Groupe : Sunn O)))
Album : Oracle
Genre : Drone Doom
Année : 2007
Label : Southern Lord
Pays : Etats-Unis
Durée : 82 minutes
Tracklist :
1 - Belürol Pusztít
2 - Orakulum1
3 - Helio)))sophist
Forts d'une discographie touffue et de leur renommée croissante
dans le milieu drone doom, Sunn O))) nous gratifie cette année d' «
Oracle », nouveau longue durée au titre simple et profond, très attendu
après un excellant « Black One » et le remarquable duo avec les nippons
très productifs de Boris.
Le groupe officiant dans un drone de tradition, on tendrait à
appréhender une certaine redondance propre au genre au travers des
nouvelles compositions. La tendance se voit heureusement inversée, Sunn
O))) nous exposant une nouvelle facette de ses talents en expérimentant
habilement son doom tout en y ajoutant de nouveaux traits. En effet, à
mi-chemin entre « White I » et « La Mort Noir dans Esch/Alzette
», l'opus nous enveloppe d'un drone ambiant singulier, évasif, presque
cosmique, mais sans s'exempter de cette habituelle dimension sombre et
psychédélique propre au combo.
Les morceaux, toujours aussi amorphes et dépourvus
d'organisation, s'enrichissent de samples de marteaux piqueurs et
autres machines aux relents inquiétants qui consolident l'aura déjantée,
chaotique de la musique, néanmoins exécutée avec une coutumière
ferveur. L'épaisseur visqueuse des basses soutient une alternance
de riffs abyssaux, lourds et fuyants, dépourvus d'harmonie et ne
faisant qu'oppresser d'avantage l'auditeur au sein de l'atmosphère
caverneuse et dérangeante voulue.
Pour mieux nous séquestrer dans l'écoute, de graves et
gutturales paroles, parfois monocordes et profondes où de teneur plus
insensée et soudaine, se jètent aléatoirement au fil de l'album, à
l'instar de rares et frémissants coups de caisse claire ou de
charleston.
Laissez vous envahir par cet « Oracle » brumeux et pernicieux,
affreusement lourd et apathique. Inhumain, apocalyptique, Sunn O)))
nous invite à un nouveau passage dimensionnel, au son plus soigné, aux
structures moins étouffantes et brouillonnes que certaines uvres
antécédentes. Plus aboutit, plus « propre », ce très long album se veut
indispensable pour tout idolâtre de drone. Une transe résolument
déréistique.