Peste Noire - Macabre Transcendance... - 6/6 - par S.
Groupe : Peste Noire
Album : Macabre Transcendance...
Genre : Black Metal
Année : 2002
Label : Drakkar Productions
Origine : France
Durée : 26 minutes
Remarque : Cassette limitée à 300 exemplaires
Tracklist :
1 - Intro
2 - Le mort Joyeux
3 - 666 millions d'esclaves et de déchets
4 - Spleen
5 - J'éjaculerai sur vos décombres fumants
Macabre Transcendance... est la démo qui a révélé les méfaits de Peste Noire au grand jour sous la bannière du label français Drakkar. Elle fit l'unanimité rapidement au sein du Black Metal Underground. Famine (à l'époque sous le pseudonyme de Feu Cruel) est le seul maître à penser pour la majeure partie des compositions mais s'accompagne également de Neige pour la partie percussions.
La musique de Peste Noire se veut la quintessence du dégoût, et du déclin pesant sur la planète. La production est alors moyenne, elle suinte l'insalubrité, la crasse, la poussière ; on côtoie les rats et toute la vermine ambiante. Cependant le groupe du sud de la France n'est en rien commun avec n'importe quelle autre formation lambda, en effet les solos sont nombreux, techniques et interprétés avec une fluidité déconcertante. De plus, ils sont animés d'une profonde nostalgie qui, accompagnée par des riffs sales et des vocaux inhumains, provoque en nous la sensation du désarroi le plus total, entre être bercé dans la mélancolie et se faire traîner dans des décombres infectes. Les vocaux justement, ceux-ci sont aussi atypiques ; ils sont emplis d'une immense atrocité, l'écorchement est digne d'un individu terrorisé par la torture qui lui est infligée ou atteint de schizophrénie aigüe.
L'autre originalité réside également dans la reprise de deux poèmes de Charles Baudelaire, pas choisis au hasard puisqu'il s'agit du Mort Joyeux et de Spleen. D'ailleurs, parlons du dernier cité, qui est véritablement le chef d'oeuvre incontestable de la démo. Les compositions l'accompagnant mettent en valeur toute la tristesse du poème de l'auteur français, la mélancolie est portée à son paroxysme.
Peste Noire termine sa démo avec une transcendance macabre, puisque l'introduction du dernier titre n'est ni plus ni moins que la musique d'une scène insoutenable de la liste de Schindler, l'horrible est poussé à l'extrême afin de retranscrire du mieux possible la déliquescence humaine.
L'artwork manifeste cette impression d'admiration de l'anéantissement ; d'ailleurs, selon les informations au sein du livret, la photo de couverture est signé « Satan, 1944 », humour bien morbide vous en conviendrez, même s'il est stipulé, je cite : « Peste Noire doesn't play NS Black but true Black Metal only, dedicated to evil and Satan's kind ».
En résumé nous avons affaire ici à une des meilleures réalisations de la scène française. Un Black Metal cru mais authentique, structuré, réfléchit, aux atmosphères nostalgiques baignant dans la putréfaction. Une démo d'une qualité rare, à élever au rang de chef d'oeuvre.
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