Tracklist :
1 - Dark 2.8
2 - Dark 2.9
3 - Dark 2.10
Darkspace
est un groupe atypique de la scène Black Metal, ses obscurs membres
suisses délivrent une image et une musique basées sur le thème de
l'espace. L'album est composé de seulement trois titres, mais pour
une durée totale de cinquante quatre minutes, c'est dire la durée
moyenne de chaque piste. Variant entre dix et vingt-quatre minutes, cette
longueur ne serait pas sans rappeler la distorsion temporelle régnant
dans le cosmos ; tout marqueur de temps y est absent, les repères sont
inexistants et les sens s'y perdent. C'est exactement ce phénomène
qui se dégage de cet album. Ce dernier débute par une introduction aux
bruits étranges, quelque part ailleurs que sur Terre, dans un monde
lointain, obscur, sans vie, sans lumière et sans chaleur indéniablement.
C'est après trois minutes que les guitares interviennent, d'abord
lentes et lourdes, ces dernières se font rejoindre par un clavier aux
sonorités célestes et un rythme plutôt lent. C'est la phase de
reconnaissance de ce monde. Et c'est à la moitié du morceau que tout
s'emballe, la cadence devient infernale, le périple à travers
l'espace prend une autre dimension, on parcourt les galaxies à la
vitesse de la lumière, c'est sombre, c'est rapide, c'est
transcendant tout ce flot d'images qui viennent se graver dans notre
esprit. Le son délivré est très compact, le rythme l'est également ;
l'influence de Paysage d'Hiver n'est pas loin, ce qui est légitime
puisqu'un des membres en fait parti. Autre point à signaler est la
voix, atypique elle aussi. Cette dernière se fond complètement à la
musique, jouant plus le rôle d'instrument que de chant.
Mais retournons à notre périple. Le deuxième morceau est uniquement
ambiant, composé de bruits bizarres, on se croirait à l'intérieur
d'une navette spatiale, quelques voix inhumaines, des espèces de bruits
de collisions distorsionnées, très difficile à décrire. Titre de dix
minutes peut-être un peu trop long à mon goût, mais il se fond bien
dans l'atmosphère générale. Et c'est là qu'intervient le troisième
morceau, qui est totalement magistral. Le rythme s'emballe de nouveau,
le clavier impose davantage sa présence. Pour tout vous dire, je suis
complètement ailleurs quand j'écoute ce titre, tout simplement
ahurissant l'ambiance délivrée ; le clavier devient de plus en plus
solennel et céleste. Entre deux moments endiablés s'intercale un
passage mid-tempo, mais j'aime autant vous dire que lorsque la cadence
s'intensifie à nouveau, c'est complètement jouissif. Un sentiment
jubilatoire qui me transporte dans un état second. Les six dernières
minutes sont à nouveau ambiantes, on se perd dans l'univers,
dans...l'espace sombre.
Cet opus ne vous laissera pas de marbre, de part ses qualités, ses émotions,
son intensité et son ambiance astrale.
En un mot : Transcendant.