique propice à l?isolement spirituel en des contrées dénuées d?Humanité. Puisqu?il en est ainsi ; la capacité de ce Requiem Tenebrae à envoûter est d?une rare force, il s?empare de votre aura pour la porter à la quintessence de l?élévation.
Le tempo a beau être soutenu sur certains morceaux, il n?empêche que l?ambiance générale se veut toujours atmosphérique, et ce par la bonne maîtrise et la sonorité particulière des riffs de Sorghal.
A l?instar de « I Will Sleep with the Dragon » sur Light of a Dead Star, Corven réutilise sa voix claire sur le morceau final, un chant d?une grande pureté ; quelques secondes, certes courtes, mais tellement transcendantes?
Le coté mystique se ressent également dans l?artwork, si la pochette n?est peut être pas très esthétique, elle n?en est pas moins remplie de sens, elle superpose trois éléments : le visage aux yeux fermés d?un des membres, l?emblème de Nehëmah et la constellation de la tête de cheval. Cette symbolique renvoie à l?esprit véhiculé par l?album : le rêve, l?évasion dans le cosmos. Le livret pousse encore plus loin le mysticisme en usant de nombreux signes ésotériques, avec des paroles écrites d?une manière quasiment illisible.
Un album d?une grande maturité, Nehëmah s?écarte des conventions du Black Metal traditionnel pour réaliser une ?uvre très personnelle. Les émotions dégagées sont plus riches, tout comme les compositions plus variées. Un chef d??uvre ; ni plus, ni moins.
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