Leviathan - Far Beyond The Light - 6/6 - par Stryg
Groupe : Leviathan
Album : Far Beyond The Light
Genre : Suicidal Black Metal
Année : 2002
Label : Selbstmord Services
Pays : Suède
Durée : 37 minutes
Tracklist :
1 - A Glorious Time Of Eternal Darkness
2 - Pleased By Your Pain
3 - Far Beyond The Light
4 - A Timeless Darkness
5 - Svart Pulserande Energi
6 - The Castle Where Emptiness Dwells
7 - Du
8 - The End
Leviathan est noir? Leviathan est froid? Leviathan est obscur?
Side-project de Sir A, leader de l?immense mais très obscur Armagedda, Leviathan n?a pas pour vocation d?innover ou même d?incarner le black metal, de jouer à l?étendard de certaines de ses valeurs, non, il est le black metal ; Froid, glacial, incisif, Leviathan ne joue pas non plus dans la surenchère, artwork dépouillé et minimaliste, pas de paroles, aucune photographie, aucune interview, uniquement l?Art de la musique, à savoir un black metal froid, cru et suicidaire, et là, on touche quelque chose de grand?
Leviathan ,c?est de la haine? mais surtout de l?abattement, du désespoir? Leviathan, c?est surtout une dépression noire, savoir que tout est perdu? et s?en rendre compte. Remémorez-vous l?époque de vos premières écoutes de Burzum ou des plus noirs albums de Darkthrone, l?esprit est le même, il est présent.
Musicalement par contre, c?est autre chose que le black metal dépressif auquel vous devez penser ; pas de mid-tempo sur toute la longueur du disque, ni de guitare sursaturée, et encore moins de voix écorchée à la manière d?un Varg Vikernes? C?est plutôt comme? Armagedda, mais en bien plus noir et obscur. S?abattent alors sur vous, après une très courte introduction aux tambours annonçant le déluge, des guitares acérées, aigues, froides et barbares épaulées par une basse massive? Là, on pourrait penser à Shining, mais c?est moins linéaire qu?un « II - Livets Ändhallplats » par exemple, il y a plus de punch, moins de linéarité, plus de rythmes sans pour entrer dans le jeu d?un Tsjuder, pas de quoi headbanguer en fait, mais là n?est pas le but de Leviathan, cette machine doit vous anéantir, vous, votre corps, et votre esprit, le tout étant de marier ces riffs froids et hypnotiques à une brutalité certaine. Tout comme Armagedda, c?est viscéral, instinctif, rien d?autre. Vos sentiments s?accouplent avec la musique, il n?est pas question d?autre chose. Et pas question que cette musique vous lâche, vous êtes sans cesse promené, ou plutôt malmenés par ces alternances entre moments néfastes, lents aux mid-tempo hypnotiques et moments vifs et bruts, passages tout aussi négatifs?
En résumé, un disque qui répond aux attentes de l?auditeur averti, en quête des sensations brutes du black metal : la haine, la colère, le désespoir? Un disque qui sert la tradition tout en ayant une bonne production, toutefois crasseuse pour sublimer la noirceur des sonorités, un disque qui a sa place à côté des grands.
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