Diablerie - Seraphyde

Diablerie - Seraphyde - 6/6 - par Stryg
Diablerie  -  Seraphyde
Groupe : Diablerie
Album : Seraphyde
Genre :
Année : 0000
Label :
Pays :
Durée : 0000-00-00
Remarques :
Note : 6/6
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Groupe : Diablerie
Album : Seraphyde
Genre : Electro Dark Metal
Année : 2001
Label : Avantgarde Music
Pays : Finlande
Durée : 46 minutes


Tracklist :

1 - Dystopia Show
2 - Nervine
3 - Float
4 - Astronomicon
5 - Weltschmerz
6 - Until Death Do Us Apart
7 - Nations Collide
8 - Bitter Utopia
9 - Death-Wired To The Bleak
10 - Seraphyde
11 - Oppression



Cette fois-ci encore, du finlandais, encore du "lourd" mais à un univers de distance d'entités glaciales et inhumaines comme Beherit, Vordr ou encore Incriminated. Cette fois-ci, je m'attaque à un groupe unique, qui figura aux yeux de la scène metal comme un véritable ovni, au genre lui-même indescriptible,
à mille lieux de ce que l'on peut entendre d'habitude aussi bien dans le registre electro que dans le genre metal classique, extrême ou non...

Comment parler, comment qualifier ce monstre bâtard après des écoutes prolongées ? Je ne vois guère comment, mais j'essais de me lancer... Diablerie, après une demo d'electro metal extrême quasiment parfaite, et cela sur tous les plans (compositions, production...) sort en 2001 son premier album, aujourd'hui très difficilement trouvable, album ou plutôt oeuvre intemporelle qui fait toujours autant parler de lui six années après... Comment parler de cette impression, qui est d'écouter du metal extrême sans en avoir le sentiment ? Comment parler de ce mélange des genres si invraisemblable qu'il est préférable de se laisser porter dans cette tempête d'acier, plutôt que d'y faire vraiment attention.

L'introduction surprend totalement l'auditeur, allant carrément jusqu'à le choquer avec cette apparition brusque et soudaine de beats technoïdes, aux rythmiques décalées, cédant la place à des guitares brutes et saccadées, aux riffs lorgnant sur le registre thrash, mais également ceux du death, voire du black metal. Les lignes mélodiques s'alternent allégrement tout au long de l'album entre les riffs de guitares, les synthétiseurs, voire la voix elle-même (!), voguant entre vociférations parfois black, souvent death metal, mais aussi hardcore ! Les rythmiques, quand à elle, vascillent entre les breaks, les mid-tempos mais aussi les blasts cliniques, froids et purement synthéthiques,

On pensait, en voyant sans cesse la mention "metal extrême electro/indus", écouter un groupe ayant des influences de Red Harvest, Aborym, ou encore The Kovenant, mais on se retrouve largué sur toute la ligne, se retrouvant parfois avec des plans que l'on pourrait retrouver également chez des formations comme Rammstein, et je pense là au titre "Dystopia Show".

L'album, au fil des écoutes, se révèle extrêmement riche, au talent déconcertant pour ne pas dire insolant, aux influences multiples, comme par exemple des plages de synthétiseurs atmosphériques entre deux plans purement metal électronique... Déconcertant... comme ces passages gothiques entraînants, à la limite d'un refrain qui se montrerait facile, malgré toute la richesse de style, entre deux plans violents et âpres, osmose d'un dark metal de qualité et d'electro sombre et mécanique, que l'on subit lors d'un "Weltschmerz"... Absolument insolant... comme ces breaks géniaux voguant entre jazz éthéré et blues, lors d'un "Float" hypnotique et planant... A noter aussi l'apparition de voix féminines bienvenues, moi-même originairement fermé à ce genre d'immiscions dans le metal extrême... mais bizarrement, cela eut cette fois-ci l'effet inverse, l'album, malgré sa richesse, réussissant le pari de former une véritable unité, une oeuvre absolument parfaite, comme le serait d'ailleurs Neurosis dans son non-genre à lui...

L'appréhension d'une telle oeuvre ne se fait pas en une seule écoute, la façon d'assimiler Diablerie est infinie, grâce à la richesse de ses composition, son style si unique, qui fait que l'on redécouvre tout un univers différent à chaque écoute, toute une architecture de froideur et de violence réfléchie, intelligente, un univers cosmopolite de sentiments et d'émotions variées, mais toujours intimistes et sombres...

Un album qui réussit à se renouveler de lui-même à chaque écoute subjective, comme purement critique, est personnellement un album approchant de la perfection pure...
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