Tsjuder - Demonic Possession - 4.5/6 - par Stryg
Groupe : Tsjuder
Album : Demonic Possession
Genre : Brutal Black Metal
Année : 2002
Label : Drakkar Productions
Pays : Norvège
Durée : 42 minutes
Tracklist :
1 - Eriphion Epistates
2 - Demoner Av Satans Rike
3 - Ancient Hate
4 - Bloodshedding Horror
5 - Deathwish
6 - A Twisted Mind
7 - I-10
8 - Primeval Fear
9 - Outro
C'est avec déception que l'on a appris en ce début d'année 2007 que l'entité Tsjuder avait bel et bien splittée, au profit d'une nouvelle, Krypt, au black metal toujours aussi racé et impulsif, ce qui nous amène à nous pencher sur la pertinence de cette décision, mais glissons... "Demonic Possession" est le second album du groupe que l'on aspirait à voir comme nouvel étendard ensanglanté de la scène black metal norvégienne, dont une bonne partie désire renouer avec les temps anciens, la gloire au passé de la flamme noire éternelle ne semblant plus trouver de limites avec des combos comme Elite, Koldbrann ou le plus illustre d'en eux, Tsjuder...
L'écoute de ce petit bijou me fait exactement le même effet que le dernier méfait des allemands de Katharsis, "VVorldVVithoutEnd", c'est-à-dire l'immersion complète dans un océan de lave en fusion, un torrent de matières sales, rougeoyantes qui donnent l'image des conséquences d'un monde annihilé par l'oeuvre du Grand Cornu. On a parfois du mal à différencier tous les instruments tant la patte du Chaos est palpable, tant toute volonté de rage et de haine a réussie à atteindre un stade où elle en est le vecteur premier et seul de l'album, au delà de tout critère technique...
...Car que seraient toutes ces influences, tout cette maîtrise de l'instrumentalisation, toutes ces compositions savamment dosées sans cette haine impulsive et irréfléchie, sans ce dégoût primaire ? Il est clair qu'après l'écoute de "Demonic Possession", la réponse à cette question tient du néant... Mais je tiens tout de même à souligner le travail musical et technique du groupe qui ne souhaitait pas se prendre au piège de la copie facile d'un Darkthrone, mais plutôt savoir compléter leur Art Noir de racines encore plus vieilles encore. Comme le thrash metal, moins à l'honneur que sur leur dernière prod, "Desert Northern Hell", mais tout de même palpable. Tsjuder n'a jamais renié ses influences death metal, ce qui s'entend surtout sur cet opus là, avec des plans qui semblent parfois tout droit sortir d'un Belphegor...
Tsjuder n'avait certainement pas entrepris le pari de l'originalité, mais celui de faire un black metal racé, pur, sans concessions, conciliant les racines principales de ce qui allait devenir le black metal : le thrash et le death... Un grand album du genre, à se procurer très rapidement.
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