Groupe : Ganzmord
Album : Enemy Of Humanity
Genre : Raw Black Metal
Année : 2004
Label : Autoproduction
Pays : USA
Durée : 21 minutes
Tracklist :
1 - Enemy Of Humanity
2 - Demoness Of Whores
3 - As The Warmth Leaves Her Body
4 - Punishment Made Flesh
On ne sait pas grand chose de Ganzmord ; quelques demos, un album chez Antinomian, et un split avec l'excellent Dosferd, lequel je compte bien obtenir un jour. Ganzmord signifie "meurtre total" en allemand, son truc, c'est le raw black metal cru, malade et son intérêt, c'est la haine, le meurtre et les génocides.
Ce qui surprend dès la première piste de la demo, c'est certainement le mix ultra bordélique, à la limite du noise, à n'y rien comprendre ou presque ; Au bout d'un moment, on réussit enfin à percevoir le riff principal qui est loin d'être dégueu... belle entrée en la matière... "Enemy Of Humanity" reste une piste très froide, triste mais follement violente, au son abrasif, sur un rythme constant de blast... On penserait à un Nargaroth époque "Rasluka part II" avec une production bien plus chaotique. On est déjà rassuré de cet acte de folie qui promet un moment intéressant en terme de déviance sonore.
Et on se rend compte que le reste de cette courte demo s'échappe de la ligne dessinée par la première piste. D'autres influences, d'autres structures viennent agrémenter l'oeuvre noire ; "Demoness Of Whores" et ses saturations sales, son rythme ésotérique, ses riffs décharnés se terminant sur une rythmique presque thrash et un solo vraiment convainquant... chapeau ! Et d'ailleurs, lien intelligent, l'aspect thrash est repris sur la piste suivante, "As The Warmth Leaves Her Body", autre pan musical bordélique et sombre, répétitif dans sa structure comme un Akitsa couplé à la noirceur nihiliste d'un Nartvind. La dernière piste, malheureusement, n'a vraiment rien de remarquable musicalement, mais permet de clore dignement la demo, sur des ambiances presque ambiantes, mais résolument morbides...
En outre, ce qui fait fortement baisser la note, hormis la courte durée, est ce côté trop synthétique de la production, les guitares, massives et sales, sont trop représentatives d'un enregistrement et d'un mixage sur ordinateur. Quand à la boite à rythme, elle devient par moment assez soûlante, de par son côté trop synthétique, trop régulier, assez peu en accord avec la spontanéité du reste, pourtant fidèle à l'idée que l'on se fait du raw black metal primitif.
Mais espérons que le groupe aura réglé ses quelques détails, et penchons nous sur ses dernières offrandes pour constater le chaos...