Grand Belial's Key - Kosherat - 5/6 - par Stryg
Groupe : Grand Belial's Key
Album : Kosherat
Genre : Black/Thrash Metal
Année : 2005
Label : Drakkar Productions
Pays : Etats-Unis D'Amérique
Durée : 59 minutes
Remarques : édition double vynile à 500 exemplaires.
Tracklist :
1 - The Bearded Hustlers
2 - The Red Heifer
3 - Son Of The Black Ram
4 - On A Mule Rides The Swindler
5 - Hobo Of Aramaic Tongues
6 - The Tricifixion Of Swine
7 - Immaculate Latrine
8 - Vultures Of Misfortune
9 - Kingdom Of Poisoned Fruits
10 - Holy Shit (Chaos 88 cover)
11 - Doom Generation (Chaos 88 cover)
L'année 2006 voit la perte de l'un des piliers de la scène black metal américain avec le split de Grand Belial's Key, succédant au décès prématuré du leader Grimnir Wotansvolk, en août dernier. Le présent album, "Kosherat", est en réalité l'ultime bataille du groupe, sa dernière offrande. Offrande certes moins saluée qu'un "JudeoBeast Assassination" mais qui se révèle, personnellement du moins, bien meilleur que les productions antérieures.
Fait agréablement surprenant de la part de la scène américaine est sa diversité en ce qui concerne ses ténors ; En Allemagne ou en Europe de l'est, les influences païennes et folkloriques sont à l'honneur, tandis que le black thrash est légion en Amérique du sud... Les grands barons du black américains forment un scène mais se détachent par la forme, comme en témoigne le black psychédélique d'un Xasthur, La linéarité froide et nihiliste de Judas Iscariot, la folie destructrice de Krieg ou encore le black thrash impie de Grand Belial's Key. Du black thrash dans toute sa splendeur, mais n'ayant rien à envier aux combos sud américains. Radicalement différent, black thrash uniquement dans sa forme, Grand Belial's Key garde lyriquement tout le côté impie et politiquement incorrect du genre mais travaille grandement un aspect malsain, fiévreux, même mystique dans une optique de haine insatiable qui lui conféra très rapidement son statut culte et qui réussit à donner à sa musique une excellente appréciation au long de quatorze années d'activité, chapeau !
Quand un grand groupe disparaît, au moins du point de vue de la qualité des productions, on constate souvent que le dernier album en date est marque d'unité stylistique, de diversité dans les compositions, soit un grand pavé sonore empreint de style, de personnalité, de maturité musicale, car oui, "Kosherat" est un grand disque ; Les influences thrash sont évidemment là (le second riff de "The Trucifixion Of Swine" rappelle allégrement un Deströyer 666), mais le groupe n'en démort pas avec la vieille école black metal où froideur et inhumanité sont de rigueur. Blast thrashy dignes de Deströyer 666, accélérations brusques, breaks constants, feeling ô combien immense, comme si Grand Belial's Key, conscient de sa fin proche, avait décidé de mettre le paquet sur son ultime déclaration de guerre...
Comme quoi, faire du black thrash, ne signifie pas forcément vouer un culte aux mousseuses et à la guerre nucléaire.
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